Aux yeux de tous, rien n'allait plus. La bande s'était ridiculisée et notre code d'honneur ne tenait plus.
Philippe et Caroline jubilait. Entre Ridley et Yvan la tension était plus que palpable. Et chacun se demandait ce qu'il fallait faire.
A plusieurs reprises, Allan et François avaient tenté de rassembler tout le monde mais malheureusement, la blessure de l'orgueil ne cicatrise pas vite. Yvan, par plusieurs fois, avait essayé de se rapprocher de son ami, Ridley qui, lui, restait inflexible.-Tu dis que la situation était difficile, chose qui ne surprend pas. Mais, comment prévoir une offensive si tous les éléments ne sont pas liés.
-Alors frère, c'est là qu'est intervenue la Providence.
-Comment cela s'est-il passé ?
-J'y arrive...François et Allan se trouvaient déchirés. Ridley, Yvan et eux-mêmes avaient grandi ensemble. Ensemble, ils ont monté de petits projets, organiser de petites activités. Alors, il leur était impossible de scinder le groupe.
D'un commun accord, ils avaient donné rendez-vous l'un à l'autre. Pour ne pas attirer l'attention, ils ne parlaient même pas de l'incident.
Le rendez-vous donné, François et Allan devaient prendre chacun le bon créneau, et choisir la bonne place. Le lieu: Croissant d'or, pâtissièrement capoise depuis quelques décennies. Placée sur la rue 8 boulevard et du quai, cette pâtisserie-bistro-boulangerie fait le plaisir des palais de la cité christophienne.
François avait fixé sa rencontre à 15h, et avait pris place à l'intérieur. Allan, quant à lui, avait décalé d'un quart d'heure, et attendait à l'extérieur.
L'affaire manquait de mal se dérouler, Ridley un peu retardataire ramena sa tronche vers 15 heures 15. L'ayant remarqué à l'avance, Allan se démarqua in extremis, feignant de recevoir un appel urgent sans trop montrer sa face.
Ridley eut un regard en sa direction, tel un pressentiment lui disant que c'était pas un inconnu.
Posté au coin de la rue, Allan regardait Ridley franchir la porte d'entrée. Il laissa passer cinq bonnes minutes et attendit le signal de François avec qui il était au téléphone. Son portable vibra.
-Le taureau est à table, écrit François. Ce code fait allusion au signe astrologique de Ridley.
Pendant qu'il composait un numéro, une main se posa sur son épaule gauche.
* * *
-Gade kote wap fout ale non. Neg la rete i mete yon jeans sere sou li wa di son jèn bouzen.
A la rue 10 A, Yvan venait de faire les frais, d'un chauffeur de tap-tap pour qui la journée n'était pas fructueuse. Et même quand elle le serait, <toujours même amour>.
Son regard était doux et sa démarche ne manquait pas de rester gracieuse et religieuse. Chose qui déplut au chauffeur de tap-tap, qui lança à la volée
-Gèt manmanw, masisi.
Cette injure aurait fait trépigner n'importe qui. Mais Yvan n'allait pas perdre son statut de diva, juste pour quelqu'un qui était mal dans sa peau. Il lui sourit de nouveau et se signa. Un geste lent, évoquant une telle religiosité que les passants en riaient.
La rue traversée, Yvan longea le trottoir et bifurqua à gauche pour s'enfoncer dans la rue 8 et du quai. Entre la rue du quai et le boulevard, au coin de l'édifice, il remarqua un dos familier.
<< Ma main au feu, cette personne ne peut qu'être Allan. Lui seul se met en cette position, surtout quand il joue au fouineur. >> se dit-il
Il accéléra le pas. Arrivé à sa hauteur, il posa une main sur son épaule gauche. À l'instant son phone sonna.
Surpris, Allan poussa un petit cri.
-Ah! C'est toi.
-Qui d'autre voulais-tu que ce soit, bouzen. Tu attendais un client ?
-Cela ne regarde, répondit-il en imitant Tonton Bicha, l'un des célèbres humoristes haïtiens sans oublier aussi le fameux, Jesifra.
Cette réponse les fit rire. D'un geste de la main, Allan lui fit signe d'avancer. Il était déjà 15h30.
* * *
A l'intérieur, François regarda son téléphone un peu nerveusement.
-Un message qui n'arrive pas encore, se moqua Ridley.
-On peut dire ça.
Quelques secondes plus tard, le fameux message.
<Le bélier est dans l'enclos.>
-C'est pas trop tôt, marmonna-t-il.
-De quoi parles-tu? Demanda Ridley curieux.
-Viens avec moi, on change d'air.
-Mais ça ne fait qu'une demi-heure, riposta Ridley
-Fais-moi confiance, le jeu en vaut la chandelle, répondit François serein.En sortant, ils rencontrèrent Yvan et Allan qui étaient dans une conversation animée. Ridley changea d'expression, sa mâchoire se serra. A cet instant précis, il ne voulait qu'une chose s'abattre de toute sa haine, de toute sa colère sur celui qui fut son ami.
Dominant cette vague de colère, Yvan adopta une attitude très calme et posée. Si pendant un moment, il partageait le même sentiment de haine, il n'était désormais que paix et sérénité.-Asseyons-nous, proposa François.
Ridley ne broncha pas. Ses yeux lançaient des éclairs. Allan le prit par la main, le visage sérieux, le ton ferme, il lui dit:
-Arrête. Arrête ces enfantillages. Prends sur toi et assied-toi.
-Ridley, tu veux bien t'asseoir? Ce que nous avons à dire est très important. Renchérit François.
-J'ai rien à dire. Surtout pas à ce...
-A ce quoi? Ce gars qui est ton ami dont tu as trahi la confiance jadis, répliqua Yvan.
-Tu oses me parler de confiance ? Toi ? Tu ne t'es pas gêné de coucher avec ma copine, malgré notre code d'honneur.
-Je voudrais bien te dire que je voulais me venger. Non. C'était un moment de pure intimité. Nous n'obéissions à aucune pulsion animale... il marqua une pause, comme s'il revivait ce moment non seulement dans sa mémoire, mais aussi dans sa peau. Il reprit. Tu te souviens de Léa?
-La sœur de Caroline. Comment l'oublier ? Répondit-il
-Et bien, figure-toi que cette petite jouait un triple jeu. J'étais son copain officiel, ces parents le savaient. Dans cette même période, elle fréquentait deux autres gars. Philippe qui baisait la grande sœur, ta copine de l'époque, et toi.
Tandis que les autres étaient troublés, Yvan restait impassible.
Les choses s'étaient compliquées. Elle était enceinte, de qui? La grande question. Elle a essayé d'avorter, malheureusement elle n'a pas survécu. Elle est morte d'une hémorragie.
Envahi par trop d'émotions, Yvan se tut.Ridley n'en croyait pas ses oreilles, la terre semblait s'ouvrir pour l'engloutir. Cette version de l'histoire n'était connue que de trois personnes. Yvan, Caroline et Philippe.
-Si je comprends bien, nous subissons les représailles de Caroline pour la mort de sa sœur. Demanda François encore secoué par cette nouvelle.
-Philippe est l'auteur de tout. Quand il a vu que les choses s'étaient mal passées, il a profité de la peine, de la jalousie et de la colère de Caroline à ton encontre pour fomenter ce projet, répondit Yvan.
-Mais comment sais-tu tout ça? questionna Allan.
-J'ai aidé quelqu'un par hasard. Philippe travaillait pour elle, ce petit con lui a fait un coup fourré. Elle en est même arrivée à me parler de son amant, un beau jeune homme, bien bâti et un savoir-faire hors du commun selon ses dires. Elle a continué à me brosser son portrait et...
-Maintenant, il faut utiliser cette information à bon escient. Et j'ai une idée.
Tous, ils avaient les yeux rivés sur Allan. Et ce dernier sans trop les faire attendre étala son plan. Il n'était pas sans failles, mais Yvan jugea bon de lui offrir une carte maîtresse.
-Je voulais faire à peu près la même chose. Mais ton plan me va aussi bien. Quand même je te donne un atout majeur.
Mar cria-t-il, les autres regardaient dans la direction qu'il avait appelé.
Le monsieur s'était approché et Yvan fit les présentations. Mar était bien délicieuse, une dame. Pour mettre un peu de douceur à la soirée, elle leur offrit un dessert.
La soirée se prolongea.
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Du sexe avec ma best friend
Romance-Élisabeth Baden, il ne t'est jamais arrivée d'aimer quelqu'un à un point tel que tu sens que ta vie ne t'appartient plus tellement elle en a pris le contrôle ? Elle fit celle qui ne comprenait rien. Il continua, c'est ce qui m'arrive avec toi, je n...