Io & Te (Insieme) è Destino ?*

Chapitre 6 : Le plan...

« L'avenir, c'est du passé en préparation. » - Pierre Dac

Ivano

- Il semblerait, d'après les explications de Mario, qu'Olympia Roccelli et moi, soyons destiné à nous marier, pour unir de manière pérenne nos deux familles, tenté-je de leur expliquer tout en essayant moi-même d'intégrer l'information.

Voilà maintenant presque une heure, que la bombe lancée par mon oncle et Don Roccelli m'est tombée dessus. Après leur départ, j'ai fait convoquer en urgence dans mon bureau, les deux seules personnes capables de m'éclairer, me guider, sur ce terrain accidenté et à travers ce brouillard épais dans lequel je me trouve.

À l'annonce de cette nouvelle, mes deux meilleurs amis ont la même réaction que moi quand on me l'a annoncé : ils sont sur le cul. Guiliana estomaquée, en a les yeux grands ouverts et limite la bouche ouverte. Graziano sonné, décide de s'asseoir l'une des chaises face à mon bureau. Mon cousin semble enfin mieux comprendre, pourquoi son père lui a fait quitter la pièce un peu plus tôt.

Tant qu'à moi, je suis toujours assommé par l'information. Pour la première fois depuis longtemps, je ne sais pas quoi faire. Et encore moins quoi penser de tout ça ! Un état de confusion total auquel je ne suis pas habitué. En temps normal, je suis celui qui contrôle tout, je suis le marionnettiste qui tire les ficelles. Mais là, les rôles ont été inversés et je me retrouve à être le pantin de l'histoire. Je déteste ça. J'ai déjà fumé deux cigarettes et elles ne me font aucun effet. Alors pour essayer de retrouver mon calme, tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est de marcher. Des allers et retour devant les fenêtres de mon bureau, comme un lion en cage.

Moi qui pour une fois avais vraiment envie d'agir différemment avec une femme, c'est effectivement très différent de d'habitude. Seulement maintenant, je ne sais même plus comment je dois me comporter avec elle.

- Mais je croyais que les mariages arrangés de ne se faisaient plus depuis des années !? S'étonne Guiliana aussi perdue que moi.

- C'est le cas, lui confirme son mari. Mais il y a trente ans, quand l'alliance entre nos deux familles a été conclue, c'était encore assez répandue, surtout dans notre milieu.

- C'est pour ça qu'ils ont tardé à me le dire, expliqué-je avant de prendre une bouffée de tabac et d'en expulser la fumée par les narines. Parce qu'avec les années, les mœurs ont évolué, même au sein de Cosa Nostra. Et même si cette union serait un gros avantage pour nous et notre région, je ne pense pas qu'ils peuvent m'obliger à honorer cet accord.

- Mio Dio [mon dieu], ils t'ont mis dans une sacrée merde, commence à réaliser mon cousin.

- Cazzo, non me ne parlare ! [Putain, ne m'en parle pas !] Répliqué-je en sentant un mal de tête arriver.

- Et elle, la ragazza [la fille] Roccelli, Olympia, elle le sait ? S'inquiète Guiliana.

- Non, j'pense pas qu'elle est au courant, du moins pas encore. Leur priorité était déjà de m'en parler. Le reste, j'en sais rien, j'ai même pas eu la présence d'esprit de poser plus de questions, pour être tout à fait franc.

- Et tu comptes faire quoi maintenant ? Demande Graziano.

- J'ai sais foutre rien ! Grogné-je, totalement perdu.

Habituellement, je sais toujours ce qu'il faut faire, peu importe la situation, j'arrive toujours à trouver une solution. Dans les affaires, j'ai toujours eu ce don de savoir rebondir face aux difficultés. Mais dans cette situation précise, c'est le black-out total dans mon esprit.