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(Le chapitre n'a aucun rapport avec les trois x du titre. Pervertes. C'est seulement [déjà] le chapitre 30)

Je laissais Marie-Hélène dans la maison et resortie pour rejoindre Laurence. Je marchais jusqu'à son côté de la voiture et ouvrit sa portière.

-Tout va bien? me demanda-t-elle. Ça été long, juste pour des consoles. Parlant d'elles, elles sont où?

Je me penchais, appuyais mes lèvres sur son front pour la rassurer et passais un bras autour de sa taille pour détacher sa ceinture.

-Viens avec moi.

Je lui pris les mains pour l'aider à sortir de la voiture et gardais l'une d'entre elle alors qu'elle refermait sa portière.

-Justin? Qu'est-ce qu'il se passe?

-Rien d'important. Ne t'en fais pas. Suis-moi.

Je la tirais à ma suite.

* * * * *

Laurence POV

Justin me fait vraiment peur à être aussi mystérieux. J'ai l'impression qu'il me cache quelque chose. Ça ne fait qu'à peine quelques secondes qu'on est dans l'antre de son ancienne sorcière et, alors que j'ai le corps en entier qui frissonne, je n'ai qu'une envie; me sauver à toutes jambes.

Les deux ont l'air grave. Elle me recherche de haut en bas, comme si elle cherchait sur moi les traces du dernier passage de lions sur le territoire sur lequel elle veut s'aventurer; pas très rassurant.

Justin, lui, m'évite totalement. En fait, il la regarde elle! Elle! Moi, je n'existe plus. Même si physiquement il sait que je suis là (il me tient toujours la main), il n'a d'yeux que pour son ex.

Il la regarde en fronçant les sourcils. Comme s'il attendait son accord.

Lorsqu'elle relève les yeux vers lui, elle hausse les épaules. Je ne sais pas si elle vient lui donner son accord sur moi, ou qu'elle me trouve tout simplement banale, mais c'est vraiment très stressant.

Très stressant.

Trop stressant.

Oh, Justin semble avoir enfin, enfin, réalisé que je suis toujours là, à côté de lui, dans la maison de son ancienne fiancée.

Et il ouvre la bouche.

J'entend presque un compte à rebours, de plus en plus fort. Il devient assourdissant.

-Elle est enceinte, Laurence. Et c'est moi le père.

Et la bombe explose. Elle détruit tout sur son passage, ne laissant qu'un résidus d'amas sur le sol, tous plus détruit les uns que les autres, reposant dans un silence de mort.

Et je réalise que, au fond, c'est moi qui suis détruite.

Parce que les battements qui retentissaient, c'était ceux, assourdissant, de mon coeur.

C'était son rythme infernale qui avait ponctué l'annonce.

C'était son arrêt qui me rendait presque sourde.

C'était son état devenu morceaux qui m'avait détruite en entier.

* * * * *

Justin's POV

Je vis le sang quitter peu à peu le visage de Laurence.

Merde.

-Laue! Arrête! C'est pas vrai!

-Quoi?

-C'est une blague. Je te jure que je voulais juste rire!

Elle eut un petit sourire avant de froncer les sourcils.

-Tu ne me refais jamais ça. C'est clair?

-Promis.

Elle se tourna ensuite vers Marie-Hélène, s'étira en lui présentant sa main.

-Laurence, se présenta-t-elle.

-Marie-Hélène. Ravie de te rencontrer. Justin m'a beaucoup parlé de toi.

-Mmhmm, lui répondit Laurence, clairement tout sauf sous le « charme » de Marie-Hélène. Clairement, elle ne l'aimait pas vraiment. Qui serais-je pour l'y forcer?

-Alors comme ça, tu es encore à l'école?

-Oui.

Ça semble être un changement de sujet bénin, mais je sais que Marie-Hélène est en train de faire sa petite inspection, comme elle le fait avec chacune des personnes qu'elle rencontre. Je risque même d'avoir le droit à un compte rendu détaillé.

Pas que j'en désire un, mais selon elle, c'est vital que j'en obtienne un. Comme si ça allait changer quoique ce soit. Ou que ça m'importe vraiment, ce qu'elle va me dire. Je sais qui est Laurence, je la connais moi-même. J'ai pas besoin de quelqu'un d'autre pour me la décrire.

Par exemple, je sais qu'elle est nerveuse quand elle passe sans cesse sa main dans ses cheveux - comme maintenant - et qu'elle est énervée quand elle ne tient pas en place et quelque marmonne et fronçant les sourcils.

Ce qui est mignon, je dois l'avouer.

Merde, j'ai perdu le fil de leur conversation.

Oh.

Elles parlent de moi?

-Il dort toujours la bouche ouverte?

-Toujours. À chaque nuit. Et quand on dort face à face...

-La tornade passe à chaque souffle!

-Exactement. Le seul bon côté, c'est qu'il repousse lui-même les cheveux de mon visage.

-Sauf s'ils sont coincés; alors, ils ne te chatouillent que toujours plus.

-Vrai. Est-ce que tu as déjà conduit, avec lui?

-Non. C'était toujours lui, au volant.

-Pareille!

-Dans ces cas là, j'ai juste envie de lui faire remarquer que si-

-J'ai eu mon permis, c'est pas pour rien!

-D'accord avec toi!

Oh, mon Dieu!

Si j'avais pu prévoir ça, je crois que j'aurais empêcher Laurence de venir. Là, je me retrouve comme un bel idiot, entre les deux filles, à les écouter se raconter à quel point je suis mignon en faisait ci, ou ça, et que, par-dessus le marché, je suis vraiment énervant lorsque j'agis ainsi ou comme cela.

Et le pire, c'est qu'elles ont raison.

... Mais c'est pas ça le point. Le point, c'est que c'est vraiment embarrassant - et totalement inutiles (à quoi bon ce le dire l'une à l'autre si les deux en sont totalement consciente?) comme à peu près toute les conversations que j'ai entendu deux filles avoir entre elles.

Ce qui ne m'empêche pas d'adorer Laurence pour sa ... « féminité ».

* * * * *

-Alors, comme ça, j'ai la bouche ouverte quand je dors?

Laurence rougit alors que j'amorçais la manœuvre pour reculer la voiture et partir cet Enfer.

Une heure.

Soixante minutes. 60.

Trois milles six-cents secondes. 3600.

C'est le temps qu'elle et Marie-Hélène ont prit pour se raconter tout ce qu'elle semblait vouloir se raconter, mais n'avait aucun besoin réel de le faire.

Le sujet qu'elles ont préféré; moi.

How fun!

-Désolée, pour ça. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris.

-J'ai vu ça. Je te rappel que je suis resté avec toi tout le long.

Elle éclata de rire et je ne pus rien faire d'autre que la suivre dans son hilarité.


It's No Fairytale (French)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant