17. 🐨

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- Mais qu'est-ce qu'il y a ! me redemande Enaël, tandis que je tourne la tête. J'ai décidé de le bouder, alors, je le boude. Sérieux, Rony ! T'as boudé toute la matinée !

Je secoue la tête de droite à gauche, ce qui le fait soupirer.

- C'est à cause de tout à l'heure ? reprend t-il. C'est pour ça que tu fais la gueule ? Je hoche la tête, et il se gratte la nuque. Qu'est-ce que je peux faire pour que t'arrêtes de bouder ?

- Tu me portes.

- Maintenant ? s'étonne t-il.

- Tout le temps.

Il rigole, avant de se passer une main dans les cheveux et de se mordre la langue. Je me mets à sourire quand il se retourne et se penche devant moi.

- Sur mon dos, m'ordonne t-il. Comme les koalas.

Je fais ce qu'il me dit : je monte sur son dos, en enroulant mes jambes autour de sa taille et mes bras autour de son cou, puis il se relève et attrape mes cuisses.

- Tu veux qu'on fasse quoi cet après-midi ? m'interroge mon brun. Tu travailles ou pas ?

- Non, pas aujourd'hui... J'ai toujours un mercredi de libre dans le mois.

- Oh cool ! s'exclame t-il. Bah on va pouvoir rester ensemble du coup.

- Oui ! Je te laisse choisir le programme... Mais je reste sur ton dos, je le préviens. J'ai pas envie de marcher.

- D'accord, Petit cœur.

Il part en direction du centre ville, tandis que je pose ma tête sur son épaule. Il marche comme ça pendant un moment, et il finit par s'arrêter devant un restaurant.

- Tu veux qu'on aille manger là ? me demande t-il.

- Euh... Non merci.

- C'est moi qui paye.

- Mais...

- Chut, c'est moi qui paye, de toute façon.

Je fais la moue, mais il entre dans le restaurant sans m'en demander plus. Il est vraiment têtu, cet idiot.

- Bonjour ! dit-il à une serveuse. Une table pour deux, s'il vous plaît.

Je descends de son dos et on suit la jeune fille, qui nous installe à une table au fond du restaurant.

- Tu prends ce que tu veux, Petit cœur.

Il me sourit, et on regarde tout les deux ce qu'on veut manger. Je prends un des plats les moins cher, mais ça l'agace. Le pire, c'est que je n'ai pas totalement fait exprès !

- Rony, s'exaspère t-il, pour une fois, fais toi plaisir !

- Mais oui ! Mais c'est bon le steak haché... J'aime bien, moi...

- Mais on va pas au resto pour prendre un steak haché !

- Bah, si...

Il soupire, mais passe quand même notre commande. On est servis rapidement, et on mange en parlant de tout et de rien. Je suis content, parce qu'au début les moments avec Enaël étaient assez gênants, mais maintenant ça va mieux. On trouve presque tout le temps un sujet de conversation, et même quand on n'en a pas, les silences ne me dérangent pas. J'espère que c'est pareil de son côté.

Quand on a fini de déjeuner, il paye, et on ressort du bâtiment. Je commence à avancer dans la rue, mais cette andouille reste debout devant le restaurant.

- Qu'est-ce que tu fais ? je lui demande.

- Bah, j'attends que mon petit koala remonte sur moi, me répond t-il comme si c'était évident.

- Mais non, viens.

- Non, tu remontes. Je veux te porter.

Je roule des yeux, mais retourne vers lui le sourire aux lèvres. Il se penche, et je remonte sur lui.

- Non, mets toi sur mes épaules, m'ordonne t-il.

- Mais t'es fou ?! Tu vas te faire mal au dos...

- Mais non, m'assure t-il, j'ai du muscle. Et puis t'es pas lourd, t'es tout maigrichon.

Je bougonne, mais m'assois quand même sur ses épaules. Il se relève d'un coup sec, comme si j'étais un poids plume. Il exagère... Tout ça pour frimer, et me montrer qu'il est fort.

- Évite de me faire tomber, je lui dis, sarcastiquement.

Je pose mes mains sur sa tête, et il se promène dans le centre ville en me tenant les jambes. Les gens nous regardent bizarrement, mais pour la première fois, je m'en fiche un peu. Au contraire, je trouve ça marrant, de les regarder de là. Je me sens grand.

- Tout va bien là-haut ? m'interroge mon brun.

- Oui, j'aime bien être ici. Tes épaules sont confortables.

Je m'amuse à tapoter doucement sa tête, comme si c'était un tambour, ce qui le fait râler.

- Arrête ou je te fais tomber, me menace t-il.

- Mais c'est drôle... je marmonne. Pour la peine, je boude.

- Si tu boudes pas t'auras un cadeau.

- C'est quoi comme cadeau ? je demande, intrigué.

- Tu verras.

Je croise les bras, mais les remets vite sur sa tête. J'ai peur de tomber.

- Bah alors, tu boudes plus ? s'amuse t-il.

- Non, je veux savoir quel cadeau j'aurais.

Il caresse ma jambe avec son pouce, et on continue de marcher pendant un moment.

Et si on s'aimait [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant