Chapitre 36

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À peine descendus de l'avion, nous nous précipitons vers le lac que nous avions aperçu depuis les hublots. Le bord du lac est vraiment beau, avec toutes ces sculptures en fleurs, surtout cette vraie horloge faite de plusieurs sortes de plantes colorées. Ensuite, nous apercevons le fameux jet d'eau de Genève, transperçant le ciel.

Par contre, l'air est vraiment plus froid qu'en France ou en Australie. Normal, on est plus haut, aussi.

- Sashaaaaa !! Nous respirons de l'air totalement pur !! L'air de la Suisse est tellement.... incroyable ! nous fait Connie, toujours autant intelligent. Tu savais que les touristes japonais achetaient de l'air suisse en bouteille ? Et que ça se vendait hyper cher, en plus ?

- Je sais, Connie. Je sais surtout que la dame a parlé de chocolat. Et de glace. Je sens que je vais adorer ce pays, tu sais.

- On le sait, miss Brauss. Et si vous avanciez, hein ? Histoire qu'on puisse visiter un peu la ville avant la rencontre avec notre guide, mh ? Vous ne voudriez tout de même pas louper une croisière sur le lac, avec la dégustation des fameux filets de perches du Léman accompagnés de frites et d'un dessert venant de la chaîne hôtelière Mövenpick ?

- ON Y VAAAA !! TAÏAUT !! À BORD DU BATEAU !! nous ordonne Sasha, sûrement guidée par son ventre.

On commence à rigoler et on se dirige en direction des quais, prêts à embarquer. Une fois à bord, tel la bande de gros gamins que nous sommes, nous nous attroupons autour du trou dans le sol, abritant la machinerie. Grâce à une vitre épaisse, nous pouvons voir les moteurs se mettre en marche, afin d'actionner les grandes roues de côtés. Je me lasse très vite de ce spectacle, laissant Jean en complète adoration devant le mouvement constant des bras d'aciers, préférant aller sur le pont pour profiter de l'air marin. Ça se dit pour de l'eau douce ? J'en sais rien. Passons.

Je suis en train d'apprécier le vent sur mon visage quand je sens une présence à mes côtés. Je me tourne pour me retrouver nez à nez avec deux yeux gris que je connais bien.

- Salut cousin.

- Salut cousine.

- Beau temps, pas vrai ?

- Ouais.

- ...

- T'es vraiment venue me parler du temps ? Qu'est-ce qu'il y a ? Crache le morceau !

- Je vais te le dire en français parce que je veux pas qu'ils comprennent tout si jamais ils arrivent en cours de route, d'accord ?

- Ok..... C'est si grave que ça ?

- Écoute Livaï.... Je sais que vous vous aimez avec Eren, mais il faudra que tu lui dises. Tu sais, pour ce à quoi on est destiné.

- Je sais que.... que je devrais.... mais tu sais très bien de quoi j'ai peur.

- Eren n'est pas comme ton père, Liv'. Il ne te fera pas ce coup-là. Il a grandit avec moi, il t'aime, et comme il a déjà rencontré Kuchel et qu'il l'aime bien, il n'y aura pas de problèmes.

- Je suis au courant de tout ça, 'Kasa, mais je peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Tu étais là, ce jour-là, quand ma mère lui a dit. Tu as bien vu comment il l'a regardée et sa réaction avec moi....

- Oui, j'ai vu. Mais ce n'est pas parce que ton père était un enfoiré que mon frère agira pareillement, tu sais ? J'ai une idée. À la fin du voyage, tu l'invites un week-end et vous parlez les quatre. Non, plutôt, tu lui en parles seul à seul et après avec Kuchel et Kenny. D'accord ?

- Ouais, d'accord.

- Promis ?

- Promis....

- Bon ! Parlons de choses plus joyeuses. Eren ! Armin ! Venez ici !

Je la sens pas, cette discussion. Y a qu'à voir les yeux de ma cousine et du champi pour savoir qu'on va recevoir un interrogatoire poussé.

J'ai mal à la tête.
Il s'est passé trop de trucs à la fois.
Entre les deux psychopathes qui n'ont pas arrêté de nous poser des questions, rapidement rejoints par toute la classe, Sasha qui court partout au moment de goûter les poissons du lac parce qu'elle adore, les différents arrêts où tout le monde veut voir comment les membres de l'équipage font pour lancer les cordes sur les poteaux pour rapprocher le bateau, et le connard homophobe qui s'est fait remettre à sa place par une gamine de dix ans et sa grand-mère, y a trop.

Le dernier épisode était incroyable. Ça, je peux pas le nier. En même temps, le mec l'a cherché. Il n'avait pas à insulter Marco qui enlaçait la taille de Jean, ni Annie qui s'était posée sur les genoux à Mikasa pour lui faire un câlin. Ils ont rien fait qui puissent choquer en public, mais doivent se ramasser les commentaires haineux d'un sale type mal habillé. Et qui puait, en plus.
Comment je le sais ?
Je l'ai foutu violemment par terre quand il a essayé de frapper la petite pour « l'éduquer » comme il a dit, et je me suis assis lourdement sur son dos, pile au-dessus de ses poumons, afin de le calmer un peu. Et il est possible qu'il ait un bras tordu suite au « dégage le nain » qu'il a prononcé. Comme il avait tenté de frapper une enfant et avait insulté plus de la moitié des passagers qui voulaient le faire taire, le capitaine m'a demandé de rester assis sur lui le temps qu'on revienne à Genève, pour le donner à la police qui l'attendait.
Bien fait pour lui.
Il avait l'air d'avoir grave le seum.
Parce qu'il aurait dû descendre en France pour un rendez-vous avec sa copine, qu'on l'a appelée pour la prévenir des agissements de son copain, et qu'elle s'est tellement énervée contre lui qu'elle a raccroché en lui disant qu'elle voulait plus jamais le revoir. De ce que j'ai compris, son petit frère est gay et deux de ses cousines ont une copine, alors elle ne veut pas d'un copain qui cachait son jeu et qui lui mentait sur un sujet autant important pour elle.
Cheh.

- Bien les enfants. Après cet événement, je vous propose de nous rendre à la gare pour aller à Lausanne, pour passer la nuit dans une auberge de jeunesse. Dépêchez-vous, les trains sont à l'heure ici. Ça nous changera de cette foutue SNCF en France.

Rip les français avec leurs trains toujours annulés ou en retard.

Le Dieu de la MerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant