Chapitre 20 - Des débuts prometteurs

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Actuellement, en cette quarante-troisième journée, l'an 7 007 voyait la conclusion d'une première saison des pluies d'astéroïdes, tandis que les missionnaires de l'Instéo entamaient leur expédition. À ce titre, présentement, la communauté « D.A.J. » – Dashmad, Aphte et Javân – empruntait les sentiers des monts Amassis qui culminaient à 1 753 mètres d'altitude. Toutefois, après une demi-journée de marche, ils se situaient, seulement, à trois kilomètres de la Capitale ; la randonnée était difficile. Le sentier était très raide, par endroits. De plus, la compagnie d'autres voyageurs, autant encombrants que bruyants, n'arrangeait pas la situation.

Autrefois, avant même que le fléau Isorok ait ravagé les trois quarts des végétaux, pollué le sol et les nappes phréatiques, ces chemins étaient constamment fréquentés par des caravanes foisonnant d'animaux domestiques, ailés, rampants et sauvages, suivant leur espèce. Cette population espiègle et multicolore migrait habituellement, vers Ngatnom, à la recherche des sols fertiles. Ces grandes circulations avaient tant dégradées le sentier qu'un aménagement avait été nécessaire.

Et c'était, désormais, la cadence imposée par ces nomades qui rythmait les pas des mandatés de l'Instéo, au grand dam du jeune Cowe. Lui, l'amoureux des plantes, voulait saisir l'opportunité qu'offrait cette expédition, pour effectuer une étude sur les variétés florales. Il s'était mis en tête d'observer les espèces selon : l'altitude, la nature des sols et les versants.

En conséquence, quand avec un peu de chance, Ayk aperçut, au bord, une alayé, le passionné courut – certes, au ralenti. Il esquiva, au passage, quelques colonies animales. Ensuite, l'Hano (Génie en mécanique) se précipita sur cette plante endémique.

La merveille naturelle, des prés montagneux, avait d'énormes fleurs blanches. Néanmoins, sa célébrité tenait à ses racines ligneuses qui pouvaient atteindre les deux mètres.

— Si, encore, je disposais de tout mon matériel, Azora ! énonça Aphte, enthousiaste, à son ami robot qui l'avait rejoint. Je suis sûr qu'en sacrifiant simplement des petites heures de sommeil, j'aurais pu percer les nouveaux secrets des alayés !

Immédiatement, l'adolescent sortit une loupe portative de sa poche. Aidé par le grossissement de l'outil, à multilentilles, l'apprenti Hobre (Botaniste) examinait le système racinaire de la fleur. Quoique, cette investigation fut brutalement interrompue, par le rappel à l'ordre de Javân :

— Hé, gamin ! C'est pas des lynes, non plus. Alors, dépêche-toi ! Le chemin, c'est par là ! indiqua-t-il, par le mouvement de son bras, vers l'est.

— J'arrive !

J'avais oublié à quel point, il pouvait être rabat-joie, celui-là !

Cependant, avant, Ayk illumina la « belle dame », d'un faisceau d'électrons. Grâce au rayonnement, émis par son instrument optique, il put obtenir une imagerie de la plante qu'il intégra, sur-le-champ, à sa collection.

Après un second avertissement du guide, Aphte s'éloigna, nonchalamment, de sa distraction. Mécontent, il laissa ses bras pendouiller et traînait le pas. Tête baissée, ses cheveux bleutés recouvrait une partie de son visage et cachait, ainsi, sa frustration.

C'est pas parce qu'une alayé n'est pas une rose lyne qu'elle est moins belle !

Deux minutes plus tard, de retour auprès du groupe, Aphte voulut impérativement partager une réflexion personnelle.

C'est vrai, pourquoi ce casse-pied est-il parmi nous ?

Cowe junior se rapprocha donc de Dashmad, par la droite, et lui souligna d'un ton sarcastique :

Les habitants de ToraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant