MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]

Chapitre 22

Je m'étends et respire à fond. Le soleil est déjà haut et je ne sens plus la présence de mon bel amant.

Cette nuit était un rêve...

Je me retourne et trouve une rose sur son oreiller et un petit mot. Avant de le lire, je m'assois en tailleur.

« Mon ange d'amour, je me suis levé tôt pour aller chercher Luca. Je ne voulais pas te réveiller. Tu me manques déjà... »

Mon Dieu, que je l'aime cet homme !

Nous jouons un jeu dangereux, mais tant pis, nous avons décidé de vivre les choses pleinement sans penser à la cruelle évidence.

Une heure plus tard, je descends et tombe sur Violette.

- Bonjour, madame, comment allez-vous ce matin ?

Elle ne cache pas sa joie.

- Je me sens merveilleusement bien, et vous ?

- Oui, merci. Votre mari est en réunion avec les personnes qu'il est allé chercher tôt dans la matinée. Il ne souhaite pas être dérangé.

- Très bien. Où sont les enfants ?

- Ils sont allés faire une balade avec la nounou de votre fille.

Je fais une petite moue.

Donc je suis seule, et je m'ennuie déjà de lui ! Je me verrais bien dans ses bras à l'heure actuelle.

Je vais devoir me faire une raison et trouver quelque chose à faire.

Je décide d'aller moi aussi faire une promenade dans la forêt alentour en disant à Violette que je reviendrai pour midi.

Me voici donc en train de marcher sur le chemin que nous avons emprunté quelques jours plus tôt. L'air est frais, les oiseaux chantent et tout doucement je me rapproche du petit lac où j'ai plongé pour récupérer la pauvre Emma qui y était tombée.

Je m'avance sur le ponton, et m'assois, les jambes dans le vide, et respire à plein poumon. Je finis par m'allonger au soleil et commence à somnoler.

Qu'est-ce que c'était ?

Je me redresse une main sur le cœur et découvre qu'un orage est en approche. Le tonnerre m'a réveillé !

La tête en l'air, je viens de recevoir la première goutte de pluie, mais combien de temps ai-je dormi ?

À en croire la position du soleil caché derrière les nuages menaçants, au moins une bonne heure, si ce n'est pas plus !

Merde ! Quelle idiote ! Il doit être plus de 13h !

Je me mets alors à courir pour revenir le plus vite possible vers la maison.

Si j'avais un téléphone, j'aurais manifesté ma présence, cela dit, nous sommes si isolés que je doute qu'il y ait du réseau.

Il pleut de plus en plus, l'orage redouble. Mais je ne perds pas mon rythme quand soudain, je perçois un genre d'appel. C'est lointain, mais ça se rapproche, quelqu'un vient à ma rencontre.

Une large silhouette se dessine alors et je lui fais signe.

C'est Ethan qui est aussi trempé que moi, je cours pour le rejoindre.

- Victoire !

Je me place devant lui.

- Je suis désolée ! Je me suis endormie et...

Il me saisit les joues et m'embrasse avant de me prendre la main pour me guider vers la maison.

Tout en courant, il me lance :

- J'étais fou d'inquiétude ! Tu as dit à Violette que tu rentrerais il y a une heure !

- Je sais, c'est ma faute, j'ai voulu retourner au lac et j'étais fatiguée...

Il sourit dans le vide, il comprend bien pourquoi je me suis endormie sur le ponton, la nuit que nous avons passée était des plus sensuelle encore une fois.

- Je pensais que tu t'étais perdue. Il y a des départs de chemin un peu partout ici. Certains sont même très dangereux.

- Je ne suis pas très hardie, je ne vais jamais dans des endroits que je ne connais pas, sauf si je souhaite me perdre !

- C'est noté !

Nous apercevons enfin les abords du chalet, et nous stoppons sous l'auvent à moitié trempé.

Violette est déjà là et nous tend des serviettes éponges. Nous décidons de monter dans la chambre tout de suite pour nous changer.

Et c'est une bonne heure plus tard que nous refaisons surface...

Lorsque nous arrivons main dans la main dans le salon, Luca bloque, il déglutit péniblement, manifestement, il n'y comprend rien.

Pourtant je prends place à côté d'Ethan et récupère un fruit dans le saladier pour le manger à pleine dent.

- Bonjour, Luca, comment ça va ?

Dis-je le plus naturellement du monde.

- Heu, oui. Très bien et toi ?

Il regarde alors les alliances et fait un étrange mouvement de la tête. Clairement, il ne sait pas ce qu'il se passe, ou du moins, il commence à saisir que nous sommes ensemble.

- Il y a du nouveau entre vous ?

Ethan pose une main sur ma cuisse.

- Comment ça ?

- Oui, enfin tu vois, vous voyez quoi.

- Non, désolé, je ne vois pas.

- Bon, OK, ce n'est pas grave.

Mon mari se tourne alors vers moi.

- Tu as faim, mon amour ? Je vais te chercher quelque chose pour te requinquer ?

- Avec plaisir, mon chéri.

Luca ouvre une bouche béante, il est décalqué. Mais quans nous nous retrouvons seuls tous les deux. Il me fixe avec incrédulité. Je soutiens alors son regard, pourtant, je pressens que, finalement, il ne croit pas que je puisse être avec Ethan.

- Vic ? C'est une blague ?

Nous y voici.

- Absolument pas Luca, je suis folle de mon mari.

Il se lève pour se rapprocher de moi, sans doute pour ne pas faire de bruit et éveiller les soupçons.

- Qu'est-ce que tu mijotes ?

- Rien.

Il rit dans sa barbe, un rire moqueur, presque indécent.

- Vic, je te connais par cœur. J'ai accepté le cinéma que tu m'as fait l'autre soir, je me suis dit que tu devais avoir une bonne raison de me rabaisser comme tu l'as fait. Mais là, c'est à mourir de rire.

Mais pour qui se prend-il cet abruti ?

- Et bien, rigole bien. C'est tout ce qu'il te reste !

- Pourquoi, tu ne réponds plus à mes sms ?

- Je n'ai plus de téléphone et d'ailleurs si j'en avais encore un je ne répondrais toujours pas.

- Arrête ton cirque ! Et votre divorce alors ?

- Plus de divorce.

- Des conneries !

Je me lève pour lui faire face.

- Luca, il n'y a jamais rien eu entre nous et il n'y aura jamais rien ! C'est compris dans ta petite tête de moineau ?

Il me saisit avec violence le coude.

- Tu es une sale allumeuse de merde !

Je m'apprête à lui répondre, mais nous entendons les pas d'Ethan dans le couloir. Aussi, il me lâche et prend ses distances.

Je ne compte pas faire d'esclandre, je me rassois et essaye de me détendre coute que coute.