- Kenzo, va ouvrir ! je crie à mon frère.
- Attends, je suis occupé ! me répond t-il.
- Aller, vas y, je bosse là ! j'insiste.
- Et moi je me branle !
Je soupire, et me lève de mon lit pour aller ouvrir. Ambre est partie emmener nos autres frères et sœurs au parc, donc on n'est plus que tout les deux.
- T'es chiant, hein, je lui dis, en passant devant sa chambre. En plus, il n'a même pas fermé la porte. Il n'a vraiment aucune gêne, ce garçon. Oui ? je rajoute, en ouvrant la porte d'entrée.
Il n'y a personne, juste un colis posé par terre, sur le paillasson. Je sors pour chercher un livreur, et je vois la camionnette de la poste qui s'en va. Ils auraient au moins pu attendre que j'arrive...
Je ramasse le colis, et je le pose sur la table de la salle à manger. Il y a un petit mot dessus : "urgent, à ouvrir dessuite". Est-ce qu'il faut que je l'ouvre, ou pas ? Si jamais c'est pour mes parents, je vais me faire tuer. On ne doit pas se mêler de leur vie, et ils ne se mêlent pas de la nôtre.
Mais ce qui me chiffonne, c'est qu'il y a quand même écrit "urgent"... Bon, tant pis. Je vais l'ouvrir, et au pire, j'accuserais Kenzo. Ça lui apprendra à se toucher en laissant la porte ouverte.
Je retire le scotch pour déballer le colis, et je tombe sur une petite boîte. Je fronce les sourcils en me rendant compte qu'il y a écrit mon prénom dessus. Qui peut m'envoyer un colis ? Ce n'est pas Enaël, on s'est vu hier. Et à part lui... Non, je ne vois pas. Paul, peut-être ?
- C'était qui ? me demande mon frère en descendant les escaliers.
- Le livreur.
- Il voulait quoi ? m'interroge Kenzo.
- Nous livrer.
- Waouh, sans blague ! s'exclame t-il. Mais il a livré quoi ?
- Un colis.
- Oui, mais c'est quoi dedans ? insiste t-il.
- Une boîte.
Il souffle fortement, tandis que je me mets à rire. Le pire, c'est que je lui dis la vérité. Mais aussi, qui met une boîte dans un colis ? C'est débile. En fait, je suis sûr que c'est Enaël. Il n'y a que lui pour être aussi bête.
- Bon, tu l'ouvres ? rajoute mon frère.
- Et toi, tu veux pas te rhabiller ?
- Nan, j'aime bien être tout nu. Je peux jamais l'être, sinon Ambre râle.
Je soupire, et ouvre la petite boîte. Dedans, il y a un téléphone. J'ouvre grand les yeux, en le fixant. On dirait un de ceux qui viennent de sortir.
- Mais c'est pour qui ça ? s'étonne mon frère.
- J'en sais rien... Soit ils se sont trompés de destinataire, soit je vais tuer quelqu'un.
- Qui ça ?
Je ne lui réponds même pas, et je remets le téléphone dans la boîte avant de monter dans ma chambre, avec le colis. Je sors mon portable a moi, et j'appelle directement l'andouille.
- Allô ? me répond celui-ci au bout de plusieurs sonneries.
- Ne me dis pas que c'est toi...
- De ?
- Le téléphone, c'est toi ?
Je l'entends rire, et je soupire. Je vais le tuer. Il sait très bien que je n'aime pas qu'il m'achète des trucs, mais là ?! Ça doit bien coûter plusieurs centaines d'euros.
- Tu l'aimes pas ? s'inquiète t-il.
- Enaël...
- De toute façon, j'ai pas la garantie, alors tu dois le garder. Je t'aime, Rony.
Je ne lui réponds pas tout de suite, parce que je ne sais pas quoi lui dire. J'ai peur de lui dire que moi aussi. Parce que je crois qu'il a raison, et que je suis amoureux de lui. Mais si jamais ça se passe mal... Je perdrais mon seul ami.
- Tu ne me perdras pas, je te le promets, me dit-il.
- Hein ?
- Bah, même si ça se passe mal, tu ne me perdras pas. On restera amis.
J'ai la bouche entrouverte. Comment il sait ça ? Il est télépathe ?
- C-Comment tu sais ce que je pensais ? je bégaye.
- T'as parlé à voix haute, Petit cœur.
- Oups.
Il rit encore, puis je l'entends soupirer.
- Je te comprends, tu sais... Mais je t'aime, et... il laisse sa phrase en suspens pendant un moment, jusqu'à ce que je reprenne la parole.
- Et ?
- Et j'ai envie d'être avec toi, de passer mon temps près de toi, toute ma vie près de toi...
- Mais, j-j'ai peur... je lui avoue.
- Je sais, je te connais. Mais laisse tomber. Ça viendra.
Je le sens sourire derrière son téléphone, et il finit par raccrocher.
- J'ai pas pu m'empêcher de tout écouter... m'interpelle Kenzo. Tu comptes sortir avec lui, ou juste le baiser pendant ton travail ?
- Tais toi.
- Je suis sérieux... Il est vraiment amoureux de toi, tu peux pas jouer avec des sentiments...
- Arrête, s'il te plaît...
Il soupire, et rentre dans ma chambre pour s'asseoir sur mon lit, à côté de moi. Il passe un bras autour de mon cou, et m'attire contre lui. J'adore être avec lui. Il a le don de m'apaiser.
- Nous, on t'aime tous, et on veut juste que tu sois heureuse, petite sœur.
- Crétin, je lui lance.
- Je plaisante... Mais sur le reste je suis sérieux, grand frère. On est sept, et on est une famille. On peut bien accueillir une personne de plus... Et je parle d'Enaël, rajoute t-il en chuchotant.
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Et si on s'aimait [BXB]
Teen FictionUne histoire entre un garçon invisible, et un garçon populaire. Entre un garçon seul, et un garçon entouré. Entre un garçon timide, et un garçon séducteur. Entre un garçon comme moi, et un garçon comme lui. Une histoire entre deux personnes que tout...