XIV | Épilogue

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« Ed ? Edmund ? Edmund ! »

Peter entrait dans la tente qu'il partageait anciennement avec son frère. Elle allait bientôt être démontée car la guerre était terminée et le campement presque rangé entièrement. Cette tente et celle qui abritait le conseil étaient les seules encore debout. Edmund restait souvent assis sur son lit pendant des heures, les yeux dans le vide, sans bouger. Son frère et ses sœurs, à défauts de mots ne disaient rien. 

Caspian, lui, avait beaucoup trop à faire pour vraiment avoir le temps de s'occuper de sa tristesse. Pas qu'il s'en fichait mais il devait à présent s'occuper des Narniens anciennement transformés, les faire soigner des séquelles autant physique que psychologique, les loger pour certains, en dédommager d'autres, annoncer la mort d'un proche pour beaucoup... Cependant, dès qu'il avait le temps, il le passait avec les Pevensie. Il se promenait avec eux, discutait, essayait de rire... mais ils avaient tous beaucoup de mal. 

Cette semaine, Caspian avait ordonné le rangement du camp, des armes, des lits, des tables et des plans. Plus rien ne devait montrer la guerre passée. 

Mais Edmund ne pouvait s'empêcher de ressasser encore et encore le moment fatal où il n'avait pas réussi à protéger celle qu'il aimait. 

Assis sans rien faire pendant des heures il revoyait le visage pâle de la jeune fille se détendre et la vie quitter son corps. Il se demandait sans cesse où est-ce qu'il avait fauté. Est-ce au moment où il avait briser le sceptre ? Est-ce celui où il s'était pris un coup au nez qui l'a envoyé valser plus loin ? Ou alors était-ce la faute de Peter qui, au lieu de continuer à se battre, était venu le protéger ? 

Il sursauta en entendant son nom. Peter venait d'entrer.

« Edmund ! Il faut que tu sorte. On va démonter la tente. Lucy t'attend là-bas, elle voulait aller se promener avec toi. »

En effet, Lucy était celle qui était la plus blessée, après Edmund évidemment, de la mort d'Eurydice et aussi la seule dont son frère supportait la présence plus d'une minute. Avec les autres il se sentait étouffé et finissait toujours par partir en courant. 

Ils allèrent se promener et ne parlèrent pas. Comme d'habitude. Jusqu'à ce qu'au détour d'un sentier, en arrivant dans une clairière ombragée traversée par un petit ruisseau ils aperçoivent une fourrure dorée.

« Edmund ! Tu as vu ? »

Le garçon fit non de la tête.

« C'est Aslan ! C'est lui ! Vient ! »

Elle se mit à courir vers le grand lion, les pans de sa robe bleue flottant derrière elle. Le garçon la suivit en marchant, lentement.

En arrivant près du fauve doré elle ralentit. Le roi de Narnia tourna la tête vers elle et sembla lui sourire. 

« Mon enfant. 

- Aslan. » 

Il se leva et avança vers elle. Elle parcouru rapidement les quelques pas qui la séparait de lui et l'enlaça, plongeant son visage dans son épaisse et chaude fourrure. Le lion rit et dit : 

« Je te félicite reine Lucy, la Vaillante. Vous avez réussi à vaincre la sorcière sans mon aide.

- Oh Aslan ! Vous avez quand même tué la sorcière à la fin ! 

- C'est parce qu'il ne fallait pas que l'un de vous soit souillé par son sang. »

Lucy ne répondit pas et replongea son visage dans la crinière du fauve. Puis elle se rendit compte qu'Edmund ne s'était pas approché et se tenait à une vingtaine de mètre d'eux, les mains dans les poches, l'air à la fois en colère, triste et complètement perdu. 

Narnia - La bataille de l'auroreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant