XXXIV

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Vous savez, la vie mérite d'être vécue seulement si vous avez du plaisir à la vivre. Pourtant, plusieurs situations vous mettent à l'épreuve. Elles tentent l'une à la suite de l'autre (parfois même en simultané) de vous mettre à genoux, de vous faire céder, et ainsi gagner la partie.

Il ne faut pas les laisser faire. Il faut se battre, se relever.

Toutefois, il arrive que même avec toute la volonté du monde, on n'y arrive pas. Et là, ça devient dangereux.  C'est ce sentiment d'impuissance qui nous pousse à bout. Je crois que c'est là que je suis rendue.

Après son départ, j'ai tenté de lui courir après. Je me suis rhabillée en oubliant mes sous-vêtements pour aller plus vite. J'ai dévalé les escaliers quatre à quatre. J'ai hurlé, pleuré, supplié. J'ai dérangé tout mon quartier. Rien à faire: il avait déjà disparu. Alors j'ai décidé d'attendre qu'il revienne. Qu'il se calme. Qu'il analyse la situation. Qu'il réalise à quel point c'est tordu. Que jamais je n'aurai fait une chose pareille. Que jamais je ne l'aurais trahis de la sorte. Avec son meilleur ami. JAMAIS.

Oui. Idiote comme je suis, je l'ai attendu.

Toute la nuit, assise sur une chaise, dans la salle à manger.

Il n'est jamais revenu. À dix-sept heures, j'ai ramassé mon sac et mes clés, me disant qu'à cette heure-ci, il était forcément au travail. Je me suis dirigée vers l'hôpital.

À son étage, je ne l'ai pas vu. Alors, je me suis dirigée vers la chambre de mon frère. Jordan m'a écouté d'une oreille religieuse alors que je lui racontait la crise passagère que Justin et moi traversions à l'instant.

Parce que c'est ce qu'elle est, pas vrai? Passagère? Juste une crise? Qui se règle et qu'on oublie?

C'est forcément ça.

Lorsque les visites se sont terminées, j'ai quitté Jordan et je me suis dirigée vers le bureau de l'infirmière de garde ce soir-là; il se trouve que c'est également l'infirmière en chef du département traumatologique.

-Bonjour Laurence, venue voir votre frère?

-Oui. Son état s'est amélioré?

-Pas vraiment. Dites-vous seulement, qu'au moins, il ne s'est pas détérioré...

-Pardonnez-moi, mais... pourriez-vous me dire où se trouve Jus- le Dr Bieber?

-Oh, en salle d'opération! Vous voulez lui parler de l'état de votre frère? Je peux lui demander de vous contacter à la première occasion.

-Non, je- c'est assez personnel, en fait. Mais oui, vous pouvez toujours dire à Justin que je suis passée pour le voir.

-Justin? Ah, je croyais que vous parliez de Jeremy, Dr Bieber Senior. Non, Justin a pris un congé aujourd'hui. En fait, il n'a pas donné signe de vie de la journée. On n'a réussis à le remplacer qu'il n'y a quelques minutes.

-Seigneur... Merci.

Ne prenant pas la peine de lui accorder un dernier regard, je me précipitait à l'extérieur de l'hôpital, prise de panique. Comment lui, lui, avait pu manquer une journée de travail sans même appeler pour prévenir? La situation est encore plus grâve que ce que je pensait.

Mon Dieu, et s'il lui était arriver quelque chose? Et si, dans sa précipitation à m'abandonner, à partir à toutes jambes, il avait eu un accident?

Non, non c'est impossible.

Justin n'est pas seulement méticuleux, il est tellement précis dans ce qu'il fait, dans ce qu'il entreprend, dans les gestes qu'il pose, que c'est impossible qu'il ait pu devenir négligeant à un point extrême... À un point de se blesser.

Impossible.

* * *

Une semaine a passée. Je me rends à l'hôpital dès que je le peux; avant ou après les cours. Parfois même pendant les cours (lorsque je me permet un peu d'école buissonnière). J'ai été durant tout les quarts de travail qu'il aurait pu choisir.

Je suis suis de plus en plus stressée. J'ai peur qu'il n'ait fait des conneries, ou qu'il soit véritablement et terriblement malade pour manquer autant de travail.

Mais surtout, j'ai un peur sournoise, vilaine qui me prend jusqu'aux tripes. Qui me mange de l'intérieur. Qui me tord l'estomac et m'empêche de manger, de dormir et de vivre comme je le fais habituellement. J'ai peur que c'est idiot de Ryan n'est poussé Justin (en lui faisait croire que j'avais une aventure) à me quitter. À rompre. Et juste à y penser j'ai les mains qui trembles, la chaire de poule.

Je suis si stressée, que j'en oublis de vivre. Je n'adresse plus la parole à personne, mis à part les infirmières et Jordan. Je ne retourne même plus les appels d'Alex, qui se font de plus en plus rares.

Et aujourd'hui n'est pas un jour différent des autres. (Bien que ce soit la fin de semaine.) Je suis assise dans la chambre de Jordan. Aujourd'hui je ne sais pas quoi lui raconter, quoi lui dire. Lui parler encore et encore de mes problèmes me semble superflu, puisque, visiblement, il en a plus que moi.

Alors, je fais différent. Je lui lis un magazine people que j'ai déniché dans la salle d'attente.

-Oh, regarde, ils parlent des VMA: «Sans surprises, un récent sondage auprès de 2287 parents (britanniques) questionnés sur la célébrité qui pourrait servir de modèle à leurs enfants n'a pas été favorable à Miley Cyrus. 78% des sondés ont voté contre l'enfant terrible de la pop américaine, citée comme étant le pire exemple possible à suivre pour leur progéniture.
Sans surprises non plus, MTV a choisi Miley Cyrus pour présenter la cérémonie des Video Music Awards ce dimanche 30 août au théâtre Microsoft de Los Angeles. Un rendez-vous estampillé "cool" que la chaîne a plutôt tendance à confier à des comédiens ou des présentateurs télé chevronnés -côté musiciens, le rappeur Sean Diddy Combs s'était essayé récemment avec plus ou moins de- » Qu'est-ce qu'il se passe?

Dans le couloir, on entendait deux voix s'époumoner. Agacée que deux idiots soirnt assez stupides pour déranger l'étage au complet, j'ouvris la porte de la chambre où était Jordan et sortis la tête dans le couloir afin de remettre le plus vite possible les deux troubleurs de paix.

Toutefois, ce que je vis me fit arreter d'un seul coup.

Justin, Justin était la. En assez mauvais état, oui, mais bien vivant, sur ses deux jambes, avec encore ses dix doigts, deux yeux et deux oreilles. Ses cheveux avaient vraiment besoin, soit d'un bon shampoing, soit d'une nouvelle coupe. Ses yeux semblaient profondément enfoncés dans leurs orbites, encerclés d'un mauve surprenant et électrisés par des vaisseaux sangins bien trop apparents. Ses vêtements étaient tout fripés, sales, même un trou avait réussi à se former parmis la salte. En le regardant de plus près, je fini par remarquer que c'était les mêmes que le soir où il m'avait abandonné dans son propre appartement. Normal, donc, qu'il n'ait pas changé de vêtements s'il voulait m'éviter le plus possible et que j'avais pris d'assault son logis.

Mais oui, il était là, juste là, devant moi.

Hurlant au visage tout aussi enragé de son père.

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It's No Fairytale (French)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant