Comme un air de...

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Je tournais à vide, ma respiration était lente et régulière, dé-rythmée par rapport à la sienne.
J'entendais son cœur battre sous sa peau, une douce berceuse moins violente que la précédente. Je clignais des yeux 6 fois par minutes, n'ayant pas besoin de plus d'irrigation. Mon pouls était à 84 battements pour le même laps de temps. Dans la moyenne, c'était plutôt élevé pour une personne au repos.
Je sentais son index et son majeur faire des allez retour le long de mon échine, ma peau refroidie par automatisme quand je m'arrêtais de bouger. La sienne était toujours chaude, agréable, elle était douce. J'aimais son odeur qui contrastait avec celle de son shampoing et aussi de son parfum. Elle avait une odeur plus dure, plus boisée. C'est l'image que je me faisais de lui, un paradoxe, un mélange entre un feu de bois et une soirée pluvieuse dans la forêt. Ses cheveux eux étaient plus doux, pas seulement la texture, leur odeur était sucrée. Bien que je ne pense pas que son shampooing en contienne, ils sentaient la vanille, une vanille légèrement épicée. Évidemment, j'associais ses lèvres au café et tout cet heureux mélange était devenu pour moi un arôme singulier que je pourrais reconnaître entre milles. Tout de lui était unique pour moi, que ce soit sa façon de penser, d'agir, d'aimer. Mais je sais ce que vous allez dire, alors laisser moi vous répondre. Cela ne suffisait pas. J'avais beau le désirer, j'étais incapable de pouvoir l'aimer avec la même force que lui. La mort avait déjà gagné ce combat.

Celia : je te déteste.
Cinq : quoi ?

Je pouvais déjà le voir froncer les sourcils, ce demandant sûrement ce que je racontais.

Celia : Je te déteste. Je déteste tout de toi. Tout ce que tu fais. Tout ce que tu dis. C'est insupportable.
Cinq : je comprend pas là, pourquoi tu dis ça ?
Celia : Mais je t'aime encore plus. Et cet amour me ronge de l'intérieur, ça me rend folle, c'est pire que la drogue parce que ça me consume et j'ai beau savoir que ça va mener à ma perte je... je ne peux pas m'empêcher de t'aimer.

Il marqua une pause.

Cinq : Et pourquoi tu me dis ca maintenant ?
Celia : je ne sais pas. J'y pensais c'est tout.
Cinq : et tu ne t'arrêtes jamais de penser ?
Celia : jamais.

Il dégagea une mèche de cheveux de mon visage avant de soulever ce dernier vers lui puis de poser ses lèvres sur les miennes. C'était un baiser simple, affectueux, comme si il cherchait à me délier la langue et me faire dire tout ce qui me tournait dans la tête. Après quelques secondes, je me recula et me recoucha sur son épaule.

Cinq : et à quoi tu penses maintenant ?
Celia : la théorie de Hall.
Cinq : les relations par la distance ?
Celia : 1,20 m pour les amis. 40 centimètres pour les personnels. Et 12 centimètre pour les intimes.

Au fur et à mesure que j'avais parler, j'avais fait courir mes doigts en régularité avec mes paroles sur son torse. Il sourit et attrapa ma main avant d'entre-lacer nos doigts.

Cinq : et en dessous de 12 centimètres qu'est-ce que c'est ?

Je ris silencieusement avant de faire craquer mes épaules pour m'installer plus confortablement. Après avoir soupirer, je ferma les yeux. Je pourrais me contenter de ça, même si une part de moi n'arrêtait pas de me crier de tout arrêter maintenant. Tout.

~•~

La première chose que je fis en reprenant conscience fut de prendre une grande inspiration. Je bloqua ma respiration 10 secondes puis relâcha tout.
Vous allez me prendre pour une folle mais...
J'avais envie de chanter.

Je secoua la tête, constatant que j'étais seule dans ma chambre puis me leva et attrapa des vêtements sur le sol. Je m'habilla et me coiffa en vitesse avant de descendre vers le salon. Je me servis un vers de rhum derrière le bar puis le bus d'un coup avant de m'installer derrière le piano. Je tapa sur quelques notes pour commencer un morceau quand le son m'envahit.

Action ou vérité ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant