8. 🥐

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- Petit coeuuuur...

Je me réveille lentement, les sourcils froncés, et je rougis en me rendant compte que je suis dans les bras d'Enaël, collé à lui, comme pendant la nuit de sa soirée. Il me sourit, et avance son visage du mien pour déposer un petit baiser sur le bout de mon nez.

- Bien dormi ? me demande t-il.

- Moui...

Son sourire s'agrandit, et il resserre son étreinte. On reste un moment comme ça, à se regarder, avant que je ne décide de me lever.

- Je peux aller me préparer dans la salle de bain ? je lui demande.

- Fais comme chez toi, me répond t-il en souriant.

Je hoche la tête, et sort mon caleçon propre de mon sac avant d'aller dans la salle de bain. Je me dépêche de me changer, puis ouvre la porte de la salle de bain pour sortir. Mais je tape dans quelque chose, et ce quelque chose pousse un cri de surprise.

- Qu'est-ce que tu faisais derrière la porte ? je le questionne, les sourcils froncés.

- R-Rien, dit-il, les joues rouges.

Je le regarde fixement, puis finis par ranger mes affaires dans mon sac. On descend tout les deux dans la salle à manger, et je hausse les sourcils en voyant un plateau ainsi qu'un sac en papier posé sur la table. Vu le logo, il vient de la boulangerie la plus chère de la région. Je le sais, parce que c'est là qu'on a acheté le gâteau d'anniversaire des jumeaux l'année dernière, pour leurs quinze ans. On a économisé pendant un moment, mais ça en valait le coup.

- C'est toi qui les a acheté ? je m'étonne. Mais quand ?

- J'ai demandé à la femme de ménage d'y aller ce matin, pour qu'on ait des gâteaux frais.

Je grimace, mais me mets directement à sourire quand il ouvre le sachet. Quelle bonne odeur... Je plains quand même la femme de ménage, qui a dû faire près de deux heures de route pour aller en chercher.

- C'est quoi ? je lui demande en regardant par-dessus son épaule. Mais il y a plein de trucs !

Il hausse les épaules, et me tend un des bol de chocolat chaud posé sur le plateau.

- Tiens, commence t-il, ils sont chauds. J'ai fais exprès de te réveiller, pour pas qu'on déjeune froid.

- C'est gentil... Mais tu sais, t'étais pas obligé... je lui explique, un peu gêné.

- Je sais. Mais j'ai envie de te faire plaisir. T'es mon petit ami, après tout.

Il me fait un clin d'œil, mais je fais la moue. Oui, je suis son petit ami pendant encore six jours, en comptant aujourd'hui, mais c'est juste un jeu. Ça ne sert à rien qu'il dépense son argent pour un truc factice.

- Ça ne va pas, Rony ? s'inquiète t-il.

- Si, si...

- Ça te plaît pas ? T'aimes pas les viennoiseries ? Si tu veux, je te fais autre chose...

- Non non, ça me va largement. C'est juste que... je laisse ma phrase en suspens un moment, avant de soupirer. Laisse tomber.

Il hoche la tête à contrecœur, et se met à manger. Je l'imite, en dégustant chaque bouchée. C'est vraiment trop bon.

- Tu manges lentement ! s'exclame t-il.

- Bah, c'est bon alors j'en profite.

- C'est que du pain, me répond t-il en pouffant.

- Non, ce n'est pas que du pain. Tu sais, il y en a qui n'ont pas la chance de manger ça tous les jours.

- Bah, c'est que des croissants. Ça coûte pas cher, me répond t-il en haussant les épaules.

Je roule des yeux et secoue doucement la tête, ce qui le fait soupirer. Aucun de nous deux ne parle pendant un moment, et je commence à trouver ce silence gênant. Je pense que lui aussi, car au bout de quelques minutes, il reprend la parole.

- Dépêche-toi quand même de déjeuner, on va devoir y aller. Enfin, sauf si tu comptes arriver en retard.

- Oui, oui, je me dépêche. Tu peux aller te préparer, en attendant.

Il hocha la tête et se lève de sa chaise, puis monte dans sa chambre pour s'habiller. Quand il redescend, j'ai fini de manger, et je l'attends assis sur un des canapés.

- Si tu veux, commence-t-il, tu peux prendre le reste des viennoiseries pour chez toi. Pour tes frères et sœurs.

Un grand sourire vient apparaître sur mes lèvres, et il doit être contagieux, car il se met à sourire aussi.

- Je préfère te voir comme ça, me confie t-il. Tu sais, si jamais tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas, demande. Je ne dis pas ça parce qu'on est en couple. Tu pourras le faire quand tu veux.

Je hoche timidement la tête, et je ne lui réponds pas. Je suis content qu'il me dise ça, mais je trouve ça bizarre. Après tout, on ne se connait pas réellement. Je sais qu'il est riche, mais quand même. Proposer de l'aide à un inconnu, c'est bizarre. Et puis, je ne vois pas ce que ça lui apporterait de nous aider.

- Bon, tu viens Rony ? reprend-il en me tendant mon sac. Le lycée ne va pas nous attendre.

Et si on s'aimait [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant