Temps mort

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Papa... est... mort.
Une crise cardiaque.

Tous les sons de la maison étaient devenus un bourdonnement de fond. C'est a peine si je sentais la main de Cinq sur mon épaule.
L'ambulance repartit, emportant le corps de Sir Reginald Hargreeves avec elle et nous laissant livrer à nous même.
Tout l'alcool que je m'étais amassé durant toute la soirée était redescendue d'un coup, comme si j'étais dans un ascenseur qui avait lâché et qu'on était arrivé au 0.
Malheureusement je ne me doutais pas que cet ascenseur pourrait aller plus bas.
Je ne pleurais pas, je n'avais pas d'amour particulier pour mon père, j'étais juste sous le choc, mes pensée se bousculant à toute allure dans ma tête.

Une vision des prochains jours défila devant mes yeux. Plus de cours. Tout le monde qui reviendrait à la maison. Les embrouilles de famille. Les tensions et la seule manière de s'en sortir. L'avis que Cinq aurait sur la façon de gérer la situation et les différentes fins que tout ça pourrait avoir. C'était comme regarder un film en connaissant la fin, sans vraiment savoir laquelle c'était.

Une pression sur mon épaule me ramena dans la maison. Je sortis de ma transe et regarda le garçon.

Celia : j'ai besoin de réfléchir.

Et d'un moyen pour redescendre.
Je laissa le hall et les personnes dedans puis monta dans ma chambre à la recherche d'un moyen pour faire passer ma gueule de bois.
Il n'y avait aucune technique pour éliminer l'alcool plus vite mais je devais trouver une solution pour me forcer à me concentrer.
Ou au moins à m'apaiser.
Je retourna mes tiroirs, maudissant le flacon de Librium qui me narguait.
Cela devait faire bien 2 minutes que le regardait en tremblant quand quelqu'un toqua à ma porte puis entra.

Cinq : ça va ?
Celia : j'arrive pas à redescendre.
Cinq : il va sûrement te falloir du temps. Plus que les 3 pauvres heures de sommeil dont tu as bénéficié.

Il ferma la porte et s'approcha de moi en regardant mon flacon.

Cinq : tu en as pris ?
Celia : si je ne peux pas dessoûler, il faut au moins que j'arrive à me calmer.
Cinq : il y a d'autre façon de le faire.
Celia : comme quoi ?

Il passa sa main sur ma joue puis détailla mon visage. On sait très bien comment ça va se finir.
Il se pencha en avant mais je baissa la tête.

Celia : je dois rester concentrer. Et dormir aussi.

Je l'embrassa rapidement sur la joue puis me dirigea vers mon lit. Je m'assis dedans puis regarda le garçon. Aucun de nous ne voulais être seul. Il resta un instant de marbre, à fixer le sol en jouant avec ses doigts. Je lui laissa le luxe de se perdre dans ses pensées et attrapa mon flacon pour faire tomber deux pilules dans ma main. Je les détailla, admirant leur couleur verte en respirant calmement. Je voulu les avaler mais une main entoura mon poignet.
Je planta mes yeux dans les siens.

Celia : tu ne pourras pas m'empêcher d'en prendre éternellement, tu sais ?
Cinq : je sais.

Il fit glisser sa main le long de mon avant bras, se rapprochant de moi. Il pencha sa tête en avant et murmura à mon oreille.

Cinq : mais qui t'as dis que je comptais t'en empêcher ?

Il attrapa les pilules dans ma main et continuant de me laisser perplexe, les mis en bouche, sans déglutir. Avant de me laisser réagir, il attrapa ma nuque et m'embrassa lentement, faisant passer les médicaments dans ma bouche. Je me sépara de lui et les avala, j'étais perdue. Il continuait ce jeu, laissant les lèvres se balader dans mon cou.

Celia : tout à l'heure tu refusais de m'embrasser et maintenant tu joues avec moi sans problème ?
Cinq : oses dire que tu n'en as pas envie...

Action ou vérité ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant