Tableau blanc

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Selon épicure, la mort détruit de l'idée de la mort elle même. Une fois qu'on est mort, notre âme n'existe plus et donc ne ressent plus la mort. Si la mort est là, c'est que je ne suis plus là, je n'aurais donc jamais la chance de la rencontrer.

Vanya était repartie en apportant le plateau avec elle. Les heures défilaient et je ne savais pas quoi faire. J'avais finis mes livres et je n'avais pas envie d'écouter de la musique. J'avais envie de me défoncée mais j'avais besoin de garder les idées claires.

24 heures que la première bombe avait explosé.

Je devais trouver quelque chose pour me changer les idées. Je leva les yeux vers le mur mais quelque chose me dérangeait. Il n'était pas unis, pas vide et pas blancs. Je souffla légèrement énervé puis me leva jusqu'à un de mes tiroirs que j'ouvris avant de fouiller dedans. Un drap blanc, voilà ce que je cherchais. J'en attrapa un qui me semblait pas mal et une boîte de punaise puis me me mît debout sur mon lit. Je força sur mes bras et parvînt finalement à attacher les 4 coins au plafond. Je lissa un pli rebelle puis m'allongea sur mon lit, fixant cet espace vide que me servais désormais de tableau blanc.

A votre avis, à quoi devait ressembler la mort ?
Je sais, voir le mal comme une entité peut paraître bizarre mais je ne peux pas m'empêcher de parler de lui comme ça. Toutefois, je ne voudrais pas abolir le mal, il est en chacun de nous, c'est naturel pour les humains, donc anéantir le mal reviendrait à tuer l'espèce humaine. Mais si la mort devait être une personne, d'apparence humaine bien sûr, à quoi devrait-elle ressembler ?

Personnellement, je vois une jeune femme. La peau très claire, presque blafarde. De longs cheveux noirs et lisses mais des yeux bleus très claires. Des ongles vernis noirs eux aussi et surtout, un chapelet. Une croix en or minuscule qui tomberait pile à la naissance de la poitrine. Voilà comment je voyais la mort.

J'expira tout l'air de mes poumons, allongée en croix, les jambes serrées. Un jour la mort nous prendrait tous, les uns après les autres. Elle avait déjà prit notre père et une question tournait dans ma tête, qui serait le prochain ?
Les minutes défilaient petit à petit alors que j'appréciais la sensation de l'air passé dans mon pharynx, mon larynx, ma trachée,... puis refaire le même chemin dans le sens inverse.

Je déglutis en réalisant que je tremblais. C'est la solitude qui rend fou.

Vous vous rappelez vos parents ? Évidemment, qui ne les connaît pas. Je ne connaissais pas mes vrais parents. Et à vrai dire, cela m'importait peu. Qu'ils aient été des toxico ou des scientifiques révolutionnaires, cela ne changerait plus rien aujourd'hui. Je soupira a nouveau.

J'avais faim. Je secoua la tête en me relevant puis après un débat rapide avec moi même, je me décida à sortir de ma chambre. Personne dans le couloir, tant mieux. Je descendis les escaliers en silence jusqu'à la cave déserte elle aussi puis me servis un verre d'eau. Ensuite, j'attrapa un bol, une bouteille de lait et des céréales avant de mettre ces derniers dans le récipient avec le lait. Je pris une cuillère dans le tiroir, m'assis sur une chaise et mangea pensivement ma collation. On était 10 dans cette maison et pourtant il n'y avait personne. Aucun bruit. J'étais seule. Ou presque.

Klaus : ce n'est pas un bol de céréales qui va te remplir l'estomac tu sais ?
Celia : oui, mais malheureusement je n'avais plus d'extasie. Tu me dépannes ?

Je fis un sourie sarcastique puis repris une bouchée, la mâchant et l'avalant.

Klaus : bah techniquement, je n'ai pas le droit de donner de la drogue à une mineur. Mais j'ai pas de quoi te dépanner désolé.

Je le regarda platement, me demandant si il n'avait fait que me suivre dans mon délire ou si il était tellement défoncé qu'il ne comprenait plus l'ironie. J'haussa les épaules et déglutis.
Il me raconta une histoire sur un cauchemar qu'il avait fait récemment que je n'écouta qu'à moitié, pendant juste à me donner de quoi survivre pour au minimum les prochaines 24h.

Action ou vérité ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant