MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]

Chapitre 30

Les bras ballants, nous regardons la porte qui se referme doucement, puis Emma se détourne de nous et nous quitte également sans un mot de plus.

Mon âme est fêlée.

Ethan se tourne alors vers moi et me prend dans ses bras en murmurant :

- Victoire, je t'aime si fort... ne me quitte pas.

J'enfonce mon visage contre son torse et quelques secondes plus tard j'entends un raclement de gorge.

Surpris, nous nous retournons d'un coup.

- Orlando !

- C'est l'heure Victoire...

Tout s'enchaine très vite dans mon esprit.

Est-ce que ça va faire mal ? Comment vais-je m'en rendre compte ? Je ne veux pas partir ! Comment lutter ?

- Ne t'inquiète pas, tu auras tout oublié dans quelques secondes.

Au moment même où Ethan saisit ma main avec force pour me retenir, je tente de lui dire une dernière chose.

Mais...

Dring, dring, dring...

Je tâtonne pour éteindre mon réveil matin, je m'étends un peu. J'ai l'impression d'avoir dormi des semaines.

- Putain ! Éteins ce bordel Victoire ! Je veux pioncer...

La voix qui est à côté de moi, je la reconnais instantanément.

- Ta gueule Pat ! Il y en a qui bosse ici ! Alors mollo !

Je me redresse en jurant de plus belle, pendant, que mon mari se tourne de l'autre côté du lit pour finir sa nuit, enfin non, commencer sa grasse matinée.

Tout en bâillant, je passe devant le miroir de la chambre et remarque à quel point mes cheveux sont filasse avec ce blond platine et mes pointes sèches.

Je me traine péniblement vers la cuisine, trouve une bouteille d'huile de tournesol et file dans la salle de bain.

Me voici dans la douche en train de me faire un masque capillaire avec cette fameuse huile.

- Bon ce n'est pas de l'huile d'olive, mais on fait avec ce qu'on a dans ses placards !

Je sors et m'emmitoufle dans cette vieille serviette qui a visiblement mal supporté les années et finis par attraper le sèche-cheveux.

Je bâille toujours plus en fermant les yeux quand tout à coup, j'ai comme une drôle de sensation. Je fixe mon visage reflété dans le miroir, la buée redessine les contours de ma chevelure et me donne un nouveau look.

C'est bizarre... j'ai comme une impression de déjà-vu.

Je ne m'en formalise pas pour autant et me dépêche pour ne pas arriver encore une fois en retard au bar. Et c'est en moins d'un quart d'heure que je me pointe avec ma tenue imposée. Si seulement cette tronche de con qui me sert de patron pouvait arrêter de prendre ses serveuses pour des actrices de films louches prêtes à tout pour un pourliche.

Bon OK, c'est aussi grâce à ça que je me fais de la gratte à la fin du mois... mais bon.

- Salut boss !

- Hey ! Victoire, pour une fois que tu n'es pas en retard ça fait plaisir.

Je lève les yeux au ciel.

Mon Dieu, si j'avais les moyens de me passer de ce job... quand je le vois, j'ai tous mes poils qui se hérissent.

Je n'ai nullement envie de lui répondre.