Et si on s'aimait [BXB]

9. 🎸

Enaël fait semblant de pleurer, tandis que je roule des yeux. Il ne nous reste plus qu'une journée en tant que couple, et ce sera fini. Mais monsieur veut continuer ce petit jeu.

- Je t'ai déjà dit non, je reprends. Le gage, c'était une semaine, alors on est sorti ensemble une semaine.

Il croise les bras sur sa poitrine et fait la moue, avant de se mettre à bouder.

- C'est pas juste, dit-il. Moi, je veux qu'on sorte encore ensemble.

- Mais je ne vois pas pourquoi. Tu peux te trouver n'importe qui d'autre dans le lycée, dans la ville entière même ! Tu as juste à claquer des doigts !

- Mais c'est pas pareil ! s'exclame-t-il. J'ai pas envie d'avoir quelqu'un d'autre. J'ai envie de t'avoir toi, rajoute t-il en appuyant sur mon torse avec son index.

Je roule des yeux et je soupire, avant de secouer doucement la tête. Il m'agace. En plus, je ne comprends pas pourquoi il agit comme ça. Ce gars est vraiment bizarre.

La sonnerie du lycée retentit, enfin. Maintenant que la récréation est fini, je vais pouvoir retourner en cours et il va enfin arrêter d'insister pour qu'on sorte ensemble.

- Ronald, attends ! Où vas tu ? me demande-t-il.

- Bah, en cours, je lui réponds d'un air évident.

- D'accord... Mais du coup, ce soir, tu pourras venir dormir chez moi ? Puisque c'est notre dernière nuit en tant que couple...

- Ok, je viendrai, je soupire, ne pouvant pas résister à ses yeux de chien battu.

Il est si agaçant, mais aussi si attachant et si mignon ! Comment je suis censé lui dire non ? Un grand sourire apparaît sur ses lèvres, et il me suit juste à notre salle de cours.

*

- Tu viens ? me demande le brun.

- Attends, il faut que je parle à mon frère. Je dois le prévenir que je ne rentrerai pas à la maison ce soir.

- Ni demain, ajoute Enaël.

- Tu sais que je ne peux pas passer toute ma vie avec toi ? Il faut aussi que je sois chez moi pour m'occuper de ma famille. Et puis, demain matin, je dois aller travailler à l'épicerie.

- Et si je te paye ton salaire du mois ? me demande t-il en haussant les épaules. Comme ça, t'auras un double salaire. Et en échange, tu restes avec moi demain matin...

J'ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Je ne sais pas quoi lui dire... C'est vraiment tentant. C'est vrai que ça m'arrangerait beaucoup, d'avoir l'équivalent de deux mois de salaire... Mais je ne peux pas non plus prendre l'argent d'Enaël sans rien faire en retour.

- Je ne peux pas... je lui dis. Je profiterais de toi...

- Quoi ? Mais non ! Ça me fait plaisir. Vois ça comme un cadeau.

- Je sais pas...

- Rony, c'est pas discutable. Je te ferais le virement dans tout les cas.

Je soupire, et me gratte la nuque. Ça me gêne toujours, quand on me prête de l'argent, parce que je sais très bien que je ne pourrais jamais le rendre.

- Je pourrais pas te rembourser.

- M'en fiche. Appelle ton patron, et dis lui que t'es avec moi. Je le payerai aussi, s'il faut.