Chapitre 1

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- Allez, debout ! Immédiatement !

          La voix suraiguë et criarde de leur tante réveilla en sursaut les jumeaux.

- Vite, debout ! Hurla-t-elle pour faire bonne mesure.

          Romulée se tira à contrecœur du lit qu'elle partageait avec Harry alors que celui-ci s'étalait sur le dos. Une fois les pas de tante Pétunia éloignés, il soupira :

- J'ai refait ce rêve. Avec la moto volante.

- Pourquoi une moto ? Pourquoi pas plutôt un animal ?

          Les griffons étaient si beaux. Elle les avait vus dans un livre de l'école et déplorait qu'ils n'existent pas. S'ils étaient réels, elle adorerait pouvoir plonger sa main dans leurs plumes et voler avec eux haut, haut dans le ciel, loin des Dursleys et de Privet Drive.

          De nouveaux coups les interrompirent.

- Ça y est ? Vous êtes levés ?

- Presque, répondit Harry.

- Allez, dépêchez-vous, je veux que vous surveilliez le petit-déjeuner. Ne laissez rien brûler. Tout doit être absolument parfait le jour de l'anniversaire de Dudley.

          Harry émit un grognement, s'attirant un coup de coude de sa sœur

- Qu'est-ce que tu dis ? Glapit leur Tante derrière la porte.

- Rien, rien.

          La première chose qu'ils virent en quittant leur chambre, celle d'ami au rez-de-chaussée, fut la table ou, plutôt, la montagne de cadeaux sous laquelle elle était ensevelie. Un nouvel ordinateur, une deuxième télé, un... Un vélo de course ? Leur cousin détestait faire du sport.

          Le nez de Romulée se froissa brièvement quand oncle Vernon apparut dans la salle.

- Va te peigner, aboya-t-il à Harry en guise de salutation.

          À peine un regard pour elle alors qu'elle faisait griller du pain. Tant mieux.

          Enfin, la "star" du jour arriva accompagnée de sa mère, toute souriante. Il n'avait d'yeux que pour ses cadeaux qu'il fixait intensément, comme s'il pouvait deviner ce qui se trouvait sous chaque papier.

- Trente-six.

          Apparemment, il comptait.

- C'est deux de moins que l'année dernière.

- Mon petit chéri, tu n'as pas compté le cadeau de ta tante Marge, regarde, il est là sous ce gros paquet que Papa et Maman t'ont offert.

- D'accord, ça fait trente-sept.

          Voyant le garçon devenir rouge, Romulée rentra la tête dans les épaules, lèvres pincées. Heureusement, tante Pétunia avait également senti le danger.

- Et nous allons encore t'acheter deux autres cadeaux, ajouta-t-elle précipitamment, quand nous sortirons tout à l'heure. Qu'est-ce que tu en dis, mon petit agneau ? Deux autres cadeaux, ça te va ?

          Dudley réfléchit longuement, le calcul apparemment difficile pour lui. Elle n'en était pas étonnée, ce n'était pas pour rien qu'il ne réussissait pas à l'école.

- Donc j'en aurai trente... trente...

- Trente-neuf, mon canard adoré.

- Bon, dans ce cas, ça va.

          Le gros garçon se laissa tomber sur une chaise en s'emparant d'un premier paquet alors qu'oncle Vernon le félicitait pour une raison ou une autre échappant à la jeune fille. En leur servant le petit déjeuner, elle prenait bien soin de les éviter. Son frère, quant à lui, fixait Dudley, une lueur envieuse dans le regard. Si leur oncle le voyait ainsi, il ne serait pas heureux. C'est alors que tante Pétunia revint, une grimace de colère déformant son visage.

Romulée Potter : AutreMondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant