chapitre 3

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              Je l'aimais , je l'aimais tellement que s'en était de trop. Par conséquent je le laissais faire tout ce qu'il voulait , j'étais à sa mercie , tout simplement car je perdais la tête près de lui . Je me perdais lorsqu'il  me regardait comme il le faisait maintenant  , il m'empêchait de reflechir sous l'emprise de ses caresses , et j'oubliais toujours tout lorsqu'il me pénetrait fermement ainsi. Ça pouvait paraître ridicule de faire l'amour sur la moquette de sa petite voiture  en pleine nuit. Mais pour moi ça signifiait  beaucoup.

           Il l'avait fait , il avait tenu parole , il avait pris en charge mon enfant , je veux dire notre enfant , et ça , ça me rendait encore plus dingue de lui . Alors pourquoi ? Pourquoi une infime partie en moi me disait de me méfier.

             Ça faisait maintenant 2 ans et 6 mois pour être précise , que j'avais accouché Josué , cela avait été une dure journée avec les douleurs et la chaleur fulgurante . J'avais accouché chez moi à l'aide d'une femme sage , n'ayant pas trop le temps , ni assez de moyens pour aller à l'hôpital. Dans un premier temps il m'avait acceuilli chez lui , mais ensuite les choses avaient dégénéré entre sa mère et moi , puis j'avais laissé Josué chez lui sous total surveillance. Et malgré tout ça notre amour à demeurer jusqu'à aujourd'hui.

             Je le regardai se rahabiller comme dans un film , ses mucles se contractaient et se décontractaient sous l'effet de ses mouvements . Obnubilée par ce tableau , j'oubliais moi même si j'étais toute nue.

-Ou pap abiye w? Mwen bezwen ale. Lâcha-t-til de facon neutre.                      (Tu ne vas pas te rahabiller ? j'ai besoin de partir )

   Et comme si je venais de me réveiller , je passai à l'acte sans attendre. Ça faisait quelques jours que j'avais remarquer sa façon de me parler froidement , mais j'avais mis ça sur le compte du stress de ses problèmes .Quand même je rentrai ce soir sur la pointe des pieds , le sourire aux lèvres , afin de rejoindre mon lit.

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            C'était quoi cette odeure nauséabonde que je ne supportais pas? La journée même pas encore entamé ne présageait rien de bon. J'enfouis ma figure dans l'oreiller ne pouvant plus supporter cette odeure absurde  qui me réveillait déjà. Et comme si on venait de m'envoyer un sceau d'eau glaciale , je me réveillai brusquement du lit , le coeur battant à une vitesse indeterminée , les mains tremblantes et la respiration saccadée , les sueurs parlaient déjà sur mon front. Je connaissais cette sensation , et même trop bien , je ne voulais pas , ça pouvait n'être que faux. Peut-être  que j'étais juste malade , mais comme pour confirmer les faits , par reflexe , mon corps m'ennmena aux toilettes et sans attendre je gurjitai tout ce qui était dans mon estomac . Le souffle cour , je me redressai  , toujours à genoux. Je tremblais tellement que je n'avais nulle capacité de me relevai du parquet froid. Je passai vivement mes mains sur mon visage.

        Oh putain! Pas encore. Tout va bien Valencia , tout va bien se passer , me répetais -je intérieurement . Tout le monde va bien réagir comme la première fois et peut-être même qu'on se mariera. Mais si seulement j'avais su tout ce que ça aurait générer...

           Je m'approchai de la porte d'entrée , et apuyai tout mon corps sur la corniche , regardant ma mère tristement. Elle mettait de la vie dans le café qu'elle préparait . Elle posa enfin les yeux sur moi.

-Saw gen la? ou mal leve maten an?       (Qu'as tu? tu t'es levé du mauvais pied ce matin ?)

        Mon coeur tambourina encore plus dans ma poitrine , et sans le vouloir les mots se bloquaient dans ma gorge.

-Al benyen , apre sa pouw vin manje. Ajouta-t-elle , non sans quitter des yeux la petite chaudiere.                        (Vas prendre un bain , pour ensuite vient manger ) 

Valeurs HaïtiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant