Chapitre 4

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Samedi matin.

Je viens d'arriver chez mes parents, aujourd'hui c'est journée en famille. Je file dans la cuisine après avoir posée mon sac et ma veste sur le canapé, prends une bouteille de jus d'orange et les cherchent, je finis par les trouver en grande discussion sur la terrasse de la maison, à table, avec leurs petit-déjeuner. Ils parlent de tout et n'importe quoi, alors je m'autorise à les couper.

-Salut papa, salut maman !

Mes parents se tournent vers moi et sourient en me voyant. Ils se lèvent, je les rejoins et les serrent dans mes bras.

-Qu'est-ce que tu fais là mon chaton ?

Je soupire en entendant ma mère m'appeler son chaton, qu'est-ce que je n'aime plus ce surnom !

-Maman, tu sais que tu m'as donné un prénom à la naissance ?

-Je sais, mais tu restes mon chaton, même vingt trois ans plus tard.

-Et je crois que j'ai juste le droit de me taire, c'est ça ?

-Exactement. Je suis ta maman, j'ai toujours le dernier mot ! Sinon, qu'est-ce qu'il t'amène à la maison ?

-Je voulais vous parler d'un truc. On peut s'installer ?

-Bien sûr.

Nous nous installons à table, je pique un croisant et commence à le manger avant de parler.

-Alors, de quoi veux-tu nous parler ? Demande mon père.

-Du boulot et une proposition qu'on m'a faite.

-Une proposition ?

-Ouais. Ma cheffe a eu des nouvelles de la succursale parisienne de Shopper Service, ils proposent un échange et Julia m'a proposé d'y aller.

-À Paris ? C'est sympa comme proposition ! Déclare ma mère en posant sa tasse de café.

-C'est sûr que c'est sympa. Mais la durée l'est moins.

-Combien de temps ?

-Dix mois papa.

-Quasi un an ? C'est pas mal comme proposition, c'est même très honnêtes. C'est ce qu'on propose à l'entreprise pour les mutations temporaire.

-Papa, c'est dix mois, en France, loin de vous.

-Et alors ? Chérie, tu as la possibilité de partir en France, tout frais payé, pour ton boulot que tu adores ! Même si ça fait un peu chier de te savoir loin, t'es jamais qu'à sept ou huit heures de vol et tu sais qu'on voyage toujours avec ta mère. On viendra te voir et je suppose que tu pourras toi aussi rentrer.

-Oui, j'ai les mêmes droits qu'ici, ce qui veut dire jour de congés et tout.

-Alors profite ma fille ! Tu ne sais pas si un jour on te reproposera ce genre d'expérience, profite.

-Ça ne vous dérange vraiment pas si je pars quasi un an ?

-Ton père te l'a dit, il faut que tu profites. Charlie, saute sur l'occasion pour voyager et vivre ailleurs. Surtout que tu connais déjà la France et tu parles français. L'expérience ne peut être que plaisante. 

-OK. Donc Zoé est d'accord, vous êtes d'accord, j'en conclu que me voir partir aussi longtemps vous fait plaisir ?

Mes parents éclatent de rire, je ne comprends pas pourquoi ils se mettent à rire comme ça. Ma mère est la première à se calmer, elle me regarde avec tendresse.

-Charlie, ce qui nous fait plaisir, c'est que tu profites de ta vie, que ce soit privé ou professionnel. On ne veut que ton bonheur et, si du côté pro ça passe par une année à Paris, alors ça nous fait plaisir à tout les trois. Tu nous manqueras évidemment pendant ton absence, mais on se reverra quoi qu'il en soit. Puis tu pars pas non plus mille ans dans une île paumée du pacifique ou au milieu de l'Amazonie.

-C'est vrai. Mais bon, vous n'êtes plus tout jeunes et partir, ça m'inquiète quand même un peu.

-Ta soeur est là, ta tante Elea aussi, on a des portables, des ordinateurs, ne t'inquiète pas pour nous. Et tu sais qu'on fait attention. C'est pas comme si on allait faire la fête tout les week-ends, qu'on m'était nos vies en danger. 

