Chapitre 14

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Mardi soir.

Neuf heures sonnent, je suis toujours dans le showroom, j'ai encore du rangement à faire, beaucoup de rangement. J'ai eu une dizaine de rendez-vous, je n'ai pas eu le temps de tout faire aujourd'hui. Quand ma dernière cliente est partie, je me suis enfermée ici, ça fait déjà un peu plus d'une demi-heure et j'ai encore tellement de travail ! Je n'ai rangé que trois portants sur quatorze ...

Du bruit me sort de ma concentration, je me tourne vers la porte après avoir baillée. Je ne suis pas surprise de voir Cooper, il fait autant d'heures que moi, même si là il est prêt à partir.

-Mademoiselle Gomez, toujours là ?

-Ouais. J'ai du rangement à faire.

-Pourquoi vous ne le faites pas demain ?

-J'ai des rendez-vous extérieur, je dois apporter les tenues à Tracy. Et je n'ai pas envie de laisser du bazar ici.

-C'est tout à votre honneur. Un coup de main ?

-Vous êtes prêt à partir, je peux me débrouiller.

-Sûr ?

Je regarde la pièce, c'est vrai qu'un coup de main serait la bienvenue.

-D'accord, je veux bien un peu d'aide sinon je vais sortir d'ici à onze heures.

-Je savais que vous alliez accepter de l'aide.

-Je n'ai juste pas envie de sortir aussi tard.

Il me lance un petit sourire, ils sont plutôt rare, puis il vient poser ses affaires sur le siège. On commence à tout ranger dans le silence, ça ne me dérange pas trop. Je mets la seconde, Cooper m'a motivé à me bouger. 

-Sinon, vous la connaissez depuis combien de temps mademoiselle Halle ?

-Tracy ? Demandé-je en me tournant vers lui. Ça vous intéresse vraiment ?

-Vous êtes amie avec elle, une cliente de notre société, alors oui, ça m'intéresse vraiment.

-Vous avez peur qu'on se dispute et qu'elle raconte des bêtises sur la société ?

-Non. Je veux juste savoir.

-On se connaît depuis, pff... Vingt ans je crois ! On s'est rencontrées à la petite école. Et si vous avez peur qu'on se dispute, depuis cinq ans on a des vies tellement différentes qu'on n'a pas le temps pour se disputer.

-Vingt ans ? Belle amitié.

-Je sais. Et vous ? Un meilleur ami ?

-Pardon ?

Je vois à son visage qu'il n'est pas content de ma question. Oups ...

-Excusez-moi, je suis allée trop loin.

-Effectivement. Mademoiselle, on ne mélange jamais la vie professionnelle et la vie privée ici. Je me suis autorisé la question parce que vous avez sauté sur mademoiselle Halle, je devais simplement m'assurer que tout ce passe bien.

-Je comprends. Et pardon.

Je me retourne vers mon portant et soupire, pas besoin d'être aussi dur ! Je sais parfaitement reconnaître quand je suis allée trop loin, je suis grande. Nous continuons le rangement, les portants sont rangés plus rapidement.

On finit le rangement en une bonne heure et demi, je suis contente quand je range le dernier portant. Je sors du showroom, crevée mais satisfaite de ma journée. Je me dirige vers mon bureau, mais mon pied dérape sur une petite flaque d'eau, je me casse la figure en plein couloir. Enfin, je manque de me casser la figure, quelqu'un me rattrape à la dernière seconde et je ne m'étonne pas de voir Cooper. Je secoue la tête, il me redresse rapidement, loin de la flaque.

-Wow, ça va ?

-Euh... Ouais. Merci pour le rattrapage, et m'avoir mise loin de la flaque, dis-je en lissant ma jupe.  

-De rien. Rien de casser ?

-Non. J'ai éviter des douleurs bien intense grâce à vous.

-Super. Je vous laisse, je dois y aller.

-Allez-y. Tout va bien.

-Bonne soirée.

Je souris, Cooper hoche la tête et s'en va en fermant sa veste. Je commence à partir, mais ma cheville gauche a quand même pris, je me la suis tordue. Je boite un peu, mon chef se tourne vers moi.

-Un problème ?

-Non, non. Pas de problème ! 

-Je vous entends boiter. Vous vous êtes fait mal.

-Juste tordu un peu la cheville, c'est rien, j'ai l'habitude.

-Vous savez que je suis votre responsable et que je dois m'assurer de votre bonne santé ?

-Je le sais, mais je vais bien.

Il soupire, pose son sac sur bureau et s'approche.

-Prenez appuie sur moi, je vous emmène jusqu'à votre bureau et on va voir cette cheville. Et demain, vous ne viendrez pas, vous irez voir un médecin.

-Vous êtes sérieux ?

-Très. Allez, venez.

Il passe son bras autour de ma taille, je retire mon talon droit et prends appuie sur lui. On va jusqu'à mon bureau, je m'installe sur mon siège et ouvre mes tiroirs privés, j'ai toujours des bandes en cas de petites foulures et des chaussures plates. Je me tourne pour voir où je peux me caler, Cooper est toujours devant moi.

-Vous me montrez votre cheville.

-Je peux me débrouiller.

-Ce n'était pas une question. 

Il s'agenouille devant moi, j'hésite un peu, jusqu'à ce qu'il pousse un soupire agacé.

-Allez Charlie, montre-moi ça.

-Vous m'appelez par mon prénom maintenant ?

-Juste pour que vous obéissiez un peu plus rapidement. Montrez votre cheville.

-D'accord, d'accord.

Je retire mon talon et lui présente ma cheville, ça me gêne quand même que mon boss inspecte mon pied. Il la saisie et la dépose sur son genou, il vérifie mes douleurs quand il la tourne, c'est un peu plus douloureux que mes foulures habituelles. Mais en même temps, j'ai eu une vraie chute sur une flaque, ça a du se tordre un peu plus que d'habitudes.

-Comment est la douleur ?

-Un peu plus intense que les autres foulures, mais la chute n'a pas du aider.

-D'accord. On va refroidir ça un peu et je mettrais une petite bande autour. Et je vais vous appeler un taxi pour rentrer.

-Vous n'êtes pas obligé...

-Si. Je reviens, je vais chercher de la glace.

Il se redresse en maintenant ma jambe surélevée, il récupère la chaise d'un collègue et la pose dessus. Il s'en va vers la cuisine, j'en profite pour toucher ma cheville, elle est assez chaude. Je soupire en prenant mon portable, j'envoie un rapide SMS à ma soeur, lui expliquant ce qu'il m'arrive, elle me réponds par des émojis mort de rire, la peste ! Mais je reçois aussi un message me demandant comment je vais, je lui réponds rapidement par une pique et une vraie réponse.

Cooper finit par revenir avec de la glace et une serviette, il installe le tout et dépose la glace sur ma cheville, je soupire d'aise, ça fait du bien !

-À ce que je vois, ça vous soulage un peu la glace.

-Oui, ça fait du bien. Mais j'aurais pu y faire à la maison.

-Vous êtes beaucoup trop têtue. Je laisse ça une vingtaine de minutes. Et je dois passer un coup de téléphone.

Il s'absente sans attendre de réponse, je soupire posant mon coude sur mon bureau et calant mon visage sur mon poing. J'attends que les vingt minutes passent, je finis par reprendre mon portable pour discuter avec ma soeur, histoire que le temps passe plus vite. 

La mode à l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant