Chapitre 26

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Fais rechier.

Alors je me lève, m'approche de lui et n'hésite pas à me coller tout contre lui pour essayer de le séduire.

Je dois pourtant réfréner un certain dégout qu'il faut impérativement que je cache.

- Je suis folle de toi, je n'ai pas pu croire que tu m'avais fait une chose pareille.

Il se contente de me regarder de toute sa hauteur.

- Je t'aime follement. Je sais que tout ce qui s'est passé entre nous avait du sens.

J'espère que je suis assez convaincante, je cille en affichant une petite mine de maitresse délaissée.

Il va craquer, il va craquer, je le sens !

Pourtant, il sourit malignement avant de se placer vers mon oreille pour me dire :

- Vic, bien essayé, mais je ne suis pas dupe. Tu es au courant que je vais plumer Ethan, et tu sais aussi qu'il ne pourra plus te donner ta part pour le divorce, alors tu changes juste de cheval...

Je me love plus encore contre lui.

Bon ce n'était pas comme ça que je voyais les choses, mais ce n'est pas grave, autant glisser sur cette pente.

- D'accord, tu m'as découverte, mais me connaissant, tu pouvais t'en douter. N'est-ce pas ? Et puis, on est forgé dans le même acier tous les deux, alors pourquoi ne pas allier boulot et plaisir ?

Il saisit mes joues et commence à les caresser.

S'il continue, je sens que je vais vomir. Mais je dois impérativement gagner du temps.

- Ça a toujours bien collé entre nous, n'est ce pas Antoni ?

Il soupire et place son front contre le mien.

- Oui, j'avoue. Mais comment te faire totalement confiance, maintenant ?

Alors je dois faire le premier pas et doucement, je dépose mes lèvres sur les siennes.

Je ferme les yeux pour imaginer que j'embrasse Ethan, c'est dur, aussi je ne m'éternise pas.

En me détachant de lui, pourtant j'ai un mauvais réflexe. Je fixe l'horloge qui est accrochée au mur juste sur notre gauche.

Plus que 3 minutes...

Il me regarde, regarde les aiguilles, prend un peu de recul. Tente de comprendre mon geste et finit par se placer instinctivement en bas de ses escaliers.

Ho putain, nous avons laissé la lumière allumée dans son bureau et ça se voit d'en bas...

Je me précipite sur lui et essaye de le ceinturer de toutes mes forces, mais il me gifle et commence à monter les marches.

- Petite pute ! Qu'est-ce que tu as fait là-haut ?

- Rien ! Reste là !

Évidemment il continue. Je me jette alors sur ses pieds et arrive tout de même à le faire chuter dans les escaliers. Mais il se retourne et m'envoie un coup de talon dans le visage.

Je suis sonnée, et saigne de l'arcade sourcilière. Il est dans le bureau, je ne parviens plus à me redresser à cause du choc et je l'entends crier de toutes ses forces. Il vient de se rendre compte de tout !

Je dois partir. Vite !

À peine ai-je le temps de descendre les quelques marches que je le sens dans mon dos.

- Reviens ici ! Rends-moi les papiers ! Vic, je vais te pulvériser !

Ça y est, il fallait s'en douter, il me court après. Pourtant je me retrouve dans la cuisine, mais lorsque je pose ma main sur la porte à moitié dégondée. Son bras est déjà autour de mon cou et m'empêche d'avancer plus loin.

Soudain, la porte de service s'effondre totalement devant moi. Ethan est fou furieux et lance avant de cogner Antoni :

- À mon tour maintenant de jouer avec ta petite gueule ! Ça fait des années que j'en meurs d'envie !

Le coup est parti si vite, que je tombe au sol et observe la scène surréaliste qui se déroule sous mes yeux.

Les deux hommes se battent et utilisent tout ce qui se trouve à leur portée pour se défendre ou attaquer.

Un temps je ne sais pas qui a l'avantage, mais tout doucement les frappes d'Antoni deviennent plus fortes. Ethan est en mauvaise posture et j'ai peur pour lui.

Je me lève alors et saisis une poêle au moment même où mon mari évite un autre coup de poing.

Puis de toutes mes forces, je la propulse contre le dos d'Antoni.

Il s'ébranle un instant, juste assez pour laisser Ethan reprendre le dessus et lui coller une énorme correction.

Le combat prend fin quelque temps plus tard, les deux hommes haletants et couverts de sang.

- Pauvre mec !

Alors qu'Ethan me saisit la taille pour m'attirer à lui, nous reculons vers la sortie.

- Ne t'approche plus de nous ! Ou, je te jure que je finirais le boulot !

Sur ce, à bout de souffle, nous quittons la maison en laissant l'escroc au sol de sa demeure.

Nous roulons depuis quelques minutes, mais nous faisons halte sur un petit parking.

- Comment ça va ? Montre-moi !

Ethan est déjà en train d'ausculter mon visage avec vigueur. Mais je le repousse d'un geste presque agacé.

- Tout va bien, je t'assure.

- Tu saignes encore ?

- Non, c'est bon, et toi ?

À mon tour de lui prendre la tête entre mes mains et de la tourner dans tous les sens.

Quelques griffures, des bleus, du sang séché, mais ça a l'air d'aller. Ouf !

Alors que je continue l'inspection, Ethan part dans un incroyable fou rire, complètement hors propos.

Hein ?

Je reste un temps bouche bée.

Mais il a pris un coup sur le crâne un peu trop fort et il est en train de perdre la raison ?

- Quoi ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

Il sort précipitamment de la voiture, je le rejoins.

- Ethan ? Ça va ?

Il est toujours mort de rire.

- Je suis obligé d'admettre que tu as une très mauvaise influence sur moi, Victoire !

- Heu, peut-être.

Puis il me soulève dans ses bras pour me faire tourner autour de lui.

- Tu as donc perdu la raison... C'est évident !

Puis il me repose.

- Oui, tu m'as fait perdre la raison. Mais mon dieu, que c'est bon ! Cela fait longtemps que je n'ai pas pris un pied pareil !

Je le regarde de travers.

- Ha... si tu le dis.

- Oui, tu te rends compte, grâce à Orlando je suis tiré d'affaire et en prime, j'ai pu foutre une sacrée raclée à Antoni.

Dit-il avec un clin d'œil.

Puis il se met à crier de toutes ses forces.

- Je t'aime, Victoire Verdier, mon incroyable épouse et mère ! Je t'aime follement ! Tu me rends terriblement vivant. Je veux que le monde entier sache à quel point je suis un homme comblé quand tu es près de moi !

Je partage sa joie délirante et me jette dans ses bras. Nous restons un temps à nous étreindre et à nous embrasser. Puis finalement, nous reprenons la route, plus heureux que jamais.

MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant