Le retardataire*

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CHAPITRE 1

NAHOMIE

-D'ou viens-tu? 

(kotew sot la?)

Mon coeur redoubla de ses battements. Moi qui pensait pouvoir rentrer a pas de chat, me voilà prise la main dans le sac. J'expirai profondément et retirant les clefs de la serrure, je me retournai précautionneusement vers la voix qui m'était adressé. Je ne fis qu'assemblai mes cheveux tressés en une queue de cheval sans lui répondre, étant parée à tout.

-Tu n'es pas sérieuse Nahomie?! Il est minuit ! Ce type t'a présenté a un clan de Loup Garou ou quoi?

(Nahomie wap griyen dan sou mwen?! Minwi li ye la wi !! Li genleu metew nan on sek lougarou la mpa konnen?!) 

-A genoux!! Tu connais la routine! cria presque mon pere. 

(ajenou! Ou konn sa pouw fe deja.)

J'obtemperai sans résister, à quoi bon? Je me mis à genoux le plus lentement possible, joignis mes paumes côtes à côtes, parai aux coups. Je fermai durement les yeux, je n'avais nullement une raison de pleurer, c'est un routine me répétai-je intérieurement. Touts les muscles de mon corps se tendirent lorsque son large ceinturon noire entra en collision avec mes paumes. Automatiquement, je sentis mes yeux me piqué même avec les yeux fermés. Moi qui voulait ne pas pleurer aujourd'hui voilà ma détermination envolée en fumée.  

-Que dois-je faire ? ... Pour que tu puisses arrêter hunh? Demanda t-il entre trois coups alors que les larmes dévalaient déjà mes joues.

(kisa poum fe?... kisa poum fe pouw sispann a bagay sa)

J'ai arrêté de compter combien de fois j'ai reçu de coups durant l'année dernière jusqu'à maintenant. Tout ca, pour lui. J'ai beau  expliqué à mon père qu'on est jamais rentré en rapport sexuelle, qu'on attend le mariage, il refuse de me croire. Je me demande parfois si c'est par ce qu'il y a eu trop de relation sexuelle lorsqu'il était jeune qui fait qu'il n'ait pas confiance en moi. On ne faisait que s'embrasser et passer du temps ensemble, je le vois en secret juste parce que mon père pense qu'on fait des choses beaucoup plus sexuelle.

-Tu veux que je t'enchaine a ton lit de preference?! Continua-t-il.

(ou genlen bezwen poum marew a kabann ou an?)

Puis qu'il ne voulait pas que je vois Junior, je sortais la nuit plutot. Ça avait marché pendant un bon bout de temps, jusqu'à ce qu'une nuit, j'essaiyais d'entrer en douce les clefs de la maison déjà dans ma poche, je fermai la porte le plus doucement possible, il faisait tellement noire que je criai de stupefacton lorsqu'une main ferme attrapa mon avant-bras. C'etais mon pere, ce jour là, j'ai passé un mauvais quart d'heure. C'était tellement terrible que même les voisins étaient venus demandé si tout allait bien.

-À chaque fois que je te dis non, tu dis oui! Lacha mon père avec rage,

(mdi w non ou di wi)

Mes mains étaient encore douloureux le lendemain matin, mais rien m'arrêterais de faire ce que j'avais en tête. J'en avais assez de cette relation en cachette et tout ces coups de ceinturon de mon père.

-Pourquoi pas rencontrer ses parents? Lachai-je debout devant mes parents assis sur leurs grande chaises en paille, sans même dire bonjour.
( san wè si nou ta rankontre paran'l)

Mon père me fixa sévèrement.

-Hier soir ne t'as pas suffis? Tu en veux plus ? Retorqua-t-il
(Sam te baw yè a pat sufi? Ou vle plis?)

- Papa tu n'en pas assez de me donner des coups?
(Papa ou pa boule banm kou?)

-Non, jusqu'à ce que tu comprennes. Répondit-il du tac au tac.
(Jiskaske w konprann)

- je n'arrêterai jamais de le voir, tu n'arrêterais jamais de me mettre des coups à cause de ça, alors autant rencontrer ses parents. Répliquai-je fermement.
( Mpap janm sispann al wèl, ou pap janm sispann bat mwen, rankontre paran l pou n fin a sa.)

-tu n'as aucun ordre à nous donner. Éleva-t-il la voix.
( ou pa gen okenn dwa pouw di nou sa poun fè)

Je lançai à ma mère un regard suppliant.

-Chéri, on devrait peut-être l'écouter. Suggéra ma mère doucement.
(Cheri, sa pap fè anyen sin tande sa lap di a.)

-De toute façon, elle est têtue. Reprit-elle avec un petit sourire.
(De tout fason li tetu pase saw pa konnen)

Je lançai un regard vainceur à mon père, puis repris la parole.

- Je suis assez grande et mature pour entretenir une relation amoureuse, de plus qu'on attend le mariage.
( mpanse mfanm ase poum gen menaj, epi nou tou deja ap tann poun marye poun al pi lwen )

- Je t'assure qu'il ments, tous les hommes pensent qu'à une seule chose, et c'est le sexe, donc tôt ou tard il va te le demander et comme la petite idiote que tu est tu vas e lui donner.
(Manti lap baw mdiw, tout fason e a ton sel bagay yo panse leu yo au on fi, se fè sèks, sa vledi yon jou lap mandew li e sòt tankouw, wap balil )

-Papa, tu as tort. Juste par ce que tu penses qu'ils sont tous les mêmes ça ne veut pas dire qu'il en fais partie.- On s'engagèrent dans une échange de regard intense avant que je reprit.- De toute façon si je lui donne ma virginité, que pourrais-tu y faire? Rien. Donc, autant mieux accepter de rencontrer ses parents. Conclus-je finalement.
(Papa ou pa gen rezon. Paske ou panse yo tout se menm sa pa vle di li menm jan an tou. Epi, sil pran vijinitem, li pranl, saw ka fè nan sa? Rankontre paran l ou fini.

Mon père jura dans sa barbe avant de répondre.

- Très bien. Lacha-t-il convaincu.
(Enbyen ok)

-Vraiment?! Criai-je illuminé de joie.
(E vre?)

Mon père était celui qui prenait les décisions. Pourquoi ma mère était-elle là alors vous vous demandez? J'en ai aucune idée, peut être bien pour le support moral.

-Dégages toi de ma face au plus vite avant que je change d'avis. Gronda-t-il.
(Demaskew devanm nan avan m chanje lide sou ou la.)

J'essayai de contenir ma joie, mais sortis du salon en sautillant, un sourire flagrant sur le visage. C'était une grande victoire et je savais que même si la mère de Junior ne m'aimait pas trop, qu'elle et son mari accepterais de rencontrer mes parents. Je n'avais juste qu'à appelé Junior. Ce que je fis dès que je pénétrai l'enceinte de ma chambre. Le téléphone sonna pendant 3 secondes avant que j'entende le son de sa voix au bout du fil.

-Devine quoi? Demandai-je tout excité.
(Deviné sak pase?)

-Quoi? Questionna-t-il à son tour après avoir lâché un petit rire sûrement par ce qu'il pouvait sentir mon excitation à l'autre bout du fil.
(Kisa?)

-Mes parents acceptent de rencontrer les tiens!
( paranm aksepte rankontre paran paw)

-Vraiment?
(Bagay serye?)

-oui!! Tu n'as juste qu'à demander à tes parents de venir samedi si Dieu le veut.
( wi! Ou ka jus mande paranw pou yo vin samdi si Dye ve)

-Woaw, je suis étonné. Je penserais jamais que ton père accepterais.
(Msezi, Mpat janm panse papaw tap di wi)

- Et moi donc?!
( E mwen?)

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Merci d'exister


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