Nathan, mercredi matin.
Je suis chez mon meilleur pote, dans ma chambre, debout devant la fenêtre. Il y a trois jours, je crois que j'ai abusé, j'ai fini en dégrisement pour la première fois de ma vie. Fort heureusement, j'ai été libéré rapidement, j'étais un vrai danger sur la route. Léo m'a aidé pour la sortie et c'est lui qui m'a conduit chez lui. Il a tout de suite pourquoi j'étais mal : Charlie. Depuis que je l'ai revu il y a bientôt trois semaines, je n'arrive plus à me la sortir de la tête. Elle a tellement souffert quand elle partis, je ne pensais vraiment pas qu'elle allait se mettre dans un tel état. Mais moi aussi j'ai plongé, alors je comprends un peu plus.
Je ne pensais vraiment que j'allais avoir un coup de dépression dans ma vie, je me suis toujours tenu loin des autres, surtout à cause de l'abandon de mes parents biologique. Je crois que c'est la première, en plus de trente ans, que j'ose penser à l'amour, sans que ce soit celui que j'ai pour mes parents adoptifs. J'ai eu beaucoup de relations, jamais avec les sentiments, qu'importe qui c'était, sauf ma première et seule copine sérieuse. J'ai pas eu le coeur brisé à la fin de notre relation, mais j'avais dix-neuf ans et j'avais envie de profiter de ma vie. Pendant quinze ans j'ai vécu tranquille, jusqu'à Charlie.
Je me souviens toujours du jour où je l'ai vu pour la première, j'étais avec Louise, il y a plus d'un an maintenant. Elle m'avait assez impressionné avec son petit caractère. Elle n'a pas hésité deux secondes à venir vers moi, ça m'a fait sourire. Et quand on est partis à Lyon, qu'on a couché pour la première fois ensembles, je savais qu'on faisait une grosse connerie. On avait fait le rapprochement de trop, et c'était juste impossible de nous défaire de l'autre. Le pire, c'est que ces neuf mois avec elle, j'ai tellement aimé !
Du bruit m'attire derrière moi, Léo vient de toquer à la porte, je me tourne vers celle-ci et m'assois sur le bord de la fenêtre. Je dis qu'il peut entrer, je suis vraiment surpris de voir non pas Léo, mais Charlie.
-Charlie ? Qu'est-ce que tu fais là ?
-Léo m'a appelé hier matin. Il m'a dit que tu avais déconné. Et t'as pas le droit de penser à le tuer.
-Je n'y pensais pas.
-Mytho. Je t'ai entendu d'ici et je te connais.
Un petit sourire me prends, je me lève et m'approche d'elle, qui entre dans la chambre en fermant la porte. On se retrouve à la même hauteur, elle est en meilleure forme que la dernière fois que je l'ai vu.
-T'as l'air bien aujourd'hui. Mieux qu'au début du mois.
-J'ai parlé à ma mère et j'ai profité du ranch dans le Nebraska pour souffler. Alors je me sens mieux, c'est vrai. Même si je ne me sentirais jamais comme avant. Mais je ne suis pas là pour parler de moi. Je veux savoir ce qu'il t'arrive pour déconner.
-J'ai juste bu un soir, un peu trop. Ça arrive à tous.
-Pas toi. Pas sans raison.
Je soupire et m'assois sur le lit, Charlie me rejoint en prenant place à côté de moi. Son parfum est toujours le même, elle alterne entre pomme, framboise et fleurit, je les adore. Aujourd'hui, c'est celui à la pomme.
-Nathan, j'ai appris quelque chose ce mois-ci. Parler, s'exprimer sur ce qu'on ressent, c'est salvateur. Plus que boire ou se droguer, crois-moi.
-J'en doute pas. Mais pour le coup, j'avais juste envie de m'éclater un soir et je suis allé un peu trop loin.
-Je te connais, je sais que tu n'aurais jamais bu comme un trou comme ça. Tu bois même assez peu au final.
-Charlie, je vais bien.
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La mode à l'amour
Ficción GeneralCharlie Gomez est une jeune femme de 23 ans, passionnée par la mode, le luxe et son travail. Jeune shoppeuse depuis 3 ans, elle adore son métier. Elle aime tellement son métier que ça ce répercute dans ses résultats : elle est l'une des meilleures d...