«T'as merdé Laura. T'es plus la personne que j'ai rencontré à la fac. T'étais heureuse, censée, rationnelle. Là je te reconnais plus. Je sais plus qui tu es.
— Je n'ai pas changé Arthur. S'il te plaît ne m'abandonne pas, l'imploré-je.
— Ça marche plus avec moi tes larmes de crocodiles. Je t'ai accordé ma confiance, mais là c'est fini. Tout est terminé.
— Tout ?
— Me prends pas la tête avec tes états d'âme et tes sentiments ! Quand je dis tout, c'est tout ! vocifère-t-il en me giflant impulsivement.
— S'il-te-plait ? gémis-je.»
Il quitte la pièce en claquant la porte. J'entends ses lourds pas dans les escaliers.
Au bout d'un certain temps, je commence à m'impatienter. Je ne serais pas capable d'estimer depuis combien de temps il est parti. Cependant, je commence à croire qu'il m'a oubliée. Totalement immobilisée à la chaise, je n'ai aucune marge de manœuvre. M'enfuir n'est pas la solution de toute façon. Et je n'en ai pas envie. Malgré son animosité, si quelqu'un peut m'aider, c'est lui. Et au fond, il n'a pas envie de me faire de mal. Justement, il essaie de mettre un point final à mes dérapages.
Par la maigre ouverture proche du plafond, qui donne au niveau du sol à l'extérieur, je vois que le soleil commence à se lever. Arthur ne devrait pas tarder à revenir, pensé-je en sombrant dans le sommeil, pour la première fois depuis une paire de jours.
Je suis réveillée dans un sursaut par mon ravisseur qui éclate une bouteille de bière sur le sol bétonné.
«Bien dormis ? ricane-t-il, les bras croisés contre son torse ? C'est pas le Ritz ici !
— Pardon, m'excusé-je timidement.
— J'arrive pas à croire que t'arrives à dormir, la conscience tranquille.»
Je le regarde interdite. Incapable de me justifier. Je suis à bout de force, voilà tout. Il retourne près de la table et de la montagne de papiers qui la recouvre. Il constitue des petites piles, sûrement par affaires et sort une coupure de journal d'une pochette plastifiée.
«Tu te souviens d'elle ?»
Mon mari est tranquillement installé sur le canapé. Pour une fois, on a réussi à être en congés le même jour, les filles sont ravies. Je m'approche de lui avec ma tasse de café brûlante dans les mains et me fait une place à côté de lui. Il me sourit largement et tapote la place juste à côté de la sienne, pour me faire comprendre de s'approcher. Je lui rends son sourire et m'assieds proche de lui. Tendrement, il passe son bras autour de mes épaules pour m'attirer près de lui. Sans résister, je me blottis contre lui en dégustant mon café, perdue dans mes pensées. Doucement, je termine ma boisson et jette un œil à son journal, sans vraiment lire.
«C'est terrible hein ? annonce-t-il. Enfin, je te dis ça, mais toi tu dois voir ce genre de chose régulièrement non ?
— Pardon ? bredouillé-je, à peine sortie de ma torpeur.
— Ce gamin et sa mère. Elle l'a battu pendant des années. Elle a dû lui bousiller le cerveau avec ses abus. Il n'a jamais pu lui faire confiance. Et là maintenant, voilà qu'elle est libérée, jugée irresponsable de ses actes pour des raisons psychologiques.
— Ah mince, fait voir, demandé-je, soudainement très intéressée.»
Je lui arrache le journal des mains et le pose sur mes genoux pour l'étudier en détail.
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Double
Mystery / ThrillerL'histoire explorera la vie de Laura, notre avocate préférée. Mais elle sera bien différente de la Laura de FPLD. C'est pour ça qu'il s'agit d'un univers alternatif et non d'une fanfiction à proprement parler. Ça ne sera pas tout rose... Comme vous...