Bonus. 🐣

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- Enaël ! je crie. Viens voir, vite !

J'entends mon petit ami sortir de la maison et courir vers moi, ce qui me fait sourire. Ça fait maintenant cinq ans qu'on a terminé le lycée, et on vient tout juste d'emménager ensemble. Enaël nous a acheté une maison incroyablement grande, avec un jardin de plusieurs hectares, pour qu'on puisse avoir quelques animaux.

- Qu'est-ce qu'il y a ? me demande-t-il en arrivant au poulailler.

- Regarde, certains œufs ont éclos !

Je pointe du doigt trois petits poussins qui sont en train de piailler, et il les regarde en souriant.

- On les mange ? me propose-t-il.

- Enaël !

Il rigole en levant les mains, puis il entre dans le poulailler pour venir à côté de moi. Il s'accroupit et en attrape un, pour me le montrer de plus près.

- C'est fou, murmure-t-il, je n'aurais jamais pensé qu'un jour j'aurais des poules.

- Comme quoi, je lui réponds.

- Les écuries sont bientôt prêtes ? m'interroge-t-il.

- Elles seront prêtes dans quelques jours. Et on aura les chevaux dans quelques semaines, je crois.

Il hoche la tête en souriant, puis on sort tous les deux du poulailler en se tenant par la main. Je sens que notre "jardin", si on peut appeler ça comme ça, va vite se transformer en véritable ménagerie. On a déjà des poules, des chèvres et des chiens, sans compter les chevaux et les canards qui nous seront bientôt livrés.

- Au fait, me dit-il, je crois qu'une des domestiques te cherchait.

- Qui ça ?

- Euh... La blonde, je crois...

Je soupire, et secoue doucement la tête. Il faut vraiment qu'il apprenne à connaître le nom de ses employés. Enfin, de nos employés. C'est vrai que la maison m'appartient aussi, même si c'est lui qui a tout payé. Il tenait absolument à mettre mon nom sur l'acte de propriété, pour que je ne me sente pas dépendant de lui.

- Tu sais ce qu'elle voulait ? je lui demande.

- Non.

- D'accord, je vais aller la voir alors...

On marche tout les deux jusqu'à la maison, et je fronce les sourcils en voyant que toutes les lumières sont éteintes et que les volets sont baissés.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? s'inquiète-t-il.

- Je n'en sais rien...

- Va voir vers la cuisine, je monte dans la chambre, me dit-il en prenant les escaliers.

Je me dirige donc vers la cuisine, en allumant les lumières à mon passage. C'est bizarre que tout soit fermé comme ça.

- Mélanie ? j'appelle, en voyant notre cuisinière.

C'est sans doute elle, la blonde dont Enaël parlait.

- Pourquoi tout est éteint ? je lui demande.

Elle se pince la lèvre, avant de secouer la tête gauche à droite et de me tendre un diadème.

- Qu'est-ce que... je commence, avant de soupirer. Je vais le tuer.

Je le prends et fais demi-tour, mais elle m'arrête en m'attrapant par le poignet.

- Il a insisté pour que vous le mettiez, me dit-elle. S'il vous plaît.

Je prends une profonde inspiration, avant de la laisser me mettre le diadème sur la tête, les joues toutes rouges. Pourquoi est-ce que je suis tombé amoureux d'un gamin comme lui, déjà ?

Je quitte la cuisine et me dépêche de rejoindre mon andouille de petit copain dans notre chambre, mais je roule des yeux en voyant que tout est encore éteint. Le connaissant, il va surgir de derrière un mur et essayer de me faire peur.

- C'est pas drôle, je râle.

J'allume la lumière en entrant dans la pièce, et je me fige en le voyant agenouillé devant moi, le plancher rempli de pétales de roses.

- Ronald Dié, commence-t-il, ça fait maintenant plus de cinq ans qu'on est ensemble, et je vous aime comme un fou... Voulez-vous m'épouser ?

Je le regarde fixement, sans réussir à bouger, et je finis par hocher lentement la tête en souriant.

Il me sourit aussi, de toutes ses dents, puis attrape ma main pour y glisser une bague.

- Elle te va parfaitement, me dit-il, avant de se relever et de poser ses mains sur mes joues.

Il essuye les larmes qui avaient commencé à couler avec ses pouces, puis il m'embrasse tendrement, en pressant son corps contre le mien.

- Je n'ai pas entendu de "oui, je le veux", marmonne-t-il contre mes lèvres.

- Oui, je le veux, je lui réponds.

Son sourire s'agrandit, et il se remet à m'embrasser. Mais cette fois, c'est moi qui mets fin à notre baiser, pour lui poser une question.

- Mais pourquoi le diadème ?

- Parce que t'es ma petite princesse, me répond-il avec un sourire en coin.

- Je te déteste.

- Et puis, tu sais, je n'ai jamais fait l'amour avec une princesse...

- Ne compte pas sur moi pour mettre une robe, je pouffe.

Il fait la moue, et je dépose un smack sur ses lèvres avant de regarder la bague à mon doigt.

- Tu l'aimes bien ? me demande-t-il.

- Elle t'a coûté combien ?

- Arrête avec cette question, soupire-t-il. Tu me demandes ça à chaque fois.

- Peut être parce que tu en fais toujours des tonnes, je raille.

- Mais est-ce qu'elle te plaît ?

- Elle est magnifique, j'avoue.

Il pose ses mains sur mes hanches et me colle contre lui, avant de me regarder fixement dans les yeux.

- Q-Quoi ?

- Je t'aime, Ronald.

Et si on s'aimait [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant