Chapitre 16

1.3K 225 11
                                    

Nous nous sommes donné rendez-vous à 20h, et je retrouve Ethan dans le hall. J'ai voulu me faire particulièrement belle ce soir, enfin j'ai tenté, car comme dit Orlando, il faut que j'apprenne à me maquiller comme une star d'Hollywood !

Tiens en parlant de ce clown, je l'ai hélé pendant dix minutes pour lui passer un sacré savon, mais personne n'est apparu. C'est plutôt étrange, je m'inquièterais presque pour lui.

Ethan est sublime et a mis un magnifique costume taillé sur mesure, j'espère que je ne dénoterai pas... Son regard pèse sur moi quand je m'approche de lui.

Mais...

- Maman !

- Oui Emma ?

- Tu vas au restaurant avec papa ?

- Oui ma chérie.

- Je peux venir avec vous ?

Alors que je constate que les yeux d'Ethan s'ouvrent largement craignant sans doute que je lui fasse le coup de l'autre jour, je caresse les cheveux de la petite fille.

- Non, désolée ma chérie, ce soir c'est juste papa et maman.

Il soupire et semble soulagé.

Je le suis en direction de la voiture, mais ce n'est pas la même...

- Une Ferrari ? Tu l'as louée ?

Il s'amuse de ma question.

Décidément, je le fais beaucoup rire en ce moment...

- Non, c'est celle que j'ai ici.

- Ha bon ? Tu en as d'autres ?

Il boucle sa ceinture.

- Quand on rentrera, je te montrerai ma collection de voitures.

- Ha, OK. D'accord...

- Ce n'est pas un dernier modèle, c'est pour ça que je la laisse là.

Je soulève un sourcil blasé.

- Ha oui, je comprends, dans ton fief, il ne faudrait pas que tu roules avec un vieux modèle, ça pourrait nuire à ta réputation de mec blindé de pognon.

Il étire un sourire en coin et je continue.

- Ça doit être sympa de la conduire.

Il stoppe net et sort pour aller m'ouvrir la porte.

Mais quelle mouche l'a piqué ? Il ne s'est quand même pas vexé quand je l'ai traité de « mec blindé » !

- Viens, tu vas l'essayer. Tu as ton permis ?

Quoi ? J'hallucine...

- Heu, oui, mais... non.

- Ce n'est pas très clair, tu as ton permis de conduire ou pas ?

- Oui, bien entendu...

- Alors, viens.

Il m'accompagne vers la porte du conducteur, referme et prend ma place. Je reste sans voix quand il m'explique les rudiments du pilotage d'une Ferrari.

Puis j'attrape mon courage à deux mains et lance la voiture, après quelques à-coups, je comprends enfin comment elle fonctionne et nous voici partis en direction de la ville... à deux à l'heure.

On n'est pas arrivé...

- Je m'attendais à ce que ce soit plus compliqué.

- Je sais que tu me considères comme un surhomme, mais il ne faut quand même pas exagérer.

Il vient de placer ses deux mains derrière sa tête de façon très décontractée.

- Ben voyons... Dis-moi, superman, où va-t-on ?

- Pour l'instant, c'est tout droit. Mais j'ai réservé pour 20h15 et pas 22h...

Piquée au vif, j'accélère d'un coup et je me surprends à prendre un virage assez serré parfaitement bien.

C'est l'éclate totale ! J'adore ça !

Je ralentis aux abords de la ville, puis il me guide. La station se pare de couleurs nocturnes, tout est ambiance lounge, et finalement il nous fait stopper devant l'hôtel de tout à l'heure.

Oui, oui... le même.

- C'est une blague ?

Un voiturier est déjà en train de m'ouvrir la porte.

- Et bien non, je crois qu'une petite leçon s'impose. Et puis c'est le meilleur restaurant ici, alors on ne va pas s'en priver.

Je sors et m'avance timidement vers l'entrée. Ethan est à côté de moi. Dans l'ascenseur, nous ne sommes pas seuls, juste avant d'arriver, il me demande d'y aller la première.

Et je tombe nez à nez avec l'équipe de sauvages de tout à l'heure.

- Qu'est-ce que vous foutez encore là, vous ?

Alors que tous les gens se tournent vers moi sans cacher leur soudaine morgue à mon égard, le directeur débarque en me saisissant le coude pour m'amener un peu à l'écart.

Il ne faudrait pas faire d'esclandre... mouais c'est ça, tu parles !

- Vous osez revenir ici ! Attendez que j'appelle la police, ils vont m'entendre et cette fois-ci, ils ne vous relâcheront pas, je vous le jure !

Alors que je suis prête à lui répondre un truc bien saignant, je perçois dans mon dos.

- Bonjour, vous êtes ?

- Monsieur, bonjour, vous m'accordez deux minutes que je règle cette affaire urgente avec cette voleuse !

Ethan se cale alors contre moi et m'enlace par la taille.

- Vous devez être le directeur ? Ce fameux directeur qui n'a pas eu la présence d'esprit de chercher à savoir qui tu étais, mon amour ?

Si j'avais pu filmer la scène, j'aurais fait un tabac sur YouTube. Ils ne sont pas juste étonnés, ils sont littéralement démontés.

- C'est... c'est votre femme ?

- Alors premièrement, ce n'est pas « c'est », mais « Madame » : un peu de respect, ça changerait et ça me rendrait bien plus indulgent au vu de cette situation ubuesque.

- Oui pardon, Monsieur... Monsieur ?

- Ha oui, je me présente pour qu'il n'y ait plus aucune confusion. Je suis le propriétaire de cette station et donc vous êtes mon locataire.

Je me tourne d'un coup vers Ethan et n'en reviens pas.

Lui, le proprio ? Non ? Mais c'est trop bon...

Le directeur est tout pâle, la conversation fait clairement son effet.

- Oui, monsieur, la multinationale « ASB » est la mienne. Mais je ne vous en veux pas, vous ne devez pas souvent lire les magazines économiques, vous n'avez pas la tête à ça. Au fait, je crois que j'ai une légère et très infime dette avec vous. Un gouter que ma femme et mes enfants ont pris chez vous cet après-midi.

Le directeur se plie en quatre et se confond en excuses. J'affiche un large sourire.

Ma joie intérieure est totale...

- Oui monsieur, mais...

- Si vous voulez bien, nous avons réservé votre meilleure table pour ce soir, aussi, je vous paierai le tout à la fin. Ça vous convient, j'espère ?

- Bien entendu... Monsieur.

Ethan lui sert alors la main.

- Oui pardon, c'est Verdier. Vous savez Verdier comme le nom qu'il y a sur toutes les cartes de crédit de ma femme ? Je pense que dorénavant vous vous en souviendrez n'est-ce pas ?

- Oui, oui. Monsieur, nous nous en souviendrons. Votre table est là-bas, sur la plateforme en verre.

Ethan se penche vers moi plus malicieux que jamais et chuchote.

- Il est gentil, finalement, Monsieur le Directeur, non ?

MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant