Je t'avais dis que je détesterais pour toujours.

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Après cette promesse dont je pouvais prévoir la trahison, on s'était couché. Je n'avais pas voulu quitter ses bras, leur chaleur qui m'enveloppait et son odeur qui me rassurait. C'était un mélange de café et de vanille, sucré mais piquant et avec une touche de douceur malgré la brûlure qu'elle provoquait dans la gorge.
Elle était en même temps agressive et apaisante. Un véritable paradoxe.

L'alcool retombait petit à petit, mon foie peinant à gérer une cuite de plus. J'avais toujours la tête embuée du au Librium mais j'arrivais quand même lentement a réfléchir, apaiser de tous mes démons.
Je n'avais pas droits à mes habituelles caresses, c'était en quelque sorte ma punition, même si mon cerveau ralentit n'en comprenait pas la raison exacte. Je m'étais défoncée d'accord, mais ce n'était pas la première fois, et je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce qui avait donné comme résultat cette situation.

Celia : qu'est-ce qui a changé Cinq ?
Cinq : pardon ?
Celia : entre nous. Qu'est-ce qui a changé ?

Je l'entendis soupirer en même temps que ça cage thoracique s'abaissait. Il semblait réfléchir à la question.

Cinq : on a grandis.
Celia : pourquoi ?
Cinq : parce que c'est comme ça que la vie fonctionne.
Celia : non, pourquoi ça a changé ?
Cinq : parce qu'on n'est plus des enfants... mais on n'est pas des adultes non plus.
Celia : alors qu'est-ce qu'on est ?
Cinq : fatigués. Il est deux heures du matin et j'ai besoin de dormir. Et toi aussi d'ailleurs.

Je fronça les sourcils, vexée par cette réponse puis repensa au somnifère sur ma table de nuit. J'en aurais bien eu besoin à cet instant précis, mais mes choix avaient fait en sorte que je n'y ai pas droit.

Celia : j'arrive pas à m'endormir... y'a trop chose là dedans.

Je désigna ma tête. Il tourna la sienne vers moi.

Cinq : je te promets qu'on reprendra cet-
Celia : c'est pas ça le problème, j'ai juste besoin d'oublier. De ne plus savoir penser, que mon corps soit plus fort que mon esprit.
Cinq : alors quoi, tu vas retourné dans ta chambre et te re défoncé ?
Celia : il y a une autre solution...

Il me dévisagea un instant, comprenant doucement où je voulais en venir. Je posa ma main sur sa joue puis l'embrassa délicatement.
Ses lèvres s'entrouvrirent mais il me repoussa.

Cinq : je ne joue plus à ce jeu Celia.
Celia : pourquoi est-ce que quand c'est toi veux jouer, ce qui revient à me manipuler pour m'empêcher de dire ou prendre ce que je veux, ça ne te pose aucun problème mais quand c'est moi qui le fait pour enfin me sentir bien tu refuses continuellement ?

Il parut surpris face à la vérité que je venais de lui cracher mais ne perdis pas son fil.

Cinq : parce que je refuse de profiter de toi.
Celia : ça c'est vraiment le comble de l'histoire.
Cinq : je refuse de coucher avec toi parce que tu es bourré. Tu n'es plus toi même dans ces moments là et je n'ai pas envie que tu le regrettes.
Celia : et si j'étais vraiment moi même quand j'étais ivre ? Tu n'as pas plutôt peur de regretter toi ?
Cinq : pourquoi je regretterais ?
Celia : je ne sais pas, à toi de me le dire. Ou alors peut être que je t'excite moins, c'est vrai je dois faire peine à voir non ?
Cinq : arrête Celia, tu es magnifique, peu importe la situation.
Celia : alors pourquoi ?

Il planta ses yeux dans les miens, j'aurais jurer voir des larmes naquirent au bord de ses paupières.

Cinq : a quoi bon te le dire, tu auras tout oublier dès que tu seras descendues. Même quand tu es consciente j'ai l'impression que tu fais exprès de ne pas voir que...
Celia : que ?

Il serra les joues, sachant pertinemment qu'il venait d'en dire trop ou pas assez. Je l'interrogeait du regard, voulant connaître la fin de la phrase.

Action ou vérité ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant