Io & Te (Insieme) è Destino ?*

Chapitre 4 : Curiosité et investigation.

"L'esprit de curiosité, donné de Dieu à l'homme, nous emporte sans cesse au delà du but." - Voltaire.

Ivano

Huit cent mètres. Il n'y a que huit cent putains de mètres à parcourir à pied, entre la Chiesa di San Giuseppe et la villa familiale. Et crois-moi quand je te dis que ce putain de parcours m'a semblé interminable ! Si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurais piqué un sprint jusqu'à la maison en embarquant Graziano, le traînant derrière moi de gré ou de force. Comme ça, je serai rentré plus vite, afin de savoir ce que mon cousin a récolté comme information sur Olympia.

Quoi ? Moi, impatient ? Mais pas du tout ! Je leur demandais juste de marcher un peu plus vite, c'est quand même pas grand-chose, non ?

Au lieu de ça, il a fallu rester bien gentiment derrière le cortège des jeunes mariés, qui ont pris bien leur temps pour se pavaner dans la rue principale. Pour saluer les touristes et autres stronzi [connards] qui traînaient dans le centre de la ville en ce samedi après-midi.

Ce qu'il y a, c'est que les célébrations publiques qui entourent les mariages chez nous sont fortement ritualisées. Elles ont pour but, d'une part, de signaler à la communauté le changement de statut du couple et, d'autre part, de souligner l'importance de l'union aux époux. Le public qui assiste aux cérémonies n'est pas présent uniquement pour participer à la joie du nouveau couple, mais pour témoigner du changement de statut des individus et du fait qu'ils seront désormais considérés comme membres adultes de la communauté.

Heureusement, nous voilà enfin arrivés à la villa !

Et pendant que les invités investissent le hall et la terrasse, pour le vin d'honneur et les petits fours. Moi, je trace à grandes enjambées en direction de mon bureau, pour attendre de pied ferme mon cousin.

Pour calmer mes nerfs, je m'octroie une petite cigarette. Mon bureau étant l'une des seules pièces - avec ma chambre - où je peux fumer à ma guise, sans déranger personne. En effet, depuis la mort de mon père, qui était lui aussi un gros fumeur, ma mère à banni toute odeur de tabac dans la maison. Du moins, nous sommes autorisés à nous en griller une, uniquement à condition de le faire à une fenêtre. J'en suis à la moitié du petit rouleau de tabac quand enfin Graziano fait son apparition, avec entre les mains une chemise cartonnée noire fermée par une sangle.

-  Je suis désolé, en si peu de temps je n'ai pas pu obtenir l'intégralité des informations habituelles, commence mon cousin en me tendant la chemise en carton. Néanmoins, mes hommes ont quand même réussi à trouver les renseignements basiques la concernant. Je t'apporterais le reste dès que je l'aurais.

-  Je compte sur toi Graziano, merci, répliqué-je en m'installant confortablement dans mon fauteuil de parrain, alors que mon cousin quitte la pièce.

Comme un gamin le jour de Noël, je m'empresse de défaire la sangle pour découvrir ce que contient cette chemise, à savoir une feuille blanche noirci par des lignes.