Chapitre 22 : Un réveil en douceur

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Les ronces grimpent au fur et à mesure sur la pierre sombre. Elles se faufilent dans les fissures que leur offrent les pans de mur avant de pénétrer dans le domaine. Elles glissent le long des piliers qui ornent ce sombre hall. Peu de lumière filtre au travers des fenêtres poussiéreuses. Mais la brillance d'une paire d'yeux dorés se décompose dans la pénombre.

Anna ouvre en grand ses yeux, sentant quelque chose glisser sur ses jambes. Elle dirige sa tête vers son ventre et découvre une bosse sous les draps. La jeune femme se met à hurler en secouant les jambes, se dépêtrant des draps et cognant au passage l'intrus niché dans son lit. La porte s'ouvre à la volée sur Anthony, les cheveux débraillés, sa chemise ouverte et portant toujours son pantalon de costume.

Le vacarme l'a réveillé alors qu'il s'était endormi tel quel sur son lit. Il s'approche du lit d'Anna tandis que celle-ci s'est réfugié dans le coin de sa chambre.

Anthony tire sur les couvertures, et y découvre Fergus qui se masse la tête, ne comprenant pas ce qu'il se passe.

— Bougre d'idiots ! Je peux savoir ce que tu fous dans sa chambre ? gronde Anthony en tirant Fergus par l'arrière du col.

Fergus cligne des yeux plusieurs fois en tournant la tête, perdu. Il prend conscience qu'il s'est mis dans une situation gênante.

— Ce n'est pas la chambre de Béné ? demande-t-il sur un ton d'innocence.

Anthony le regarde stupéfait. Fergus ne se trompe jamais. Et pour couronner le tout, celui-ci a son pantalon sur les chevilles, avec peu de tissu lui recouvrant le bas du bassin. Anthony le balance à l'entrée de la chambre en lui filant un coup de pied dans le derrière :

— File de là, pervers. Et que je ne t'y reprenne pas ! hurle-t-il dans le couloir.

Fergus trébuche plusieurs fois en se rhabillant et détale comme un lapin en rigolant de bon cœur. Anthony doute de sa version sur l'erreur de la chambre. Il sait que Fergus aime goûter les nouvelles marchandises, mais il a dû passer outre les ordres alors que cette jeune femme a de la valeur. Anna a observé la scène en tenant ses bras contre elle. La peur l'a paralysé un moment. C'est au moment où Anthony a voulu la secouer un peu par les épaules, qu'elle a levé le bras pour tenter de le gifler.

— Eh doucement ma jolie. Je suis ton sauveur, pas ton agresseur, pare Anthony en stoppant le poignet de la demoiselle.

— Désolé, souffle Anna.

Elle laisse son bras retomber en regardant Anthony. L'homme est débraillé, ce que remarque Anna. Surtout quand elle suit la ligne fine de ces abdos. Elle détourne le regard en se triturant les doigts.

— Merci, murmure Anna, à présent gênée d'avoir reluqué ce beau brun.

Anthony n'a pas perdu une miette du malaise de la jeune femme. Il plisse les yeux, tandis qu'un rictus apparaît sur son visage. Il va pour attraper une mèche de cheveux d'Anna, mais se ravise et s'écarte en se dirigeant vers la sortie.

— Tu devrais aller te prélasser dans un bon bain pour laver tes émotions. La journée risque d'être riche en rebondissements.

Anna observe Anthony quitter sa chambre. Encore chamboulée, elle se dirige dans la salle de bain qu'elle avait découvert hier en faisant le tour de sa chambre. Contrairement aux pièces sombres du hall, du salon et de la galerie, sa chambre arbore plutôt des tons bleu pastel, ornée d'un liseré argenté. Des moulures en relief peintes en blanc donnent un effet de profondeur au plafond. Elle avait pu profiter d'une bonne nuit de sommeil dans un grand lit avant qu'une vision ne s'immisce dans son rêve, et qu'un nain ne s'introduise sous ses draps.

Glockstorm : par delà les visions ~ En coursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant