LA REINE AUDACIEUSE

XIV

Près du Gué de Beruna, Narnia, 2302

Nous commençons à retourner vers le temple quand soudain Miraz soutenu par un des seigneurs, s'écroula au sol une flèche de Susan dans le dos. Mais d'où venait-elle ? Elle n'aurait pas tiré. Je la connais. Un coup monté, pour nous écraser !

- Trahison ! Ils ont assassiné notre roi ! hurla le seigneur. J'avais raison.

Je regardai Peter qui avait le visage rempli d'inquiétudes. Je laissai échapper quelques larmes. Mais quand cette guerre finirait elle ? Je sentis l'odeur du blond et nos fronts contre fronts prions pour nous en sortir vivants.

- Préparez-vous ! cria Peter.

- Peter ! avertit le prince en montrant derrière nous un garde.

Je m'élançai et sortit ma lance. Je lui décapitai la tête. Son sang giclant sur moi.

Nous nous mîmes en place. Peter, Edmund et moi allons devant les ruines en pierre pendant que Caspian montait sur un cheval qui l'amenait dans le temple. Susan allait commander les archers.

- Aux armes Telmar ! cria le général du camp adverse.

Des boulets des catapultes commencèrent à être envoyés sur nous. La cavalerie se mit en marche fonça droit sur notre petite armée. Nous étions en train de stresser. Contrairement à ce qu'on pourrait penser notre armée pouvait presque (je n'y crois pas trop) égaler celle des Telmarins.

Pour résumer nous étions mal barrés. Peter et Edmund avaient l'habitude de ces guerres. Moi aussi étant donné que j'allais avec eux lors de nos batailles dans l'Ancien Temps. Enfaite j'étais plutôt du style mercenaire. On me disait de tuer là alors personne ne survivait.

Au signal de Caspian qui était parti dans les souterrains du temple, les Narniens devaient abattre les colonnes qui retenaient les galeries.

Le décompte commençait. Les archers avaient leur flèche prête à s'envoler. L'armée qui était visible aux yeux des Telmarins, c'est à dire nous, se préparait. Tout à coup le sol tombait au pied des Telmarins et les flèches des archers avaient abattus ceux qui étaient dans le trou du moins la plupart.

-Chargez ! hurla Peter.

Nos troupes foncèrent vers le bout d'armée au sol. Peter, Edmund et moi étaient en première ligne. Je courais le plus vite possible. Hâte de me débarrasser de ces Telmarins qui me gâchent la vie depuis des centaines d'années. Ma lance était rangée dans son étui. Pour le coup, j'avais sorti une épée que j'avais trouvé dans la salle des coffres.

Le premier Telmarin que je croisai eut la tête coupée. L'armée souterraine de Caspian vient compléter la nôtre, encerclant ceux tombés dans le fossé. Les corps tombaient sous ma lame. Le sang giclait de partout. Une guerre de plus à mon palmarès. Combien devrais-je en ajouter plus tard ? A moins que ce soit la dernière...

Le reste de l'armée Telmarine avançaient enfin. Nous avons déjà bien réduit leur effectif. Mais pas assez pour dire que nous avions gagné. Je débutai un combat avec un seigneur vu son armure. Esquive, bloque, attaque. Que des mouvements répétitifs. Leurs soldats n'étaient pas faits pour combattre. Je les achevais un par un. Esquive, bloque, attaque. Un autre de plus. Au moins les enfants et les vieillards du camp ennemis ne combattaient pas. Le moment de sortir ma lance était arrivé. Je rengainai mon épée.

Je vis du coin de l'œil Peter faire un signe aux griffons. Ils tenaient dans leurs serres un nain avec un arc. Mais les ennemis tiraient des flèches encore plus grosses avec des machines étranges. Malgré ce petit incident nous continuons la bataille. Edmund était sur un cheval, tirant avec une arbalète.

- On se replie ! cria le blond. J'avertis le plus de monde. Notre armée était en train de se rabattre vers le temple. Une boule de pierre bien placé et l'entrée était bouchée. Quelle bouse de cheval ! Des inconscients avaient quand même foncé dedans. Ils furent écrasés sous les débris.

Un autre boulet de pierre toucha le perchoir des archers, faisant tomber un arbre.

-Protégez-vous ! hurla Susan.

J'écarquillais les yeux la voyant basculer dans le vide. Heureusement que Trompillon la retenait. Elle devrait appliquer ces propres conseils. Soudain, je vis la main du nain lâchez celle de la reine. Oh non ! Elle avait vraiment de la chance car elle retomba sur le bout de pierre en dessous d'elle.

Peter et Caspian détachèrent leur regard de Susan et contemplèrent comme moi les Narniens se faire démolir par les Telmarins. Comment allons-nous faire ? Ils étaient trop nombreux. Entre temps Susan nous avait rejoint. Notre armée nous observait guettant notre signal. Peter me regarda un air désespérer et hésitant. Je lui fis un signe de tête et me mit à courir, ma lance pointer droit devant. Tous comprirent et m'imitèrent. Le combat reprit. Je me mis à trancher tout, n'épargnant personne.

Une rage me parcourut et me permettait de rester debout. Cette rage elle venait de l'abandon des Pevensie, de mon père Aslan, du massacre de mon peuple, de mon château, Cair Paravel, je bataillais corps et âmes pour eux aujourd'hui. J'essayais de garder les amis en vue mais ce n'est pas facile quand vous êtes en duel avec trois soldats en même temps ! Un me trancha la jambe, l'autre me mit un coup au visage et le dernier fut achevé avant de pouvoir m'atteindre.

Au moment où je réussis à me débarrasser de mes deux derniers adversaires, les arbres s'étaient mis en mouvements ! Lucy ! Elle avait trouvé mon père ! Je rejoignis Peter qui sortais Caspian du trou. Ils me sourirent. Nous regardons les arbres faire fuir les Telmarins. Les Narniens, eux, riaient de bon cœur. Malheureusement, ils n'étaient pas invincibles et les boulets de pierre les faisaient tombés à la renverse.

-Pour Aslan ! Hurlons-en chœur Pet et moi.

Nous nous élançons remotiver à jamais. Notre énergie et la compagnie des arbres ont dû faire peur à nos ennemis puisqu'ils prenaient leurs jambes à leur coup en direction de Beruna. A peine arrivés que Peter, Susan, Caspian, Edmund et moi barrons la route des Telmarins avec notre armée derrière. Je ne puis voir ce qui les effrayaient ainsi pour vouloir faire demi-tour. Finalement, j'eus ma petite idée. De l'autre côté, Lucy et mon père leur barraient l'accès à l'autre rive.

Le seigneur Sopespian qui avait pris les commandes de l'armée adverse décida que ce serait moins dangereux de s'attaquer au lion et à la petite fille. Certains des soldats essayaient de traverser à la nage. La cavalerie s'élança sur le pont mais Aslan les arrêta d'un rugissement. Les chevaux se stoppèrent net. Alors, le niveau de l'eau commença à baisser doucement et de celle-ci un vieil homme surgit. Poséidon. Provoquant la panique et le recul des hommes.

D'un coup d'œil au lion et malheur aux hommes restés sur le pont, le dieu des océans souleva le tas de bois et d'un coup l'avala disparaissant par la même occasion. Je ne perdis pas une minute et dès que je le pus traversais la rivière à la nage, suivit des Pevensie et de Caspian. Une fois à terre, je ne me préoccupai pas de l'état de mes habits ni de mes cheveux et courut vers mon père. Je me jetai contre lui, caressant sa fourrure douce. Il m'avait tant manqué.

Une fois notre étreinte terminée, je me tournais vers mes amis. Dès que le regard de mon père fut sur eux, ils s'agenouillèrent.

-Relevez-vous Rois et Reine de Narnia. dit-il.

Je pus voir le sourire de Peter, j'allais me nicher dans ses bras. Caspian ne s'était pas relever. Je comprenais pourquoi.

-Tous. Insista encore le lion.

Le prince releva la tête. Je pus voir son sentiment d'être pris au dépourvu.