Chapitre 15

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Cela fait une heure que je suis dans une sorte de sas, et essaye de répondre à toutes les questions.

Le flic regarde toutes les cartes de crédit une nouvelle fois.

- Vous êtes Madame Verdier ?

- Non, la femme du pape !

- Où est votre pièce d'identité ?

- Chez moi !

Je jette un œil au brigadier qui est en train de jouer avec mes enfants, au moins lui, il est moins con que son chef !

- Vous les avez volés ?

- Mais puisque je vous dis que non !

- Vous avez oublié le code de toutes vos cartes de crédit ?

- Oui, ça arrive, non ?

Je maugrée de plus en plus, il me fatigue ce débile !

- Pourquoi vous ne me laissez pas appeler mon mari ?

- Bon, puisque vous y tenez, voici mon portable !

J'attrape le téléphone et...

Je prends ma tête en coupe, plus dépitée que jamais.

- Qu'est-ce que vous avez encore ?

Je tape mon front sur la table complètement désespérée.

- J'ai oublié son putain de numéro de téléphone, ne bougez pas, je vais demander à mon fils.

Je me lève, mais...

- Asseyez-vous !

- Pardon !

- Vous vous foutez de moi et je n'aime pas ça !

- Mon fils connait le numéro de son père, moi non, ce n'est pas un drame !

- Vous venez de signer vos aveux !

- Non, mais quels aveux ? Mollo Starsky, on n'est pas aux US ! Vous êtes un grand tapé, ma parole !

Il s'offusque et se lève comme une furie un doigt pointé dans ma direction.

- Outrage à agent ! Je le savais.

J'ouvre la bouche et finis par souffler en croisant les bras.

Il vaut mieux que je me calme sinon je vais y passer la nuit...

- Bon, suivez-moi.

- Et mes enfants ?

- Ne vous inquiétez pas, on va bien s'en occuper, le temps de démêler cette affaire.

Je suis emmenée vers une sorte de petite cellule de dégrisement.

Mega propre, super classe, on voit bien qu'elle n'a jamais servi... définitivement, le flic se fait plaise avec mon cas...

Je vais m'assoir directement sur la banquette et attends comme une imbécile, puis au bout d'une bonne demi-heure en jurant comme un charretier.

- Victoire !

Je me redresse au moment même où le chef, tête baissée, m'ouvre la cellule en s'excusant platement.

- Ça va ?

- Mouais, ça va !

Le flic est à côté de moi et se confond en excuses. Aussi, ça me démange tellement, que je lève mon poing pour lui en coller une colossale, mais, je suis arrêtée dans mon geste par Ethan qui éclate de rire et ajoute :

- Victoire, non ! Tout est arrangé, on va juste passer à autre chose, tu veux bien.

Puis il se tourne vers le chef.

- On va y aller et on oublie tout.

- Oui Monsieur Verdier. Encore, désolé, Monsieur Verdier. Madame Verdier, je vous souhaite une bonne fin de journée...

Je serre mes points si forts qu'Ethan est obligé de me prendre par le poignet pour me conduire à l'extérieur sinon je risque fort de lui sauter au visage pour le griffer.

- Où sont les enfants ?

- Ne t'inquiète pas, ils sont avec Violette, c'est Nathan qui m'a appelé.

Toujours remontée à bloc, je pénètre dans le 4x4 en lâchant des mots d'oiseaux, puis je me tais.

Ethan est hilare et rompt le silence.

- Non, mais tu es incroyable ! Tu as voulu partir sans payer ?

- Ben oui, et alors ! Je n'étais pas mauvaise à l'époque, à croire que j'ai perdu la main...

Il pleure de rire maintenant.

- Je n'imaginais pas un jour aller chercher ma femme et mes enfants chez les flics...

- Tu trouves ça drôle ! Ce sont vraiment des abrutis ici !

- Ha ça, c'est clair ! Ils ne voient pas beaucoup de délinquants comme toi, ça devait les galvaniser.

Il m'envoie un malicieux clin d'œil et continue.

- Mais pourquoi, tu ne m'as pas appelé ?

- J'ai appelé, mais tu n'as pas répondu et puis ils ont cassé mon téléphone. Tu es au courant que je ne connais pas ton numéro, quand même !

Il est toujours mort de rire et tape maintenant le volant en rythme avec ses soubresauts.

- Ha oui, c'est ballot...

- Je ne te le fais pas dire ! Et ce con d'Orlando qui a disparu, quand il est là je ne peux pas le voir et quand il n'est pas là, je le cherche partout ! On dirait qu'il le fait exprès !

Nous arrivons devant le chalet, je sors toujours très énervée, et avance d'un pas décidé. Il va falloir que j'aille voir les enfants.

Ils ont dû être traumatisés, les pauvres petits !

Mais je les aperçois en train de jouer avec Violette.

- Maman ! Alors tu es sortie de prison ?

Bon, c'est clair, vu sous cet angle, c'est un peu bizarre venant de la bouche d'une fillette de 5 ans...

Ethan se cale au chambranle de la porte, et affiche une tête mutine tout en contemplant la scène sans broncher.

- Oui, Emma... maman est sortie de prison...

Je parle à l'évidence sans conviction, limite blasée...

- D'accord. Violette c'est à toi de jouer.

Elle hausse ses petites épaules.

Non, mais il n'y a que moi qui prends les choses comme ça, ici ?

- Je vais aller me faire couler un bon bain ! Ça va me calmer !

Je sors de la pièce et fonce dans ma chambre, mais je suis suivie par Ethan qui monte lui aussi quatre à quatre les escaliers.

- Victoire ! Attends...

- Quoi ? Si tu souhaites encore des détails pour te bidonner, on verra ça plus tard, d'accord ?

- Non, ça va, je crois que j'ai eu ma dose pour aujourd'hui.

Je m'apprête à lui claquer la porte au nez, mais...

- Je voulais t'inviter au restaurant ce soir... Je te dois bien ça.

Je croise les bras.

- Tous les deux ?

- Tu préfères avec les enfants ?

- Non !

Il relève un sourcil. D'un coup, je fais comme si c'était normal.

- Enfin, si tu veux y aller avec eux, pas de problème.

- Perso, je pensais y aller avec toi, et seulement avec toi...

Aussi, je ferme la porte en disant.

- C'est bon pour moi...

MB MORGANE - Mon double, son mec et moi ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant