II

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Sometimes i think about you

Cela allait faire au moins deux ans. En soi une éternité. Mais qu'est-ce que l'éternité sans elle ? Moi, Peter Pevensie ne pouvait y répondre. Je ne trouvais pas la réponse certes mais j'oubliais la question.

Mon cerveau bloque. Oui, il bloque depuis longtemps. J'ai fini mes études. Enfin pas vraiment. Je suis entré à l'armée. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que si finalement. Mes batailles là-bas se figent dans ma mémoire pendant que je ne fais que m'entraîner en attente d'un terrain ou me défouler.

Depuis le retour d'Edmund et Lucy pour la troisième fois à Narnia, ils n'ont été que très évasifs. Cela m'inquiète. Mais ils m'ont assuré qu'elle allait bien. Que je lui manquais évidemment. Mais ils n'ont pas vraiment raconté leur périple. C'est étrange, en temps normal, ils n'auraient pas arrêté d'en parler.

La famille avait souffert de la guerre. Le retour de papa à la maison avait arrangé les choses surtout avec Edmund. Mais il manque je ne sais quoi qui s'est brisé pour disparaître.
Nous étions le matin et après avoir revêtu mon uniforme militaire et déjeuné je partis vers un autre bâtiment réservé à la stratégie. Je saluai le colonel qui nous formaient et m'installais. J'écoutais attentivement et pris des notes que je ne relirais pas. La matinée passa en un clin d'œil comme d'habitude. Je mangeais le repas infecte qui était servi. Ensuite vint l'heure de la séance pratique du jour.

Les apprentis soldats étaient regroupés sur un immense terrain vert. Des structures en fer et en bois avait été dispersés çà et là. Les exercices du jour : courir le plus vite possible en étant chronométrer puis la course d'obstacle et enfin le tir.

Trois groupes furent créer. J'appartenais au second qui commençait par la course d'obstacles. J'attendais mon tour et quand il vint je m'élançais. Je pris de la vitesse et sautais par-dessus des grosses poutres. Je pris appui sur une prise en bas d'un haut mur et me propulsais en haut. Je passais de l'autre côté et atterris sur mes deux jambes. Des pneus de voiture avait été collé entre eux. Le but ? Passer dedans sans tomber ni les faire bouger. Alors je mis un pied dans un puis avança l'autre et ainsi de suite en gagnant de la vitesse.

Je terminais le reste du parcours et obtiens un temps satisfaisant. Le second atelier était le tir. Même si ce n'était pas un arc, je suis sûr que Susan aurait fait des merveilles contrairement à moi qui n'arrivait à rien. J'exagérais, trois des cinq cibles furent atteintes mais je n'aimais pas me contenter de peu ! La course chronométrée fut mieux réussie et je pus rentrer.

L'heure n'avait toujours pas changé chaque soir : 20:00. Toujours à l'heure. Je troquai alors mes habits sales contre une tenue de ville simple : une chemise blanche avec une cravate rouge et un pantalon bleu nuit. Je descendis en voiture à la ville la plus proche et trouvais un bar. Toutes les semaines j'en changeais. Et celui-là m'a l'air bien. Je commandais un whisky et les enchaîna. Je ne sus comment je terminais la nuit puisque le lendemain matin, je me retrouvais dans mon lit. L'ayant oubliée toute une soirée enlevant ma peine.





i just want to forget

La routine. Je l'aimais bien, cette étrange chose qui vous met en confort. Et ce confort dont vous peiné à vous détacher. C'est comme une emprise qui ressemble à une prison. Ça c'est ce que pense certaines personnes dont je ne fais pas partie.

Les gens aiment vous critiquer, ils ne connaissent que ça. J'ai décidé d'être parfaite. Parce que personne ne pourrait alors me critiquer moi. Ils m'envieraient, ils envieraient la petite vie parfaite que j'ai. Et dans un sens j'aimerai leur ressembler. Moi, Susan Pevensie est au fond du trou.

Depuis notre retour de Narnia, je ne cessais de penser à lui. Je ne sais que penser et alors je fais ce que je suis censée faire. Me conduire en parfaite lady. Et ça marche. Les gens n'y voient que du feu. J'ai terminé mes études et suis de toutes les fêtes.

Le matin, je me réveillais lentement et prenais tout mon temps. Je lisais, m'habillais, mangeais mon petit-déjeuner... Puis j'allais manger avec Lucy ou Edmund. Je ne voyais plus énormément Peter. Certes je le voyais les dimanches ou quand il avait des jours de repos à l'armée.
L'après-midi, je rejoignais mes amies faire des balades dans un parc ou pour prendre un thé chez l'une d'elles. C'est toujours un temps agréable dans ma journée. Le soir, je suis toujours invitée quelque part. Je danse, mange et me soûle. Juste pour ne pas penser à ce stupide monde.





i miss this part of me

Le monde est beau. Ça dépend de quel côté vous le regarder. Pour ma part, ce monde, le monde sur la Terre, est fade. Il n'a pas de goût. Mais je sais que sur une autre terre sa saveur est exquise et moi Edmund Pevensie ne rêve que d'y retourner.

Je ne pensais qu'à une seule chose : ma nièce. Que devenait elle ? Devrons-nous Lucy et moi le dire à Peter ? Cela faisait un an que je me posais la question. J'avais grandi et ma petite sœur et moi avions décidé de n'en parler à personne. Peter aurait trop mal et je ne voulais pas lui infliger de peine supplémentaire.

Pour ce qui est du cas de Susan, je suis sûr qu'elle le dirait à notre aîné au risque de le blesser davantage. Alors je garde le silence. Mais ce secret commence à me peser. Nous ne retournerons pas à Narnia je le sens.

Je me suis alors lancé dans des études scientifiques. Je ne sais pas pourquoi sachant que je suis nulle dans ces matières. Mais j'y suis dévoué corps et âme. Enfin mon corps est plutôt pour les bagarres. J'ai toujours quelques choses. Un œil au beurre noir, des bleus sur les bras ou les jambes, une coupure ça et là...

Ma fratrie n'est pas contente mais qu'importe. Elle me rappelle mes batailles et mes cicatrices. J'aime cette partie de moi. Ce qui ne me tue pas me fait sentir plus vivant.





i write because this world is too much small

Le temps passe lentement. C'est ce que les gens disent quand ils s'ennuient. Je ne le pense pas. Pour moi tout va trop vite même quand je n'ai rien à faire. C'est bête, mais qu'importe. Je ne sais ce qui m'arrive en ce moment, mais j'écris. J'aime écrire. C'est libérant je trouve. Les gens prétendent des choses.Ce sont des menteurs. Et je ne les aime pas. Vraiment pas. Susan est comme ça. Mais ce n'est pas pareil, elle, c'est ma sœur.

Ce matin, je me levais tôt et Edmund est déjà parti à son école scientifique. Nous n'étions plus que nous deux à rester à la maison avec père et mère. Peter et Susan ont loué chacun respectivement un appartement en plein cœur de Londres. Enfin ma sœur ne le paie pas vraiment, elle a trouvé un homme riche et séduisant. Donc celui-ci l'entretient et Su nous a annoncer ses fiançailles il y a 3 jours. Je crois qu'elle a oubliée Caspian depuis longtemps et même Narnia. Cela me désole. Comment peut-elle l'oublier ? Je ne comprends pas du tout. Ma petite Evanna me manque tellement... Rebeca aussi me manque beaucoup. J'ai tellement envie de les revoir toutes les deux et Caspian bien entendu ! Mon ami me manque aussi...

LA REINE AUDACIEUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant