Chapitre 16 : Connexion en alerte

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Doucement, mais sûrement, Anna s'extirpe de son sommeil. Ses yeux ont du mal à s'ouvrir, et quand elle y arrive, sa vision est floue. Elle s'assoit sur le bord de ce qui semble être un lit de campement. La lumière du jour est éblouissante à l'extérieur et une odeur qu'elle ne connaît pas titille ses narines. Elle se lève, mais se rattrape au mur d'en face en perdant l'équilibre.

— Hmm, ma tête.

Anna se tient le front tant la douleur persiste dans son crâne. Elle a encore beaucoup de vertige, mais elle tient à savoir où est-ce qu'elle a atterri. Dans ses derniers souvenirs, elle se bagarrait avec John qui voulait reprendre son arme. Par inadvertance, un premier coup est parti, mais elle ne sait pas qui a été touché. John avait réussi à lui prendre l'arme des mains en lui assénant un coup de pied dans le menton. Elle se rappelle que le goût métallique du sang lui avait envahi la bouche, et un autre coup est partie avant qu'elle ne sombre dans les abysses.

Elle a été réveillée quelques secondes après, quand les cris des enfants se sont intensifiés et que le train a commencé à dérailler. Ensuite, le trou noir l'a de nouveau absorbé.

Anna tâtonne le mur en avançant pour éviter de tomber. Elle s'engage dans un couloir sombre où seule la lumière filtre au travers d'une porte. Elle atteint la poignée et ouvre la porte donnant sur une grande plaine. L'air de l'extérieur l'accueille en rafraîchissant sa fièvre constante. Elle s'avance en titubant, réussissant à grimper par une force qui la guide sur la colline.

La jeune femme se trouve au milieu d'une clairière entourée de grands pins qui la dominent de leur hauteur. Elle n'arrive pas à déterminer le nom de ces étranges arbres l'entourant, n'ayant connu que du plastique qui faisait office de verdure. Un son l'interpelle néanmoins et l'invite à en découvrir davantage, sans savoir de loin, elle est observée.

Les membres engourdis, Anna tombe sur ses genoux en se rattrapant avec ses mains sur le sol boueux. Le bruit d'animal entendu plus tôt se rapproche de plus en plus d'elle. Anna se sent paralysée par la peur qui commence à l'étreindre. Elle redresse la tête et fait à présent face non pas à un, mais à deux étranges animaux. La seule fois où elle avait aperçu cette silhouette, c'était sur le bras de sa mère.

L'animal au pelage blanc grisé s'avance d'un pas vers elle. Quant à l'autre, elle n'arrive pas à déterminer sa couleur et reste un peu plus en retrait, cachant une bonne partie de son corps. Le premier avance son museau, puis il commence à renifler la jeune femme qui n'ose pas bouger devant lui. Ses prunelles dorées la mettent en garde sur le moindre geste qu'elle pourrait effectuer.

Anna ne prend pas en compte son avertissement et lève la main vers le cou de l'animal avec hésitation, tandis que celui-ci la fixe sans broncher. Les doigts de la jeune femme ressentent la douceur des poils sous son toucher. L'autre animal s'avance un peu plus confiant, ressentant l'humeur de son partenaire.

Anna admire les prunelles pourpres de l'animal, puis remarque qu'il avance en boitant. D'instinct, elle pose son autre main sur le mécanisme qui remplace toute la partie gauche de la bête. Un pincement s'empare du cœur de la jeune femme, qui sans faire attention active le mécanisme élaboré minutieusement autour du corps. Comme une multitude de petites fourmis rentrant en action, les membres de l'animal se forment et se fondent pour trouver l'aspect de son congénère. Une sorte d'armure s'empare de son museau tel un masque recouvrant une partie des cicatrices présent et forçant l'animal à garder son œil gauche fermé. L'animal aux yeux dorés observe son petit retrouver la force de sa race légendaire et glapir comme un enfant joyeux. Il lève la gueule vers le ciel et approuve d'un hurlement la présence de la jeune femme.

* * * * * *

Tous observent la magnifique scène se jouant sous leurs yeux. Fergus est ému que les nano robots réagissent positivement à la créature blonde. Anthony sourit, le menton posé sur la crosse de son fusil, mais reste inquiet quant à la suite des événements. En revanche, celle à qui cela fait le plus plaisir est bien sûr cette chère Bénédicte, adossée contre le tronc dans les hauteurs des pins, elle admire les loups ancestraux accueillir la descente directe de leurs lignées.

Glockstorm : par delà les visions ~ En coursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant