XII | Révélation

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Mon cœur s'était déchiré, brisé en mille morceaux... je l'avais perdu, j'avais perdu Achille...

Je haïssais encore plus la sorcière. Comment pouvait-on envoyer un monstre tuer un innocent ? Même si ce même monstre n'était pas conscient de ses actes... 

Après avoir réussi à retirer le garçonnet des dents acérées, il était tombé, j'avais eu tellement peur qu'il meure en tombant... Mais le destin avait choisi de m'être défavorable, il avait décidé de me faire souffrir en arrêtant sa courte existence d'un autre moyen, en succombant, sous mes yeux à ses blessures, à peine quelques minutes plus tard... 

Je ne pouvais plus voir sa pauvre dépouille sanglante... La seule personne qui aurait pu me consoler n'était pas là. Un instant la nostalgie de mon enfance revint, mais ces temps étaient tellement lointain que cela s'effaça rapidement. Alors j'ai été voir Ébène, lui aussi saurait me comprendre. Il m'a murmuré longuement des paroles rassurantes pendant que je pleurais sans vraiment pouvoir lui révéler la cause de mon chagrin, les larmes embrouillants mes mots, empêchant mes phrases de trouver leurs sens.

Et puis, je ne sus pourquoi, le chagrin laissa soudainement place à la colère. Une colère noire. Cette même colère qui peut faire faire des actes inconsidérés. Cette même colère qui pouvais même amener jusqu'à blesser une personne chère. Cette même colère que je n'avais pas ressenti depuis presque sept ans...

Je détruisis des mannequins de paille. Stupides mannequins ! Incapables de faire passer ma haine et assouvir mon envie de vengeance ! Les uns après les autres ils se laissaient détruire pendant que mon ressentiment grandissait de plus en plus ! 

Jusqu'au moment où le roi Edmund arriva. 

Il me proposa un duel. D'abord étonnée, ma colère reprit le dessus. Alors qu'il donnait le premier coup je me ruait sur lui et le frappait de toutes mes forces. Coup après coup je le sentais faiblir.

Et puis, tout à coup, je sentis toutes mes forces lâcher. Mes jambes s'étant transformées en coton, je tombais au sol.

Je ne voyait plus ce qui m'entourais. La douleur de la perte me rattrapa instantanément, les larmes se mirent à couler abondamment, dévalant mon visage et coulant sur mes mains que j'avais plaquées sur mes yeux.

Alors qu'une douleur aiguë me serrait la poitrine je sentis une douce chaleur entourer mes épaules. Des bras me seraient avec tendresse. Des doigts chauds dessinaient de petits cercles sur le dos de ma main. Je me laissais aller contre le torse du jeune homme.

Je ne sus combien de temps nous étions restés ainsi. Toujours est-il que lorsque je le sentis bouger, mes larmes avaient cessées de couler depuis un bon moment, le ciel s'était légèrement assombrit et prenait de magnifiques lueurs. Je me redressais et contemplait le paysage.

Puis je tournais mon regard vers Edmund. Il me regardait avec une pointe de peine et de compassion. Mais une autre lueur brillaient dans ses yeux noisette, une lueur que je ne reconnaissais pas. Étonnement cela ne m'inquiéta pas. En fait, la lueur était douce, très douce, presque...

« Comment te sens-tu  ? »

Sa voix coupa net le fil de mes pensées.

« Mieux. »

Je fus surprise de constater comme ma voix était faible. On l'entendait à peine et elle tremblait beaucoup.

Je me levais doucement. Dépliant mes membres ankylosés. Là, je remarquais combien la position que nous avions adoptée devait être inconfortable pour lui. De plus, je craignais que ja tache sombre sur sa poitrine sois la conséquence d'une de mes coups. J'essayais de balbutier des excuses mais il ne sembla pas comprendre ce que je disais car il haussa un sourcil et dit :

Narnia - La bataille de l'auroreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant