Chapitre 35

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Lorsqu'Ethan me montre la chambre en question, je ne me réjouis pas et il s'en rend compte instantanément.

- Elle ne te plait pas ?

- Ho, si. Pardon. Elle est parfaite.

Je m'avance et caresse les draps en soie. Je n'ai jamais vu une chambre pareille, enfin, mis à part celles de mes étranges réminiscences. Et pourtant, je la trouve glaciale, voire même angoissante. Naturellement, il s'inquiète.

- Tu veux quelque chose en particulier ?

J'ai froid tout à coup, et commence à me frotter nerveusement les bras.

- Victoire ?

Ethan me regarde en me dévoilant la plus grande bonté du monde, puis me force à lever le visage vers lui, car j'essaye de le fuir des yeux.

- Je sais qu'on ne se connait pas... ou plutôt qu'on ne se rappelle pas. Mais fais-moi confiance. Veux-tu quelque chose ?

J'hésite, en fait, j'ai peur, mais je ne peux pas décemment lui en parler, il fait déjà tant pour moi.

- Victoire ? Est-ce que tu as peur de rester ici toute seule ?

Il lit dans mes pensées, c'est dingue...

Mon attitude qui vient de changer du tout au tout le laisse évidemment croire qu'il a raison, et, à juste titre, puisque je suis morte de trouille.

Sans doute les menaces de Patrice ? Ou peut-être le fait de dormir seule alors que toutes ces choses incompréhensibles nous assaillent.

Aussi, il m'amène vers lui et me sert dans ses bras comme pour me bercer, cette étreinte est si rassurante tout à coup que j'en ferme les yeux, puis il chuchote :

- Viens, j'ai compris. Tout va bien, je suis là.

Nous délaissons finalement cette pièce, et montons les étages jusqu'à arriver à sa propre chambre, enfin son immense suite.

J'ai soudainement honte.

- Ethan, attends.

Mais il me coupe la parole.

- Victoire, non, je ne pense absolument pas que tu es une fille facile, je suis persuadé que tu es une femme qui a besoin d'une présence cette nuit car elle vient de vivre des choses difficiles. Et je t'assure, je suis également un mec bien...

Aussi, je m'avance sans quitter pour autant sa main et découvre sa luxueuse chambre.

Il m'abandonne quelques instants pour revenir avec des vêtements féminins, et je le regarde de travers.

- OK, n'imagine pas non plus que j'avais prévu mon coup, mais, j'ai toujours quelques vêtements pour "Elles". Enfin, les filles qui viennent me voir...

Il est totalement gêné et commence à malmener ses cheveux.

En même temps, il est chez lui, on partage une histoire farfelue et il est connu pour son gout de la gent féminine. Donc tout cela est tout à fait logique.

- Tout va bien. Je ne te juge pas.

- Parfait alors, la salle de bain et là-bas. Tu trouveras tout ce qu'il te faut.

Je la rejoins en esquissant un sourire et en ressors quelques minutes plus tard en pyjama de soie rose pâle. Il s'est changé lui aussi et pianote dans le lit sur un ordinateur portable.

Je stoppe un moment pour le contempler.

Je n'en reviens pas, mais comment suis-je arrivée à vivre une situation pareille ? Calme-toi ma fille, aussi bien, ce n'est qu'un rêve.

Je me faufile sous les draps et n'ose pas mater ce qu'il consulte sur Google par discrétion.

Pourtant.

- Regarde, je ne trouve rien dans "amnésies collectives", les seules choses qui peuvent se référer à notre cas, ce sont des enlèvements par des extraterrestres.

Alors j'éclate de rire et il me rejoint, tout est effectivement absurde.

- OK, bien. Je suis évidemment d'accord avec toi. Ça n'a pas de sens.

Je m'approche de lui pour mieux lire.

- Et ça ?

- Non, visiblement c'était un coup monté.

- Tu as regardé les expériences scientifiques menées par l'armée ?

- Oui, mais bon, je ne vois pas ce que nous avons d'intéressant pour l'état... À part mon compte en banque et pour le coup, je me souviens bien de ce qu'il contient...

Je ris de plus belle et finis par poser une main sur son bras. C'est alors qu'il se tourne vers mon visage, visiblement aussi amusé que moi.

- Bon, très bien, nous sommes donc deux énigmes même pour Google...

- Il faut croire.

Je le fixe alors et me noie dans ses yeux.

Ha non, pas ça...

Je ne ris plus du tout et imagine tout simplement ce que ses baisers pourraient me faire comme bien. Inconsciemment, je baisse mon regard vers ses lèvres et mords les miennes.

Non, calme-toi...

Il racle sa gorge et referme son ordinateur avant de le poser par terre.

- Bon, nous ferions mieux de dormir. Demain, je tenterai de trouver un médecin compétent pour notre cas.

- Oui, c'est une excellente idée...

Surtout celle de dormir, car je commence nettement à avoir envie d'autre chose. Je suis totalement aimantée par lui.

Alors qu'on va se faire la bise, nous hésitons et finalement tournons nos têtes dans la même direction.

Je me retrouve un peu trop proche de son visage d'ange et ma respiration s'accélère.

- Pardon... je...

Mais c'est lui qui fait le dernier mouvement pour m'embrasser sur mes lèvres, surprise, je ne lui réponds pas.

Il se recule alors d'un coup en disant :

- Non, c'est moi, je suis désolé, je n'aurais pas dû faire ça...

Mais n'en pouvant plus j'agrippe fermement son cou pour qu'il revienne à moi, nous échangeons alors un baiser ardent, déroutant et parfaitement passionné. Nous nous mélangeons et nous nous serrons à en perdre haleine.

J'en veux plus, j'ai l'impression de retrouver une chose que j'ai perdue depuis des années. Tout cela est tellement bon et familier. Je me couche sur le dos et il n'hésite pas à venir sur moi tout en caressant les parties de mon corps qu'il a sous ses doigts, son empressement galvanise mes sens.

Et plus rien ne peut plus nous arrêter, nos vêtements de nuit sont ôtés comme par magie et nous nous épousons parfaitement.

Tout mon être vibre et se tétanise sous le désir que j'éprouve pour lui, je me cambre, j'offre en pâture ma peau à ses lèvres, puis toutes mes formes et mon intimité.

Je n'ai aucun doute maintenant, je connais cet homme et ce n'est pas la première fois que nous faisons l'amour. Mes mains savent parfaitement comment lui donner du plaisir et sans retenue je provoque en lui des myriades de sensations palpables. Il frissonne, devient plus précis dans ses gestes et ses caresses.

Il évoque en moi tant de délices que j'en ai les larmes aux yeux, cette passion qui nous anime ne peut être due au hasard, nous perdons tout contrôle. Je me dévoile ardente et sans tabou alors que je ne le connais pas...

Non, c'est évidemment faux, c'est lui, je le reconnais...

Nos mouvements s'harmonisent et se concentrent sur nos plaisirs mutuels. Et quand, nous laissons exploser la jouissance de nos corps parés d'un doux film de sueur et chauds comme les braises, nos gémissements ébranlent les murs de notre chambre...

MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant