XXVII (!!)

1.3K 80 8
                                    

-Tu veux juste du maïs soufflé, ou tu veux quelque chose à boire?

-Une bierre!

Vendredi soir, ça fait une semaine que Justin a presque tué son père à l'hôpital. Il m'en voudrait s'il savait que c'est comment je vois sa réaction - un presque meurtre, mais tout de même, sa main lui a quand même laisser une belle trace autour du cou.

Je ne sais pas combien de temps elle lui est restée, ou même s'il l'a toujours, mais lorsque je suis arrivée pour aller voir mon frère, elle était toujours bien présente.

J'ai évidement questionné Justin dès que j'ai eu une chance et lorsque j'ai eu la réponse, j'ai eu vraiment peur. Il ne manquerait pas qu'il se fasse suspendre pour agression sur autrui et qu'il manque sa chance de faire ses études parce que son père ne m'approuve pas.

Ce soir-là, j'ai attendu qu'il rentre à la maison pour me coucher et l'ai fait promettre de ne pas se mettre dans la merde à cause de moi, à l'avenir.

Il m'a rassuré qu'il avait fait ce qu'il avait à faire et que tout était réglé. Il a alors posé ses lèvres sur les miennes, m'a allongé sur le lit et s'est enroulé autour de moi, avant qu'on s'endorme tous les deux.

Évidement, ça n'a rien changé; il travail toujours de nuit et j'ai toujours mes cours. C'est difficile d'être avec lui, sans vraiment l'être, mais on s'adapte.

Avant de partir en classe, je ne vais plus courir, mais reste couchée dans ses bras jusqu'à ce que je sois vraiment à la limite d'arriver en retard. Quand je rentre, il est déjà presque l'heure pour lui de partir, mais il m'aide un peu à bosser sur mes cours, puis je pars avec lui pour aller voir Jordan, qui est toujours aussi immobile.

Mais donc, ce soir, vendredi soir, Justin ne travaille pas et on peut passer la soirée ensemble. On n'a pas vraiment le goût de sortir, alors on a décidé de rester dans mon salon à écouter des films jusqu'à ce qu'on s'endorme de fatigue.

Je suis entrain d'installé le premier film de notre marathon - une comédie romantique que Justin a choisit - alors que lui surveille notre collation de prêt, bien que je lui ais spécifié que le four micro-onde était assez grand pour cuisiner seul.

-Une bierre? Tu veux te saouler?

-Non! Voyons! C'est pas une qui va m'envoyer dégobiller. Je veux juste relaxer.

Il ne me répond pas, mais j'entends la sonnerie annonçant que notre lunch était prêt. Justin arriva quelques instants plus tard avec le sac de popcorn encore fermé dans un bol, ma bierre dans l'autre main.

Je crois que jamais auparavant que je l'avais vu aussi décontracté. Pas même au party de la semaine passé où il s'était habillé d'un jeans et d'un chandail. Non.

Aujourd'hui, il ne portait qu'un pentalon de survetement sans âge qui lui retombait sur les hanches de façon totalement exquise. Son t-shirt moulait son torse et son ventre, me laissant entrapercevoir ses muscles à chacun de ses mouvements.

Moi-même, il faut dire, je n'étais pas la plus chic. Un jogging, un chandail tellement usé que certains coins étaient troués... je ne devais ressembler à rien.

Il prend place à ma droite en déposant ce qu'il avait dans les mains sur la table basse devant nous.

-Prête pour le film?

J'allais répondre que oui, mais me ravisait. Je me levai et me plantai au bout du divan.

-Quoi? me fit-il.

Je soupirai, amusée par son trouble, et le poussais pour qu'il se retrouve couché sur le divan, puis l'aider à allonger ses jambes.

-T'auras pu de place...

Il était clairement perdu, réfléchissant à toute vitesse; où irai-je m'asseoir?

Je le surpris assez lorsque je grimpai par dessus lui pour me glisser entre son corps et le dossier, callait ma tête sur son épaule, un bras en travers de son ventre, une jambe par dessus les siennes, emmêlées.

-Confortable? me demanda-t-il, toujours aussi surpris.

-Très.

Il se mit soudainement à bouger, et je cru un instant que la soudaine proximité à laquelle je le condamnai le gênai. Il finit par retirer son bras - d'abord prisonnier sous moi - de sa place originale pour le passer autour de moi, m'obligeant par le fait même à me rapprocher encore plus.

-Toi?

-Plus que très.

Il ramena le bol de popcorn sur son ventre, mais sa respiration menaçait chaque fois de renverser le tout au sol, alors il le cala... sur ses bijoux de famille, m'arrachant un sourire. Il partit ensuite le film.

À plusieurs reprises, je me surpris à le regarder lui et non le film. J'observai chacune de ses réactions, me trouvant moi-même ridicule, mais ne pouvant m'en empêcher.

Dès que les deux amoureux de l'écran vivait un moment ridiculement mignon, son bras se serrait autour de moi, alors qu'un sourire tout aussi ridicule éclaboussaient ses lèvres. Ses yeux se promenaient sur le téléviseur de façon rapide, comme s'il voulait saisir chaque recoin de l'image avant qu'elle ne disparaisse à la suite d'une autre.

Lorsqu'une scène... plutôt hot s'enchaîna après un dîner romantique, Justin détourna le regard du couple pour me regarder. Prise en flagrant délit, je me détournai immédiatement de ses prunelles, mais regarder le couple déjà rendus au préliminaires me rendait encore plus mal à l'aise, alors je retournai vers ses yeux.

Il semblait totalement désintéressé du film, maintenant qu'il me fixait. D'une façon encore plus intense que quelques instants auparavant, lorsqu'il fixait l'écran, devrais-je préciser.

Lentement, il attrape mon menton, m'attire à lui et m'embrasse. Sa main remonte sur ma joue, ne s'attarde pas sur ma pommette et plonge dans mes cheveux, me tenant fermement en place.

Son bras autour de moi me pousse jusqu'à ce que je sois obligée de grimper sur lui alors que j'aggripe son chandail, enveloppée de sa chaleur réconfortante.

Il se redresse, m'oblige à en faire de même. Ses mains descende jusqu'à ma taille, attrape les rebords de mon chandail et me le retire, me laissant en brassière, à califourchons sur lui. Pas très longtemps après, c'est le siens qui a disparus.

Je ne sais plus où donner de la tête; sa main droite est douce, me caresse les hanches, alors que sa gauche me serre contre lui, m'empêchant de partir. C'est grisant. Se sentir aussi importante, chérie.

À un point où c'est seulement lorsqu'il te tient dans ses bras aussi puissamment qu'il est heureux. Ses lèvres, quant à elles, ne se détachent jamais des miennes. Sa langue est impitoyable, agressive, presque.

Le baiser est d'un désordre total. J'arrive à respirer, mais ce n'est pas assez; je cherche sans arrêt mon souffle. Je gémis, gigote et il resserre sa prise autour de moi.

Sa peau est chaude, brûlante, contre la mienne. Des sueurs froide me coule le long du dos et j'en frissone. Il est dans un pire état que moi; ses tempes sont luisantes de sueurs et mes doigts, mes ongles ont laissés des stries partout sur son torse, ses épaules, ses bras, son ventre.

Je ne sais pas il est quelle heure, depuis combien de temps on s'embrasse, mais j'ai l'impression qu'on vient de commencer et que ça fait des jours. Je crois que le film passe le générique, mais il serait stupide de me détachée de ses lèvres pour vérifier.

Je pourrais rester comme ça des heures, des jours. Reliée à lui par les lèvres, le corps collés au siens, rien qui ne puisse nous dérangé.

Rien?

Pas vraiment.

Une toux rauque nous fais sursauter et je m'arrache à sa bouche pour voir, debout dans l'entrée, les sourcils froncés, celui que j'ai attendu depuis bientôt trois semaines.

Mon père.

It's No Fairytale (French)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant