Chapitre 2

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Après avoir acceulli ses parents, et offer de l'eau et de la nourriture, je me retirai de la pièce avec Junior, pour les laisser parler entre adultes.

-Que penses-tu qu'ils disent à propos de nous. Me questionna-t-il, après avoir trouvé   siège sur l'un des tabourets dans la cour.
(Saw panse yap di sou nou la?)

-Je ne pense même pas qu'ils parlent de nous. Répondis-je en prenant place à côté de lui.
(Mpa menm kwe yap pale de nou)

-Je suis nerveux. M'avoua-t-il un sourire au coin, joignant ses mains.
(Mstrese)

-Ah bon?! -Répliquai-je d'un ton taquin.- C'est moi la fille, c'est moi que ta mère n'aime pas trop, donc c'est moi qui suis supposée être nerveuse. Repris-je en souriant à mon tour, en traçant un chemin avec ma main pour la loger entre ses mes jointes qu'il ressera à autour de la mienne.
(E mwen ki fi an, e mwen manmanw pa renmen an, donk e mwen ki ta supoze  strese)

Un petit rire franchit les barrières de ses lèvres lorsqu'il lâcha du regard le point invisible devant lui, pour le poser sur moi.

- je suis sûr qu'elle apprendra à t'aimer. Me rassura-t-il.
(Msur ke lap fini par renmenw)

-Je l'espère bien. Laissai-je sortir de ma bouche avec un ton désespéré.
(Mespere sa)

L'attente dura plus longtemps que prévu, et n'en pouvant plus, rongé par le stresse, je me relevai brusquement sous le regard de Junior.

-Qu'est ce qu'il y a ?Se releva-t-il à son tour, inquiet.
(Saw genyen?)

-Penses-tu qu'ils se disputent à l'intérieur? Ils sont là dedans depuis bien trop long, on devrait peut-être aller écouter clandestinement ce qu'ils disent. Dis-je rapidement en ne pouvant m'arrêter à porter mes mains à ma bouche, pour me ronger les ongles.
( Ou panse yap fè diskidyon anndan an? Yo la lontan wi, fòk nou ta al tande sa yap di anba anba.)

-Calme toi, tout va bien. Esseya-t-il de me rassurer.
(Kalmew, tout bagay anfom)

Sans l'écouter, je traçai mon chemin vers la porte qui ramenait au salon, suivit des pas d'un Junior en désaccord avec ma mission. Et sans attendre je déposai mon oreil contre la porte espérant attraper ne ce serait une miette. À peine que j'entendis un "très bien", la porte s'ouvrit sur mon père qui avait la mine sérieux. Je reculai brusquement et me heurtai contre le torse de Junior en déglutissant.

Les choses s'étaient-elles bien passés ou étaient ils à deux doigts de nous priver l'un de l'autre? Me questionnai-je interieurement.

Pour me donner du courage et pour montrer à mon père que rien ne pourrait me séparer de Junior, j'enlacai sa main dans la mienne fermement, relevent le menton pour lui montrer que j'étais parrée à tout. Il ne faudrait tout de même pas que je lui montre à quel point que j'avais peur tout au fond, que les parents de Junior et les miens ne s'étaient pas entendus.

Mon père regarda durement Junior, avant de surprenemment lui offrir sa poignée. Junior tellement étant tellement étonné, pris quelque seconde avant de lui offrir à son tour sa poignée.

-Si tu la touches ou lui brise le cœur, je te briserai les os un par un, entendu? Menaça-t-il d'un ton autoritaire en secouant sa main dans la sienne.
( Si ou gen malè manyenl ou byen kase kèl, map kase tout zo nan kow yo grenn pa grenn.)

-Oui monsieur. Répondit Junior la peur dans la voix, alorsqu'un large sourire s'était déjà formé sur mon visage, montrant la joie qui débordait de mon intérieur.
(Wi mesye)
-Tes parents sont des bonnes personnes. Commenta-t-il avant de nous laisser comme si de rien était.
(Paranw se bon moun.)

Junior aqueça de la tête même si mon père ne pouvait plus le voir. Je lui sautai dans les bras pour célébrer notre victoire, ce qui ne lui déplu point puisqu'il m'enlaça fermement à son tour.

Après cette réunion, la mère de Junior ne m'aimait toujours pas, et même si ça m'embêtait, l'important c'était que nos parents étaient en accord, ce qui faisait qu'on était maintenant officiel. J'étais maintenant permis de sortir avec lui, mais seulement au cours de la journée et on pouvais s'aimer ouvertement, sans se cacher.

Je me rappelle encore de ce jour durant l'été, à peu près 1 an après, Junior courait comme un fou dans la rue, hurlant mon prénom de tout ses poumons. Je me rappelle aussi avoir sauter les marches de ma maison à la va-vite pour courir à sa rencontre, étant inquiète. Mon Dieu mon coeur battait si fort!

-Quoi!? Lui ai demandai-je l'inquiétude déformant surement mon visage, lorsque finalement je le vis face à face.
(Kisa?!)

-On l'a eu!!Déclara-t-il haut et fort avec excitation.
(Nou pran yo!!)

Je le regardai encore plus confuse. Et cette fois-ci, il me ramena dans un coin et chuchota:
-la residence pour le Canada.
(Residans Canada a)

Mes yeux s'écarquillèrent et mes lèvres formaient à présent la lettre O.

Il me sourit et aqueça de la tête, comme si il savait que je lui demandais si c'était vrai. Il déposa son front sur le mien et je fermai les yeux.

-Enfin mon amour, on pourra quitter ce pays de merde. Soupira-t-il en tenant mes bras de ses mains.
(Anfen nap ka kite vye peyi sa)

Le plan a toujours été que si il gagne la résidence, qu'il s'en aille au Canada et se naturallise, rentrer au pays pour nous marié, pour ensuite qu'on retourne ensemble au Canada. La peur qu'il puisse rencontrer une étrangère pour ensuite m'oublier s'agrandit. Tellement de "et si" me passait par la tête alorsque dans ce moment même je devrais être contente pour lui, pour nous.

Comme pour apaiser mes pensées, il m'offrit un grand sourire et ramenai ses mains sur mes joues pour doucement les caresser.

Je fondis en larmes, de joie, de tristesse et de tout. Il allait être loin de moi pendant beaucoup de temps et nous allions grandir sans l'un l'autre. J'avais peur.

Il ramena ma tête sur son torse et je pouvais sentir sa chemise tremper par mes larmes se frotter contre mon visage, alorsque je l'entourai dans mes bras comme pour le capturer à jamais.

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Je sais Je sais, Je m'excuse.

En tout cas, Merci d'exister😘

Valeurs HaïtiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant