𝗟𝗘 𝗕𝗥𝗜𝗦𝗘 𝗖𝗢𝗘𝗨𝗥, jeƞlisɑ + cɦɑelisɑ

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Lisa se tournait et se retournait dans son lit sans trouver le sommeil. Elle n'arrivait pas à se détendre comme si un orage se déchainait au-dessus de sa tête. Les mots du lieutenant résonnaient encore dans ses oreilles, celles-ci brulaient à force d'entendre des mots d'une extrême violence.

Elle soupira. Un nœud se forma dans son ventre, il remonta jusqu'à ses poumons pour l'empêcher de respirer.

Les minutes s'écoulaient et elle commençait à avoir des hallucinations auditives. La jeune femme entendait son nom, elle se voulait loin d'elle-même et loin des autres jeunes femmes, terriblement seule.

« Les filles ! » sursauta-t-elle.

Elle se leva d'un bond pour allumer la lumière. D'abord, sans s'en rendre compte, des larmes perlaient aux coins de ses yeux. Elle s'aperçoit finalement qu'elle pleurait quand l'eau salée lui brulait les conjonctives.

Lisa avait terriblement mal à la tête.

Elle ne savait pas laquelle des trois jeunes femmes déranger. Elle avait tellement mal au ventre qu'elle finit aux toilettes mais rien ne sortait. Elle avait besoin de quelqu'un.

Elle mit un pull que l'on lui avait donné pour la mettre par-dessus sa chemise de nuit – qu'on lui avait également prêtée – blanche. Elle n'avait pas de lampe torche pour l'éclairer dans le couloir mais la jeune femme finit par trouver une bougie. Lisa en conclut qu'elle allait s'en servir pour trouver les chambres des jeunes femmes.

Le couloir était glacial, elle tremblait de peur ou de froid, elle ne savait même plus.

Finalement, elle trouva une porte. Sa main tremblante s'échoua sur la porte, elle était à bout de force. Elle finit par se raisonner.

« C'est peut-être la chambre d'une autre personne ? Mais on est les seules dans ce couloir, non ? Enfin, je crois, mais ... »

Des bruits de pas retentirent dans le couloir. Ils se rapprochaient de plus en plus. Instinctivement, Lisa recula. Une lumière éclaira une chemise de nuit blanche.

Lisa se demanda s'il ne s'agissait pas d'une des trois jeunes femmes. Elle se figea en attendant de connaître la réponse.

« Rosé ? » demanda-t-elle faiblement.

« Qu'est-ce que tu fais là, Lisa ?

- Et toi, alors ?

- Bin, c'est que je n'arrive pas à dormir. Pour tout avouer je cherchais quelqu'un mais je ne savais pas où aller.

- Qui ça ?

- Une de vous ... » murmura-t-elle comme si elle avait honte.

Lisa souffla de soulagement ; elle n'était pas la seule à avoir besoin de quelqu'un.

« Attention, ta bougie ! » s'écria dans un chuchotement Rosé.

La jeune femme avait soufflé si fort qu'elle manqua d'éteindre sa lumière.

« Je suis bête !

- Non, tu n'es pas bête ! Lisa, ne le dis plus jamais ! »

Lisa sourit comme pour acquiescer. Elle trouvait Rosé terriblement mignonne avec ses cheveux roux qui tombaient jusqu'en-dessous de sa poitrine.

Elle invita la jeune femme à la suivre jusqu'à sa chambre, sans arrière-pensée, précisa-t-elle sur quoi Rosé bouffa de rire. Elles se tinrent la main jusqu'à la pièce en riant doucement comme deux enfants.

Elles passèrent le pas de la porte lorsqu'elles entendirent un bruit. Les deux jeunes femmes coururent jusqu'au lit avant de fermer furtivement la porte. Elles se tenaient l'une contre l'autre avec effroi.

« C'était quoi ça, Rosé ?

- Je n'en sais rien et je ne veux pas savoir, si je peux me permettre.

- Arrête de parler si formellement, on a presque le même âge et on a le même statut je te rappelle.

- Oui, pardon ...

- Mais ne t'excuses pas !

- Ah, euh, oui, d'accord ... »

Lisa sourit, et c'était la première fois qu'elle souriait franchement depuis plusieurs semaines, ça lui faisait beaucoup de bien.

« Tu sais, Lisa, je dois t'avouer quelque chose.

- Dis-moi.

- J'ai peur, vraiment peur. »