VIII

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-Oh mon Dieu! T'habites vraiment ici?

-Pourquoi?

-C'est gigantesque!

-Pas tant que ça... rit Alex.

-Non? Merde, c'est trois fois plus grand que ma maison. Je savais que ta famille avait de l'argent... mais je savais pas qu'elle était plein aux as!

-Arrête d'exagérer...

-Moi? Exagérer? Jamais de la vie!

Il me fit sortir de la voiture puis me conduisit jusqu'à la porte d'entrée, qu'il ouvrit, me conduisant à l'intérieur.

-Mom? Je suis arrivé!

Une femme – prions pour que ce soit sa mère!  - sortit précipitamment de la cuisine, habillée d'une robe d'un rouge profond, transpirant la richesse de ses bas de satins à ses ongles manucurés, sans oublié la mise en plis quotidienne. Elle s'arrêta brusquement dans sa course dès qu'elle nous vit.

-Alex, tu me présente ton... amie?

Woah. Même sa voix doit lui avoir coûté plus cher que ma garde-robe toute entière.

-Maman; Laurence. Laurence; maman.

Elle finit finalement sa route et me prit carrément dans ses bras. On voit maintenant d'où Alex tiens pour sa facilité à tisser des liens.

-C'est si bon d'enfin rencontrer une copine d'Alex...

Attend, quoi?

-Maman...

-Oh, pardon. C'était mal placé, parler des tes ex devant ta nouvelle -

Wow. Alex n'a même pas dit à ses parents qu'il était gay! Pire, il pense qu'il a déjà été en couple avec une fille! Et là, elle croit que je suis sa petite-amie. Quelle merde!

-Non. Maman, Laurence n'est pas ma copine, coupa Alex.

-Non?

Et là, il vient de briser sa bulle. Intense.

-Non, maman.

-Ah, pardon. C'est juste que c'est la première fois que tu amènes une fille à la maison sans prévenir...

Oh, misère. Je senti Alex se figer à côté de moi, avant qu'il annonce al sa mère qu'on allait dans sa chambre et qu'elle n'avait qu'à nous appeler pour le souper. Une fois à l'étage, il referma rapidement sa porte.

-Oh, Laue, je suis vraiment désolé. Je pensais pas qu'elle allait autant parler et faire de commentaires sur ta présence...

-C'est pas ça qui me dérange, Alex.

-Je sais, j'ai menti, mais je voulais vraiment que viennes ici! Tu sors jamais de chez toi et de l'hôpital, et je savais plus comment faire pour te convaincre -

-Alex, l'interrompis-je, ce qui me dérange, c'est qu'elle pense que t'es aux femmes. Pourquoi tu lui as jamais dit?

-C'est pas si simple.

-Au contraire, ce l'est énormément.

-Non, Laurence, ce l'est pas. Tu sais pas c'est quoi d'être jugé sans cesse pour quelque chose dont  t'es même pas responsable.

-Pardon? Tu sais très bien que je suis la mieux placée pour – 

   Interrompue par mon téléphone.

-Quoi?

-Laurence Jones? 

- Encore, quoi?! 

- C'est votre frère. 

* . * . * . * . *

- Mademoiselle, je vous assure, il n'y a pas à vous inquiéter, me répéta le médicin.

- Alors pourquoi votre stupide infirmière m'a appelé? répliquai-je.

-Les médicaments que nous lui avons administré n'étaient pas adaptés. La réaction qu'il a eu était totalement normale, bien qu'elle aurait dû être évitée. 

- Allez-vous faire mettre! 

   Je lui claquais la porte au nez, le cœur au bord des lèvres, les larmes aux yeux. Comment quelqu'un ayant autant de diplômes pouvait faire des erreurs aussi stupide. «N'étaient pas adaptés. » Prenez-moi donc plus pour une conne que ça.

- VOUS L'AVEZ PRESQUE TUÉ ESPÈCE DE CON!

   Je ne sais pas si c'est la pression, le stresse ou le fait de n'avoir dormit en tout que cinq heures en tout durant toute la semaine, mais j'ai craquée. J'ai éclaté en sanglot, à genoux au sol, la tête entre les jambes, le nez enfoncé dans mes jeans. J'ai pleuré, pleuré tout ce que j'avais, jusqu'à ce qu'un imbécile rentre dans la chambre.

- Mademoiselle Jones? Êtes-vous blessée? me demanda le p'tit Bieber.

- J'ai l'air d'avoir mal à quelque part? 

- Non, mais vous pleurez, alors... 

- Oh, comme si ça t'importais. 

- Je – 

- Si t'es là pour rire du malheur des autres, t'as qu'à foutre le camp. 

   Il était debout devant moi, les bras tendus vers moi, comme s'il voulait m'aider à me relever. Son regard compatissant m'enrageait au plus haut point, m'envoyant presqu'un coup en pleine figure.

- En fait, je suis là pour vous emmener à l'extérieur de la chambre de votre frère afin que vous vous calmiez. 

- Oh, je sais, pas de stresse autour du patient si on veut qu'il guérisse. 

- En fait, j'allais dire que ce n'est certainement pas comme ça qu'il aimerait vous voir lorsqu'il se réveillera. Vaut mieux qu'il attende que vous vous calmiez avant de vous voir. 

   Je ne pus m'empêcher de sourire. N'empêche, il a raison, le con. Jord' m'étriperait s'il savait dans quel état je me mets pour lui.

- Permettez-moi de vous aider à vous redressez. 

   J'attrapais les mains de Bieber junior et le laisse me conduire jusque dans une salle proche, où fauteuils accueillait certainement en journée plusieurs amis et familles des patients. Pour l'instant, toutefois, elle était vide.

   Tout à coup, comme si un courant électrique l'avait traversé, il lâcha ma main. Il me désigna ensuite un siège et prit celui voisin.

- T'es pas supposé opéré quelqu'un à cette heure? 

- Vous savez, les docteurs ont aussi besoin de pauses. 

- Tu m'as dit que t'était un interne. 

- C'est vrai. Tout le monde me traite comme un docteur, alors j'oublie. C'est vrai que ça serait plus facile de n'être qu'un interne. 

- Qu'est-ce que tu  veux dire? Tu n'es qu'un interne. 

- Non. Je suis le fils du grand patron. 

- Ah. Beaucoup de pression, donc. 

- T'imagines même pas.

   Ah, tiens. Il vient de me tutoyer.

- Je peux très bien. 

   Son regard se plongea dans le mien. Deux grands yeux de chien battus me regardaient avec tout le désespoir du monde. À croire que jamais personne n'avait pris la peine de l'écouter ne serait-ce qu'un instant. Et lentement, si lentement que je ne remarquai à peine, il s'approcha de moi jusqu'à appuyer son front au mieux.

- C'est inhabituel, me souffla-t-il, la voix aussi basse qu'un murmure, et pourtant très claire.

- T'imagines même pas.

C'est à ce moment que ses lèvres se posèrent sur les miennes.


It's No Fairytale (French)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant