Chapitre 2

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Je me lève ce matin le coeur au bord des lèvres , avec la sensation de peser deux tonnes. Je grimaçai en constatent mon réveil du matin , qui agira assurément sur mon humeur de la journée .

Je jetai un regard vers la place où m'a mère siegeait depuis mon départ pour les bras de Morphée. Je me redressai doucement afin d'empêcher à la pièce de tourner, enfin ce que j'espérais. Je déposai ma main sur son avant-bras et la secouai légèrement , bien qu'elle avait le sommeil léger , ses paupières ne firent aucun signe qui présageait son réveil.

-Manman. Dis-je doucement .

Elle sursauta et planta son regard dans le mien.

-Epaw gentan leve , fow dòmi plis .
(Tu es déjà révéillée , il faut que tu dormes beaucoup plus)

Mes sourcils se rencontrèrent dans un froncement.

-Non mwen bon , mwen te vle levew pouw te ka al sou kabann nan pandanm ap fè manje ...Commençai-je.
(Non je suis bien , je voulais juste te réveiller pour que tu puisses dormir de préférance , moi je vais préparer le petit déj...)

-Non , map fèl -me coupa-t-elle- ou met kouche. M'ordonna t-elle en se relevant vivement de sa chaise.
(Non , je vais le faire , tu peux te recoucher.)

Je la regardai avec intrigue. Elle ne m'envoulait plus ? Pourquoi agissait-elle ainsi? M'avait-elle pardonné aussi facilement ? Devais-je m'inquiéter ?

-Manman ou mèt al kouche , mka fèl . Tentai-je d'arrêter celle qui traçait déjà son chemin vers le dehors pour pouvoir cuisiner.
(Maman tu peux retourner te coucher , je peux bien le faire moi même)

En m'ignorant royalement , elle débuta à verser du charbon dans le réchaud destiné pour cela.

-Manman . Réessayai-je.

Tout d'un coup elle se redressa et me fixa , les traits tirés , elle prit un air sévère.

- Ou pa tande leum pale avèw! S'emporta-t-elle .
(Tu n'écoutes donc rien quand je m'adresse à toi?)

Pris de court , sans ajouter un mot de plus , je retournai au lit me vautrant totalement contre le mur en prenant la forme d'un foetus, qu'elle beau jeu de mot ,j'aurais peut-être rit dans un autre circonstance , mais je ne pouvais que combattre la folle envie de pleurer. J'étais terriblement pauvre , ou du moins ma mère et moi l'étions .Nous ne vivions que de l'argent qu'envoyaient mes soeurs et frères ce qui équivalait à 30$ HT le mois et de vives offerts par des voisins de bon coeurs.

La vie n'était pas facile , si loin des beaux quartiers , des beaux vêtements et des bijoux au somme faramineuse que je voyais à la télé chez madame Antoine , lorsque j'allais me réfugier chez elle afin de regarder des épisodes de feuilletons que je ne voulais pas rater. Que ce soit de Rosalinda , Tereza, ou India , ce genre de chose me faisait rêver , me faisait sentir que j'étais dans un autre monde , que je n'étais pas si différente que ça.

J'engouffrai ma tête dans l'oreiller , mais tout cela n'était qu'illusion , je vivais bien dans un autre monde , différent de ce que je voyais à la télé , j'étais bien différente , de ceux qui habitaient dans des chateaux , et qui voyageait chaque fois que cela leur tente . Moi je n'ai jamais vu un avion de près, je les vois seulement dans le ciel semblabe à des oiseaux solitaires qui ne bat pas des ailes , pourtant je rêve de monter à bord , mais une part de moi me dissuade de penser aussi grand. J'étais lamentablement pauvre et cerise sur le gâteau , bonnet sur la tête , antenne sur le toit (😂😂) , j'étais enceinte.

Un grand bruit métallique parvint à mes oreilles.

-Ki moun sa!? Hurla ma mère.
(C'est qui ?)

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