Chapitre 2

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- Non, mais c'est n'importe quoi !

Ça fait un quart d'heure que je cherche mon jean pourri et mon t-shirt à l'effigie du bar pour lequel je bosse, impossible de mettre la main dessus.

- Bon, tant pis, je prends cet ensemble, je le ramènerai plus tard.

Je me regarde dans la glace, je dois bien avoir 2000 balles sur moi.

Je hausse les épaules et en profite pour choisir une paire de baskets, puis décide de trouver la sortie pour oublier toute cette histoire au plus vite.

C'était bien sympa, mais tous les contes de fées ont une fin, et si je ne veux pas que ce moment devienne le pire de ma vie, je dois vite reprendre le cours de mon existence au risque d'y prendre gout.

Lorsque j'arrive dans l'entrée, j'évite de contempler les bibelots, les tableaux, les sculptures ... et surtout d'en chourer un ou deux... un seul de ces objets pourrait acheter notre micro appartement de banlieue.

Une voix m'appelle.

- Maman ?

L'enfant court vers moi.

- Ma chérie, je ne suis pas ta maman... Mais si j'avais eu une fille, j'aurais voulu qu'elle te ressemble, tu es une véritable princesse.

Elle fait la moue.

- J'aime pas ton jeu, maman, mais oui, je suis une princesse.

Des pas se rapprochent de nous, c'est le propriétaire des lieux, le beau Antoine, non merde, Ethan. C'est fou ce qu'il en impose dans son costume de marque.

- Ce soir, je te rappelle qu'on a un diner important, tu pourras te retenir pour une fois ?

Je souffle en me relevant.

- Excusez-moi, mais je compte partir pour ne pas revenir. Alors votre diner, rien à foutre.

La petite fille s'inquiète.

- Non ! Maman, je veux pas que tu partes.

Je croise le regard noir d'Ant... heu, non, Ethan... S'il souhaite que je mente, très bien, il se débrouillera avec sa gamine après tout...

- Non, ma chérie, c'est une blague, je vais revenir... Ne t'inquiète pas.

Elle se tourne et nous quitte en sautillant pendant que son père me demande de le suivre dans un bureau à part.

- Ok Vic, vas-y, tu veux de nouveau négocier le fric que je vais devoir te céder ?

- Hein ? Mais quel fric, je n'ai besoin de rien.

- Pfff, c'est ça. Alors tu veux te faire passer pour folle pour me plumer encore plus ? C'est une idée de ton avocat ?

Il m'énerve ce type.

- Non, mais, ça va pas ! J'ai travaillé toute ma vie, je suis courageuse, je n'ai besoin de personne. Dans cinq ans, je vais pouvoir me barrer de chez moi, je suis certaine que j'aurais assez mis de côté pour pouvoir me lancer dans une nouvelle vie.

- Toi ? Travailler ?

Il éclate littéralement de rire, une main sur son torse et ça m'énerve d'autant plus.

- Je sais que serveuse n'est pas un métier aussi prestigieux que le vôtre, monsieur truc machin, mais vous pourriez me respecter !

- On aura tout entendu : ma femme prêtant avoir travaillée... trop drôle !

- Merde ! Mais je ne suis pas votre femme, je m'appelle Victoire Giraud, je suis mariée à Patrice Giraud qui est sans emploi depuis des années. J'habite dans un quartier de banlieue, dans un appartement de 30m2 qu'on loue avec mon maigre salaire de serveuse. Alors, arrêtez de faire chier !

MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant