Chapitre 11

1.4K 208 4
                                    

C'est la panique totale !

Je sors tout ce que je trouve et finis par choisir quelques vêtements qui pourraient correspondre au dress code d'Ethan. Mais, j'ouvre un tiroir et tire sur un string en dentelle super ajouré.

Rhooo, mais il est dingue ce string !

Je le regarde sous toutes les coutures, enfin les toutes petites coutures, en imaginant ce que je pourrais faire de coquin avec une certaine personne. J'ai le feu qui me monte aux joues...

- Certainement pas !

Je viens de lâcher la petite chose toute rose qui s'étale voluptueusement à mes pieds, je la ramasse vite fait bien fait, et me retourne en la cachant derrière mon dos.

- Toi, ange gardien de mes deux...

Une paume se place devant mon visage et me coupe complètement la chique.

- Stop ! Retiens-toi ! Rappelle-toi ce qu'on a dit. Pas de grossièreté !

Je fulmine et range le string dans le tiroir en jurant dans ma barbe...

Va te faire voir chez les Grecs...

- Y aurait-il la possibilité de prévenir quand tu arrives ? Ou c'est trop te demander.

- La fin justifie les moyens.

- La fin de quoi ?

- La fin des strings !

Mais il me tue celui-là !

- Mais de quoi je me mêle, Orlando ! Si tu es jaloux, sers-toi et lâche-moi les baskets ! Tiens, prends celui-là, il t'ira bien au teint !

- Non, merci ça va aller... En revanche, n'imagine pas coucher avec Ethan, tu es mariée, je te le rappelle.

OK, j'ai dû louper un épisode...

- Pardon ? Oui, à Ethan justement...

- Non à Patrice Giraud.

J'éclate de rire.

- Orlando, j'en ai ma claque de tes conneries ! Dans cette vie, je suis madame Victoire Verdier !

Il me fait "non" de son index comme si je venais de rater ma division devant toute la classe.

- Et bien non, tu es techniquement toujours mariée à Patrice Giraud, donc pas d'adultère.

Je suis atterrée, mais je ne compte pas me laisser faire pour autant.

- Rien à sécher ! Et puis qu'est-ce que ça changerait si justement je couchais avec Ethan ?

- Sur le moment rien, mais les conséquences seraient désastreuses. Crois-moi.

- Ben, vas-y, accouche ? Ha, ben non, désolée, tu n'as pas d'utérus...

Je referme ma valise en tirant sur la fermeture éclair d'un coup sec.

- Tu ne peux pas faire ça !

- Pourquoi, le monde ne va pas s'écrouler que je sache !

Il me regarde très calmement comme si je venais de dire un truc capital. Et ça me fait légèrement déchanter.

Il faut s'attendre à tout avec un ange gardien... À ce qu'il parait...

- Non ? C'est une blague ?

Et pour toute réponse, il me place une main sur l'épaule avant de soupirer.

- Écoute Victoire, ne change pas trop la vie de Vic ni la tienne, quand tu retourneras dans ton monde, ce sera moins douloureux pour toutes les deux.

J'ai des larmes qui pointent au creux de mes yeux, tout est tellement injuste !

Il me fait juste un signe de tête avant de disparaitre.

J'inspire profondément et essaye de reprendre une certaine contenance, avant de saisir ma valise avec nervosité. J'arrive dans le hall, Ethan et les enfants sont déjà là et ils m'attendent. Ils me regardent en train de descendre les escaliers, pourtant j'ai du mal à oublier la conversation que je viens d'avoir avec Orlando.

Nathan est détendu, il semble si heureux qu'on soit tous les quatre. Je tire sur ma valise quand Ethan la prend d'une main en se penchant vers moi.

- Je suis agréablement surpris, Vic en avait toujours deux ou trois, et très lourdes. On voit que tu as l'habitude de voyager léger.

Complètement bouleversée, je ne réponds rien et suis le groupe vers une voiture qui est stationnée devant la maison.

Dès que je la détaille, je suis très impressionnée, c'est un énorme 4x4 d'une marque très couteuse.

Après avoir placé les valises dans le coffre, nous montons à l'intérieur. Les enfants ne sont évidemment pas aussi surpris que moi, qui caresse l'habitacle comme si ce véhicule était en or massif, décidément un rien me subjugue.

Ethan démarre et je n'avance plus un seul mot.

- Bon, alors, on va jouer à un jeu les enfants. À votre avis, où allons-nous ?

« Mon mari » me lance un délicieux clin d'œil complice.

- Emma ?

- On va faire du camping, papa !

- Pas tout à fait mon ange, mais tu n'es pas loin de découvrir la vérité.

Elle fait la moue, elle tenait sans doute à le faire ce fameux campement dans la forêt.

- Alors on va à la montagne ?

- C'est ça. Tu te souviens ?

- Oui, je crois. C'est loin d'ici, mais on va retrouver la grande maison toute en bois.

- Exactement, et comment est ce que c'est à l'intérieur ?

- C'est grand, très grand, papa, et nous avons plein de chambres. Vous allez dormir ensemble maman et toi ?

Je me raidis, ça craint, c'est la loose... Je ne suis pas mal à l'aise, je suis hyper gênée tout à coup.

Ethan se met à rire.

- Tu es bien indiscrète.

Nathan voyant que les choses se corsent, prends la parole.

- On ne peut pas lui en vouloir, c'est la première fois qu'on est tous les quatre réunis depuis l'enterrement de tante Rosie.

- Ce n'est pas faux. Mais, pour le moment, mon garçon ce n'est pas prévu de changer les choses qui sont en cours. Si tu vois ce que je veux dire...

Nathan se tait, manifestement le message sur le divorce est passé, et moi, je ne peux cacher ma soudaine déception.

La route est effectivement assez longue et nous finissons par faire des jeux. Ethan conduit avec calme et souplesse. À la tombée de la nuit, nous arrivons dans une station de sport d'hiver extrêmement luxueuse. Lorsque je vois l'héliport sur la droite, je comprends que la seule manière pour moi de venir ici sans Ethan serait bien de bosser dans un de ces hôtels de luxe comme boniche.

Nous bifurquons sur une route privée, et nous longeons une forêt de sapins. Puis comme par magie, un incroyable chalet nous accueille, toutes lumières allumées. Une femme est sur le pas de la porte, elle nous attend manifestement.

Ethan stoppe et descend pour se détendre pendant que je sors.

- Madame ! Quel bonheur de vous revoir ici !

- Heu, oui. Merci. Je suis ravie de vous revoir également.

Les enfants courent déjà à l'intérieur, et je détaille la magnifique façade. En hiver, couvert de neige, cet endroit doit être féérique.

Je sens une présence à côté de moi qui vient me chuchoter à l'oreille.

- Ça te plait ?

J'ai du mal à répondre tant je suis surprise, mais je finis par dire d'une toute petite voix :

- C'est incroyable, je n'ai jamais vu un chalet pareil, il est somptueux.

Souriant, Ethan s'avance vers l'entrée munie des valises et me laisse un moment dans ma contemplation.

MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant