- C-comment ça, ta couleur préférée ? me demanda-t-il, très près de moi. Trop près.- Rien, laisse tomber. Comme tu m'as regardé, je vais continuer mon histoire, fis-je en m'éloignant.
Encore un peu et j'aurais fait une bêtise.... Il m'aurait repoussé et on aurait perdu notre amitié. J'ai de nouveau des amis.... Ce n'est pas pour les perdre bêtement.
- J'ai déménagé et je me suis dit que ce serait pareil qu'avant, que j'avais juste à être dans mon coin et que personne ne viendrait me faire chier. Mais c'était sans compter sur vous. Entre Mikasa qui est miraculeusement réapparue, Hanji qui déborde d'énergie, Armin qui est quelqu'un de vraiment bien et tous les autres aussi, je me suis laissé emporter. Et je crois que je ne le regrette pas. Pour être franc, au début, je ne pouvais pas voir ta tête en peinture. La première fois que je t'ai vu, les mots de Mikasa avaient pris tout leur sens. Après, j'ai commencé à te connaître et je ne t'aimais pas vraiment, t'étais la définition du parfait casse-couilles. Mais petit à petit, j'ai commencé à beaucoup t'apprécier. Malheureusement, comme je n'avais plus eu de contact humain pendant bien longtemps, je ne réagissais pas très gentiment. J'en suis désolé, d'ailleurs. Je t'ai frappé beaucoup de fois, et pas doucement. On a le sang chaud, nous les Ackerman. Suffit de voir mon oncle et ma cousine pour comprendre, pas vrai ?
- Tu sais, je t'en veux pas vraiment. Je l'avais cherché, après tout. Et comme tu m'as raconté ça, à moi de te dire quelque chose. Normalement, je n'aurais jamais réagi comme ça si ton oncle m'avait parlé d'un autre sujet. Le surf. J'en faisais avant. Et j'étais vraiment doué, sans vouloir me vanter. Le meilleur, sûrement. Sauf qu'un jour, alors qu'on vivait encore près de Sydney, j'ai eu un accident, assez grave. Je surfais sur les vagues, comme chaque jour, et je me suis réveillé à l'hôpital, sans aucun souvenir de ce qui m'était arrivé. Mais ça devait être tellement violent, car j'avais une jambe et un bras plâtrés. Et une peur bleue des fonds marins. On a déménagé dans cette ville et ça fait trois ans que mes parents m'interdisent de remonter sur une planche de surf. C'est presque comme s'ils m'interdisaient d'aller nager. Je voudrais tellement remonter, pour surmonter mon traumatisme, mais mes parents ont des yeux et des oreilles partout, alors je ne peux pas. J'ai essayé il y a deux ans, et me suis pris le savon de ma vie. Voilà, tu sais à peu près tout....
- ..... Wouah.
- Comme tu dis....
- Alors c'est pour ça que tu disparais à chaque fois que les autres surfent ? Parce que ça te fait trop mal ?
Donc c'est pas lui, le surfeur masqué..... Va falloir repartir de zéro....
- En quelque sorte....
- Et les autres ne sont pas au courant ?
- À part Mikasa et Armin, non. Et toi, maintenant.
- Pourquoi tu leur dis pas ? Ça clouerait le bec de cet abruti de cheval, qui se moque tout le temps de toi.
- Bah, je préfère pas. Et puis, d'ici, j'arrive à apercevoir les surfeurs sans être vu, alors ça me va. Dis....
- Mmmh ?
- C'est quoi ton souhait le plus cher ?
- Mon souhait... le plus cher ?
- Ouais....
- Je sais pas trop, pourquoi ?
- Bah, si t'avais le choix de réaliser une chose dans ta vie, ce serait quoi ?
- Et bien.... Savoir ce qui s'est passé il y a cinq ans....
- Quand tes amis ont disparu ?
- Ouais.... Ils étaient les personnes les plus importantes dans ma vie et je me suis retrouvé seul du jour au lendemain, alors je veux savoir pourquoi. Et le tien ?
- Pouvoir de nouveau surfer aux yeux de tous ! Sans contraintes, sans peur de me faire surprendre et de me faire engueuler quand je me fais attraper.
- À t'entendre, t'es déjà remonté sur une planche, pas vrai ?
- Ouais, avec Mikasa. Mais ça s'est soldé par un échec cuisant avec une punition en prime, parce qu'on s'était fait prendre.
- Ah ouais, merde. Tu sais quoi ?
- Non, quoi ?
- Je vais t'aider à réaliser ton vœux !
- Comment ça ?
- Je vais venir avec toi assez loin dans l'océan, et t'aider à te débarrasser de ta phobie une bonne fois pour toute ! Et peut-être qu'après ça, tes parents te laisseront remonter sur une planche !
- Hein ? Mais pourquoi tu ferais ça ?
- T'est trop jeune pour comprendre, gamin.
- On a le même âge, je te signale, môssieur je-suis-plus-petit-qu-un-gosse-de-huit-ans.
- T'as dit quoi, là ? Répète si t'es un homme !
- J'ai pas besoin de le faire comme je suis un gamin ! fit-il, grand sourire.
- Tch.
- Hé hé hé
- Au moins, t'as retrouvé le sourire. J'aime la couleur qu'ont tes yeux quand tu pleures, mais je préfère largement quand tu souris, ça illumine ton visage.
- Ah-que-bah-d-de quoi ?
- Et t'es vraiment mignon quand tu rougis, Eren.
J'adore prononcer son nom. Je devrais le dire plus souvent.
- Gzetrcbvoubvoubwagub
- Belle prononciation ! fis-je en rigolant vraiment sincèrement, pour la première fois depuis bien cinq ans.
Il devint encore plus rouge, prononçant d'autres mots inexistant, ce qui accentua mon fou-rire.
- Ouuhhh, ça fait tellement longtemps que j'ai pas ris comme ça, merci gamin.
- D-de rien ? Je suppose ?
- Bon, on rentre ? Les autres doivent s'inquiéter.
- Ah.... Ouais, bien sûr.
- On reviendra ensemble quand tu veux, j'aime bien cet endroit. Je le garderai secret.
- Ce sera notre endroit secret ?
- Si tu veux bien le partager avec moi, bien sûr.
- Bien sûr que je le veux !
- Pffft on dirait une demande en mariage hahaha !
- Roooh, la ferme, Lili !
- Mooooh, boude pas bébé Reren ! Et j'aime pas qu'on m'appelle comme ça.
- AH NON ! Arrêtes avec ce surnom !
- Tu préfères 'Ren ?
- ...... Va pour Ren. Li-li.
- Tch. Sale gosse.
Et on sort en rigolant comme des abrutis, rejoignant le lycée, où gisent les cadavres de Jean et Kenny. Mikasa a fait du bon boulot.
On échange un regard complice, et je secoue la tête devant sa question silencieuse. Non, il ne s'est rien passé. Du moins, pas encore.
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Le Dieu de la Mer
FanficJ'étais arrivé dans un nouvelle lycée, en Australie, sans m'attendre à rien de bien particulier. C'était pas comme si déménager et quitter la France allait effectuer un grand changement dans ma vie ou que je n'allais plus voir mes amis. J'en ai jama...