Chapitre 5

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Et ce que je craignais arriva. J'étais tombée enceinte. Quand  je l'ai lamentablement annoncée a mes parents, ils furent étonné brievement puis le désappointement pouvait se lire sur leur visage. Mais à part ça rien. Je n'ai pas eu droit a un sermant, ou encore à un tourbillon de colère  provenant de mes frères. Mais pour une raison autre, j'aurais préféré une lecture ou même une giffle. Car une manque de réaction de leur part voulais dire qu'ils n'attendaient pas plus de moi.

Je n'ai pas cessé d'éviter Germain depuis, ce que j'appelle  l'incident. Par ce que oui c'était un incident, j'ai faibli et je me suis montrée vulnérable en sa présence. Mon corps avais pris le dessus. Ma raison, avais abandonnée la bataille pour aller faire une promenade. Je n'ai nulle besoin de mentionner que j'ai refusé qu'il assiste à mon accouchement. Ce n'était pas comme si il s'en foutait.

Je n'arrive pas  à comprendre ni lui ni ses motives. Pourquoi me poursuivait-il comme un obsédé ? Qu'est-ce qu'il attendait de moi? C'était quoi son but? En tout les vas, je n'avais plus de temps à perdre avec ses baubards. J'avais deux fils à prendre soin.

Germainson avait déjà atteint ses trois ans et Joël était à sa première année. Ce jour là, je devais aller au marché. Je m'étais vêtue d'une robe tuyauté en rose blemis par l'eccès de lavage, puis j'avais attaché ma perruque à mes cheveux après l'avoir éppousstoufflé, ensuite enfilé mes boyos*. Ma liste dans la tête, j'essayais de répérer les produits, dont j'ai besoin pour ma soupe, dans la foule de vendeurs et d'achteurs.

-Madame, vends moi deux lots de carottes. Commandai-je à une marchande, arrivée devant elle confidente.
( Machann, vann mwen de lo karòt)

Elle debuta ses mouvements afin de ranger les carottes dans un sachet noir.

-Ce sera combien? Demandai-je depliant les billets de dollars que je serrait durement dans ma paume.
(Combien ou vann yo?)

- 5$ le lot. Repondit-elle tout en feignant de se mettre en colère.
(5$ lo a)

-O madame! C'est de l'or ou des carrottes? M'offusquai-je.
(O madanm, e lò ou byen karòt wap vann?)

-Vous proposez?
( ki pri wap banm)

-5$ pour les deux lots. Repliquai-je sans cligner.
(5$ pou tou de)

-Voulez-vous en finir avec ma marchandise. S'offusqua t-elle à son tour.
(Wap kraze biznès mwen an )

-6$. Repliquai-je.

Elle secoua de la tête mécontante. Alors je prétendis me mettre en colère  et lui tournai le dos pour m'en aller.

-Venez donc! Me rappela-t-elle.
(Vini non!)

Alors que je savourais interieurememt d'avoir gagner les carottes pour 6$, un crissement de pneus aigui se fit  entendre, et je me retournai juste à temps pour appercevoir un bus écraser des piétons sur le trottoir opposé.

Sans plus attendre je pris mes jambes à mon coup, sans me soucier de payer la marchande, ou l'un de mes boyos que je laissai au beau milieu de la route lorqu'il glissa de mes pieds, pas de temps pour le récupérer, pensai-je, l'important c'était sortir de la zone dangereuse et rentrée chez moi.

'' Un autobus a foncé dans une foule de musiciens de rue dimanche 12 mars dans la ville haïtienne de Gonaïves, à environ 150 km au nord-ouest de Port-au-Prince, tuant 38 personnes au total et en blessant 13 autres. « Le bus a d'abord heurté deux piétons, faisant un mort et un blessé », a déclaré à l'AFP Marie-Alta Jean Baptiste, directrice de la protection civile haïtienne. « Il s'est alors enfui et s'est trouvé face à trois bandes de rara (des musiciens à pied, NDLR). Il leur a foncé dessus et 33 personnes sont mortes ».

Arrivés rapidement sur place, les services de secours ont transportés les blessés à l'hôpital de la ville de Gonaïves : parmi eux, quatre ont succombés à leurs blessures dans la journée de dimanche. « Les gens qui n'ont pas été victimes de l'accident ont tenté de brûler l'autobus avec ses passagers dedans », a déclaré Faustin Joseph, coordonnateur de la protection civile pour le département de l'Artibonite."                                                                          Le Nouvelliste


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Depuis  l'accident, je me rendais à l'église chaque dimanche aves mes fils à la main. Si je n'ai pas mort, j'étais assurée que c'était grâce à ce Dieu qui existait quelque part. Là, j'ai fait connaissance avec Valencia qui elle aussi était au marché lors de l'accident. La pauvre était enceinte de huit mois et aucun père à l'horizon. De plus,  elle était possédée par un mauvais esprit. J'avais parfois peur pour elle et le bébé par la façon dont le démon l'agitait. J'ai aussi fait la connaissance de madame Antoine, ses fils et sa fille. Je venais souvent chez eux pour me prélasser et relaxer un peu.
Une fois, Germain me cherchait encore, alors j'étais allée me réfugier chez eux. Debarquant sans prévenir, je me ruai vers Antoinette en lui disant  rapidement:

-S'il me demande, je ne suis pas là. Lachai-je avant de courrir me cacher derrière la maison.
(Sil mande pou mwen, dim pa la)

-Honneur! L'entendis-je hurler.
(Lonè!)

-Respect! répondit Antoinise avec la même vivacité que lui.
(Respè!)

-Alexandra n'est pas là?
( Aleksandra pa la sil vou plè?)

-Non elle ne l'est pas.
(Non li pa la non.)

-Annh ok, Pourriez-vous quand même lui dire que je suis passée lorsque vous la verrai?
(An ok, eske ou ka dil ke mte la leuw wèl sil vou plè?)

-Je le ferai.
(Map fè sa pou ou.)

-Merci alors et aurevoir.
(Ebien mèsi)

Lorsque je fus sûr qu'il soit partis, je sortis de ma cachette en soupirant tout en remerciant Antoinette, qui me regardait accusateur, d'un sourire.

-Je recherche un homme pour prendre soin de moi, toi tu les fuis. Bouda Valencia qui était venue passée du temps avec Abigaelle, sa fille, chez madame Antoine.
( map chache on gason ou menm e kouri wap kouri pou yo.)

Je rigolai de bon coeur pensant à comment la vie de chaque personne peut-être différante, mais en même temps silimair.

~~~~~~~FIN DE ZWAZO~~~~~~~

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Boyos: sandales de maison.

Je sais que je mérite d'être pendue et jetée à la mer pour être manger par les requins. Je m'excuse du plus profond de mon coeur. J'ai commencé l'université et tout a chamboulé.
S'il vous plaît  prenez patience.

Et Merci D'exister.

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