Je regarde mon père, grimace puis pousse un long soupire.

-Donc pour vous, je peux accepter.

-Et tu dois accepter. Ta carrière est importante !

Ma mère tends sa main, je la prends et souris.

-N'hésite pas chaton.

-Effectivement, je ne vais pas hésiter ! 

Je me mets à rire avec ma mère, elle a compris que si je pars, je n'entendrais plus ce surnom complètement débile qu'elle m'a donné alors que j'étais encore dans son ventre. Si Zoé supporte le sien, crevette, moi je ne l'aime pas du tout. Après, je sais que c'est attendrissant venant de ma maman et le jour où je ne l'entendrais plus, je serais vraiment triste.

Je continue ma conversation avec mes parents un petit moment, jusqu'à ce qu'ils décident de retourner au salon. On s'installe sur le canapé, Zoé ne tarde pas à arriver avec son fils ! Celui-ci saute sur sa grand-mère, ce qui nous fait tous rire. Ma mère adore Ryan et il lui rends bien. Pendant qu'ils se font le plein de bisous et de câlins, ma soeur vient nous saluer et s'installer entre maman et moi. Ryan finit par passer sur les genoux de sa ma mère pour venir jusqu'à moi, je le prends dans mes bras et lui fais pleins de bisous et de câlins énormes !

Mon neveu éclate de rire quand je le chatouille, c'est si mignon ! Si j'accepte la proposition, je vais devoir le stock de rire et de bisou de Ryan, même s'il va me manquer au bout de quelques jours. Ryan finit par quitter mes bras pour aller dans ceux de son grand-père et les deux s'amusent bien. 

-Charlie, je peux te parler deux secondes au fait ? Demande Zoé après un petit moment.

-Ouais. En privé ?

-Oui.

On se lève et filons dans sa chambre, Ry reste avec les parents. Je m'assois sur le lit et regarde ma soeur, qui ferme la porte et se retourne en souriant.

-Alors, que veux-tu me dire que tu ne peux annoncer devant les parents ?

-J'ai demandé à Sean s'il voulait te rencontrer, et il a accepté.

-C'est vrai ?

-Non, c'est un mensonge, je te fais courir !

Zoé soupire, lève les yeux au ciel et vient s'asseoir à côté de moi.

-Sérieusement. C'est vrai. Je lui ai dit que ma petite soeur souhaitait le rencontrer et, après une petite hésitation quand même, il a dit oui. 

-Trop bien ! Tu prévois un dîner quand ?

-Quand tu veux. Il peut se rendre dispo quand il veut en général.

Je réfléchis un peu à ma semaine à venir, à mon planning, j'ai des journées assez chargées, je risque d'être fatiguée. Mais il y a bien un jour où je finis tôt, où je devrais être un peu en forme.

-Mardi, ça ira ?

-Ouais, je lui envoie un message. 

Zoé sort son portable et tape un message rapide, je ne peux pas m'empêcher de passer une tête par dessus son épaule. Mais ma soeur me connait par coeur, elle plaque rapidement son téléphone contre sa poitrine.

-Hé, petite curieuse, on ne regarde pas le portable de sa grande soeur !

-Quoi ? Tu me caches quelque chose ?

-Je veux juste mon intimité sur mon portable. 

Ma soeur me donne un coup sur le front, je me redresse en grognant et la regarde, on éclate de rire. On fait tout le temps ce genre de conneries, et ça nous fait toujours rire ! Mais son portable sonne trop vite, Zoé regarde ce qu'elle a reçu.

-Sean est d'accord pour mardi soir. On se dit rendez-vous à huit heures chez moi ?

-Parfait ! Mardi soir je rencontre enfin ton mec ! 

Je tape mes mains, trop heureuse de le rencontrer ! Je veux le voir en vrai, savoir s'il est aussi charmant qu'en photo ! On continue à discuter quelques minutes, puis on rejoint les parents et Ryan, qui s'amusent bien à table.

La mode à l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant