Action ou vérité ?

Quoi que je fasse, je suis condamné.

Vous vous souvenez de la première bombe ?
Et bien voici la deuxième.

Luther ; papa s'est suicidé.

Je releva la tête vers notre frère aîné. Nous étions tous assit dans la cave, la nouvelle ayant soufflé toute réaction.

Luther : le légiste est formel.

Et on retourne le couteau dans la plaie.

Celia : comment est-ce qu'il s'est suicidé ?
Luther : il avait une dose d'adrénaline trop élevé pour avoir été secréter sans aide extérieur. Ça a provoqué la crise cardiaque.
Celia : comment se l'est il injecté ?
Luther : je ne sais pas Celia, mais s'il te plaît, ne t'embarque pas dans une théorie délirante. Papa est mort, respecte le.

Je fronça les sourcils, quelques choses clochait.

~•~

Après ce petit déjeuné mortel, je remontais dans ma chambre toujours en pleine réflexion, mon plus jeune frère sur mes talons.

Celia : ça ne va pas. On aurait dû retrouver la piqûre d'adrénaline à côté de lui. Quand quelqu'un se suicide, l'arme est forcément à côté de lui.
Cinq : un infirmier a du l'emporter.

Il avait ça d'un ton las, ce qui me fit tilter. Je fronça à nouveau les sourcils puis me retourna brusquement vers lui.

Celia : alors pourquoi ils ne nous ont rien dis ? Ils ont parler d'une crise cardiaque, pas d'un suicide.
Cinq ; ils n'ont peut être juste pas voulu retourner le couteau dans la plaie. Enfin, quelque chose dans le genre.

Je croisa les bras en le dévisageant.

Celia : ça ne colle pas-
Cinq : papa est mort Celia. Et que tu trouves que ça cloche n'y changera rien. Passe à autre chose.

Et avant de me laisser le temps de répondre, il s'engouffra dans sa chambre en claquant la porte. Ça me laissa pantoise, qu'est-ce qui lui prenait ?  Je restais un instant sans bouger avant de me reprendre et d'ouvrir la porte de ma chambre et d'y rentrer.
Je ne savais pas si j'avais besoin d'être défoncé ou justement si je devais rester sobre et réfléchir. J'opta pour la deuxième option et m'assis derrière mon bureau avec une feuille et un crayon, laissant celui ci en suspension dans ma main quelque minutes, les informations se rangeant dans ma tête. Que le tableau fut plus ou moins claire, j'écris, j'écris jusqu'à n'en plus sentir mon poignet. Les mots se répétaient en boucle : papa, mort, suicide, adrénaline, injection, infirmier, incohérence, pourquoi, Cinq. Papa, suicide, injection, incohérence, Cinq. Papa, injection, Cinq. Papa, Cinq. Papa.
Cinq. Cinq. Ci-
Je traça un trait épais et rageur sur ma feuille, ce qui me surpris moi même. Enlevons Cinq de l'équation. Papa était mort, une suicide du à un trop plein d'adrénaline.
- Comment l'a-t-il ingérée ?
- Pourquoi n'a t-on rien retrouvé ?
- Si oui, pourquoi ne nous a-t-on rien dit ?
- Pourquoi ?
Pourquoi, pourquoi... Pourquoi Cinq est comme ça. Je soupira en fronçant les sourcils avant d'attraper ma feuille, de la rouler en boule et de la balancer à travers la pièce.
Putain d'adrénaline.

Les minutes défilèrent encore. Je ne bougeais pas, statique dans un silence de plomb. Je pouvais presque entendre mon cœur battre dans mes oreilles. Il battait vite. Trop vite. Comme toujours.
Je pensais à maman. On vivait dans la même maison or j'avais l'impression de ne plus l'avoir vue depuis des jours. Cette femme était incroyable. Discrète mais pourtant toujours là.
Ennuyée par ce mutisme, je me remit à bouger, commençant par la tête puis les bras. Quand le sang afflua de nouveau dans chacune de mes articulations, je me leva et traversa la pièce jusqu'à mon tourne disque. Je choisis un Vinyle, Maneskin, parfait. La musique envahit bien vite l'espace et je me détendis automatiquement. Mais ce n'était pas suffisant.
Désirant quand même garder quelque faculté mentale, je me munis d'un verre d'eau avant d'attraper le flacon sur ma table de nuit. Deux pilules vertes tombèrent dans ma paume et je les avala aussi tôt. Torna a casa démarra dans les enceintes, et je m'arrêta dans mes mouvements pour tourner la tête vers la source du son. Je capta des brides de mots.