Chapitre 5

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 Le moteur de son Toyota résonnait plus fort que les klaxons qui s'élevaient dans la circulation. Je le fixai d'un regard, un petit sourire au lèvres. Il savait que je le regardai, pourtant, ses yeux restaient sur la route.

-Vas-tu enfin me dire ou est-ce que tu m'emmènes? Demandai-je

(Ou pap janm dim kote nou pwale a?)

Il me lança un regard, sourit, puis resta muet.

-Tu sais.- Commença-t-il-. J'ai eu de multiples aventures. Je recherchais sans cesse mon âme sœur. Elles me paraissaient banales, elles manquaient quelque chose que je ne pouvais pointer du doigt. -Dit-il en me regardant encore une fois avant de reposer ses yeux sur la route.- Puis je t'ai rencontré, et j'ai tout de suite su qu'il était fait l'un pour l'autre. Déclara-t-il avant de stopper la voiture dans un quartier qui m'était inconnu.

(Mwen pase anpil fanm. Mte toujou ap chache moun ki te fet pou mwen an. Tout fanm mwen pase yo te manke on bagay ke mpat konprann. Epi mwen rankontrew, depi leu mwen te poze zyew sou ou mwen te gentan konnen nou te fet pou youn lot.)

Il descendit de la voiture puis vint ouvrir ma porte afin de m'offrir sa main pour que je puisse descendre à mon tour.

-J'ai été abandonné par ma mère dès la naissance.- Continua-t-il-. Elle a suivi la mort sans résister. Mon père n'avait pas voulu élever un enfant, donc il était parti lorsque j'étais toujours dans le ventre de ma mère. La vie m'offre rarement de cadeau, c'est pour cela que quand ça arrive j'y prends possession de tout mon être.

(Manmanm mouri leu li tap fem, li ale kitem. Papam pat menm vle elve, depi leu mamanm te ansent li te kitel. Lavi m te toujou difisil, e sak fe depi mwen jwenn ou bagay ki gen valeu pou mwen, mwen kenbel.)

Je lui pris la main pour le rassurer que je n'irais nulle part. Il posa son regard étouffant sur moi et serra ma main fortement avant de sourire.

-Reconnais-tu cette maison? Me demanda-t-il, fixant la maison d'en face.

(Ou konn kay sa?)

Je jaugeai le buildigne du regard. C'etais une maison d'une etage, peintuee de couleur bleue foncee et beige.

-Non, devrais-je? Demandai-je à mon tour.

(Non, mta dwe konnen?)

Il lacha un rire.

-Non, ca aurait gâcher la surprise.

(non, patap gen surpriz anko.)

-Quelle surprise? demandai-je confuse.

(Ki supriz sa?)

-Hebien ma chérie, cette maison est à moi. Mais deviendra la tienne aussi si tu veux bien m'épouser. Dit-il en s'agenouillant sur un genoux.

(cheri m nan, kay sa pou mwen. Men si ou marye avem, lap pa'w tou.)

Pris de cours, mes yeux s'écarquillèrent. Le choc envairent chaque parcelle de mon corps, alorsque je regardai George d'un air dubitatif. Ça se passait vraiment. J'avais espéré que Junior reviendrait. J'avais espéré que ce soit lui qui me demanderait ma main. J'avais espéré qu'il revienne , demande mon pardon et recommence à zéro. Mais c'est George et non lui. Il m'a aimé jusqu'au bout. Je dois au moins lui retourner la baguette. Je dois essayer de l'aimer comme il m'aime. C'est un devoir, c'est un besoin.

-Nao? m'interpella-t-il par mon manque de réponse.

-Oui. Soufflai-je

-Oui comme oui tu veux etre ma femme? Demanda -t-il en se mettant rapidement debout l'air excité.

Valeurs HaïtiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant