Chapitre 28

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Le trajet en bus a été très calme. Mon (presque) gamin s'est endormi dès qu'il s'est assis et calmé, et comme sa tête cognait contre la vitre, j'ai décidé de faire une « bonne action » et de mettre sa tête.... sur la mienne. Il est plus grand que moi, c'est plus pratique.
No comment.
Du coup, j'ai ma tête sur son épaule et sa tête sur la mienne. C'est vachement... confortable et.... chaud ici-.....

- DEBOUT LÀ DEDANS ! ON EST ARRIVÉ À L'AÉROPORT !

Salopard de prof mal coiffé.
Je me réveille difficilement après avoir dormi et remarque que tout le monde est dans le même état que moi. Je me lève lentement et sors du bus avant de récupérer ma valise. Le brun arrive un peu après, complètement rouge, tandis qu'Armin ricane, son téléphone en main.
Il aurait quand même pas....

- Armin.

- ....Livaï ? Je vais l'eff-

- Tu.me.l.envoies.

- Oh. Bien sûr. Tu me tapes pas ?

- Pourquoi, je devrais ? T'as envie d'une baffe ?

- Nanananan. Je suis pas maso, moi.

Je rêve ou il a lancé un regard vachement appuyé à Eren ? Bah, on en apprend tous les jours, on dirait.

- ALLONS-Y ! OU ON VA RATER L'AVION ! cria de nouveau Bossard.

- OH, FERMEZ-LA UN PEU, VOUS ET VOTRE GRANDE GUEULE PUANTE ! MERDE ! VOYEZ PAS QU'ON A LA TÊTE DANS L'CUL ? C'EST ENCORE LA NUIT, P'TAIN ! Z'ÊTES CON, OU QUOI ? S'pèce de prof psychopathe....

- ......

- On t'aime, Connie.

- On t'aimait, tu veux dire ? Il va se faire décapiter.

- Adieu, vieux frère. Nous prions pour toi.

Un « amen » solennel fut prononcé par toute la classe, tandis que le prof devenait de plus en plus rouge. Limite on pouvait entendre un sifflement sortir de ses oreilles.

- Bien, bien, bien. Monsieur Connie Springer. Qui est votre binôme ? Sasha ? Et bien mademoiselle Braus, j'ai l'honneur de vous annoncer que, grâce à votre ami si intelligent, vous avez gagné le droit d'avoir la chambre la plus proche de la notre, dans tous, je dis bien tous, les hôtels dans lesquels nous logerons.

- Pardon ?! Et merde ! Heureusement que j'ai pris mon casque anti-bruit au cas où. Tu peux aller te gratter pour que je te le passe, Connie.

Le pauvre avait l'air tellement choqué qu'on prononça tous rip, une fois qu'Hanji eu fini son speech sur le karma et la punition divine. Il était vert et blanc à la fin. Je le plains. En plus, si le prof fait autant de bruit juste en parlant, j'ose pas imaginer comment est le volume sonore de sa chambre.

- Eh, Livaï, t'en tire une tête, ça va pas ?

- Dis-moi, Quat'zyeux. Toi qui es très bruyante de base, et qui en connais un rayon, si je te dis que le prof fait énormément de bruit rien qu'en parlant, tu penses que c'est quoi-

- Le niveau sonore quand il baise ? J'y ai pensé aussi. Je pense que Connie sera sourd en une nuit. Surtout que la Ralle est pas très très discrète non plus.

- J'me disais aussi.

Je l'adore, cette fille. On est sur la même longueur d'onde, on a les mêmes délires chelous. Limite elle aurait pu être ma jumelle maléfique ou un truc du style. Je la regarde en souriant alors qu'elle part en sautillant à la suite des autres qui ont enfin décidé de partir, afin de répandre sa nouvelle prédiction sur la surdité prochaine de Connie.

Un bras se pose sur mes épaules et je reconnais Mikasa.

- T'as l'air de vraiment l'aimer, pas vrai ?

- Ouais, elle est vraiment attachante. Mais chiante. Et complètement folle. Je plains son futur mari.

- M'en parle pas. Le pauvre, il va devoir être vachement courageux.

On laisse un moment le silence prendre place entre nous, bien qu'il ne soit pas gênant, parce que c'est reposant.

- Dis Li'....

- Oui ?

- Ça te manque, la France ?

- Comment ça ?

- Ben, ton ancienne maison, tes anciens amis, ta vie d'avant l'Australie, quoi....

- Nan. Pas du tout.

- Sérieux ?

- Ouais. Comment t'expliquer.... Quand ma mère m'a dit qu'on allait changer de continent, ça m'a fait ni chaud ni froid. J'avais pas d'amis, tu sais. Y avait bien ce mec qui me collait tout le temps pour je sais quelle raison, mais j'étais seul. Pas que ça me dérange. Et quand je suis arrivé ici, j'me suis pas dit qu'il fallait que je change et que je me fasse des potes. J'étais plus en mode rien à foutre, tu vois ? Sauf que dès le premier soir, je me fais agresser les oreilles par une psychopathe qui avait piraté les ordis, et je t'ai retrouvée aussi. Maintenant, quand je pense à comment j'étais avant de tous les connaître, ben j'aimerais pas revivre ça, quoi. Être avec cette bande de bras cassé, c'est.... comment dire... comme une chaufferette ?

- Ça te réchauffe le coeur d'être avec nous ? C'est ça ?

- Je crois. Mais va pas le dire plus loin, s'il te plait.

- Bien sûr. Et niveau amour ? Tu t'y attendais pas non plus, pas vrai ?

- Ça tu peux le dire. Mais je recommencerai pour rien au monde. C'est encore mieux que la chaufferette. C'est....

- Oui ?

- Tu te souviens de nos soirées, quand on était gosse ?

- La couverture au coin du feu avec le chocolat chaud et les marshmallow dedans ? Quand on finissait par s'endormir tellement on était bien.

- Ouais. C'est comme ça que je me sens quand on est les deux, rien que lui et moi.

- ....

- C'est niais, pas vrai ?

- Sincèrement ? C'est trop chou.

- J'vois pas ce qu'il y a de chou à comparer son crush à une couverture et une tasse.

- Tu sais, ce que tu viens de dire, faut pas le dire à moi.

- Je sais. Mais... j'ose pas ? J'ai peur de tout casser.

- Je pense que si un jour tu lui en parles, même si c'est pas réciproque, il fuira pas.

- Même s'il y a de grandes chances que ce soit le cas. Je suis pas aveugle. Comme toi tu as bien compris que tu pouvais espérer avec Annie, pas vrai ?

- Ouais. Mais je vais faire en sorte qu'elle s'en rendre compte, parce qu'elle est pire que toi, niveau sentiment.

- On va y arriver, couz'. On est pas des Ackerman pour rien.

- Ouais. Rien ni personne ne nous résiste.

- On finit toujours par gagner.

- Même si on est sol.

- On se relèvera toujours.

- Tous tremblent devant notre nom.

- Gloire à la puissante famille Ackerman.

- Que votre force ne décroisse jamais.

Ça fait longtemps que j'ai plus entendu la devise de ma famille....
Mais je ne peux pas l'oublier. Pas avec ce qu'elle signifie....

On se met en file pour entrer dans l'avion et je suis Eren jusqu'à nos places. J'ai de la chance, je suis à côté du hublot. J'en connais un qui va crever de jalousie.

Le Dieu de la MerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant