A qui viendrait me lire, sachez que mes textes ne seront plus des nouvelles (ou pas souvent). Il s'agira d'extraits de mon nouveau roman « Souviens-toi des larmes », le tome 2 de ma trilogie en cours : « Le Ciel des Wa ».
L'histoire de la princesse Sora Soga, mon héroïne, se déroule dans le Japon antique, à la fin du VIème siècle. Il n'est pas rare d'y croiser quelques esprits aux intentions troubles, ou des personnages sponsorisés par des dieux.
Lors des évènements précédents, Sora a pris la tête d'une petite armée pour faire face à une attaque mené par le dieu des tempêtes et visant à tuer Seren, sa soeur aînée et la futur impératrice.
Si Sora est parvenue à mettre en fuite ses adversaire, c'est Sumiré, sa soeur benjamine, qui trouve la mort dans cette bataille.
Quelques semaines plus tard, Aku, un démon métamorphe devenu son compagnon de route, lui apprend qu'il connaît une créature capable de ramener Sumiré à la vie.
Ensemble, ils se mettent donc en chasse de cet esprit nécromancien, mais cela n'empêche pas Sora de sombrer peu à peu dans les ténèbres... Reverra-t-elle un jour le sourire solaire de sa petite soeur ?
Le ciel des Wa II - Souviens-toi des larmes. Chapitre 2 - Scène 1
Un ciel d'orage,
J'en ai des maux de tête.
Il faut qu'il pleuve.
— Aku, pour la dernière fois, je ne passerai pas par les bois, articula Sora.
Perchée sur son épaule, la chouette tachetée lui piaillait à l'oreille.
— HIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! HIIIIIIIIIIII !
Sous sa forme volatile, le démon Aku n'avait guère d'autre recours pour empêcher une Sora à moitié ivre d'emprunter la route principale en plein jour. La tignasse cendrée et l'air belliqueux de la princesse ne manqueraient pas de la faire reconnaître par les nombreux soldats postés à l'entrée de la province de Shimane. Le conflit serait inévitable. Comme pour signaler sa désapprobation, l'oiseau s'envola au loin, la laissant avancer seule.
Une fois à leur niveau, Sora s'inclina en direction d'un cavalier richement vêtu.
— Vous avez le sens de l'accueil, Seigneur Yoshida. On vous aura prévenu de mon arrivée ?
— Princesse Sora Soga, vous n'êtes pas la bienvenue sur mes terres. Je vous prie de faire demi-tour, éluda-t-il.
— Pardonnez-moi. J'ai du mal comprendre ce que vous venez de dire... Nos clans ne sont-ils pas cousins par alliance ? dit Sora en s'approchant de lui. Pourquoi ne pourrais-je pas emprunter ce chemin ?
— Parce que vous êtes la chim... commença-t-il avant de se raviser. Il toussa puis se reprit : à cause de vos crimes contre l'empire !
— Ma tête vaut une petite fortune. Vous n'allez pas essayer de me tuer ?
— Tu l'auras voulu, sale démon ! s'exclama un vieux soldat.
Il s'avança vers elle d'un pas sûr, avant de se mettre en posture de combat. Comme il l'avait sûrement fait des centaines de fois, il dégaina son sabre à une vitesse foudroyante et visa le cou de Sora.
Celle-ci resta immobile. Elle éclata de rire quand l'arme de son adversaire se brisa contre sa peau. Pris de cours, l'assaillant bascula en avant et tomba à genou.
Sans l'ombre d'un remord, Sora se saisit d'un des morceaux de la lame à ses pieds, puis le décapita avec cette dague de fortune. La tête du vieux soldat roula au sol jusqu'au pied de son seigneur.
— Les rumeurs disaient vrai ! s'épouvanta un homme de Shimane.
— Que doit-on faire, Seigneur Yoshida ? demanda un autre.
— Laissez-moi vous montrer pourquoi il ne faut pas me faire obstacle !
L'adolescente défit les attaches de sa veste avant de la laisser tomber au sol, exhibant son dos presque nu à la vue des soldats.
— Mais que fait-elle ? s'étonna-t-on.
Elle passa sa main sur sa nuque, puis caressa l'épée Kusanagi tatouée le long de sa colonne vertébrale. C'est alors qu'elle agrippa la garde de son arme d'encre. Celle-ci se matérialisa aussitôt dans son poing serré. L'adolescente la sortit de sa chair comme d'un banal fourreau.
Le spectacle arracha des cris d'effroi aux soldats. La plupart d'entre-deux s'enfuirent sans se retourner.
L'air satisfait, Sora ramassa sa veste lentement. En se rhabillant, elle lança :
— Alors, qui est assez brave pour affronter une chimère parmi vous ?
— Je vous en supplie, dit Yoshida. Ces braves soldats ont tous une famille. Repartez d'où vous venez et laissez-nous en paix.
(liée à une épée trouvée dans un temple #escalibur s'appelle Kusanagi chez les nippons) lui ont valu un surnom qu'elle déteste : La chimère d'Asuka.
Eliluce – La mort – S 19
— Ma soeur et mes cousins aussi avaient une famille. Ils ont quand même perdu la vie. Vous suivez le raisonnement ?
— Ce n'était pas nous ! Nous n'avons pas pris part à la bataille d'Ise !
— Là encore, ce n'est pas pertinent, le coupa Sora. Je veux passer et vous me barrez la route. Si vous n'allez pas bouger, acceptez votre destin.
— Je protégerai mon peuple, quoi qu'il en coûte ! s'exclama Yoshida.
Le regard de Sora s'assombrit. Elle avait fait ce genre de serments inutiles... elle s'était promis de sauver son clan. Quelle idée futile.
— Vous êtes faibles et voués à l'échec, cracha-t-elle.
— A l'attaque ! ordonna le seigneur.
Les dix hommes restants se jetèrent sur elle. L'épée dansa autour de Sora, tranchant les membres de ses attaquants sans distinction, pareille à une bête sauvage. Une pluie de sang s'abattit sur elle tandis que les lames ennemies continuaient à rebondir contre l'armure invisible dont la parait Kusanagi. La princesse se délectait de ces moments de violence. Ils faisaient battre son coeur, lui donnaient l'impression d'être encore en vie.
Quand le dernier adversaire rendit l'âme, Aku revint se percher sur l'épaule de son amie. Il pencha sa tête vers elle et ouvrit grands ses yeux étoilés, comme pour la juger.
— La mort délivre les éphémères de leurs misérables existences. N'est-ce pas toi qui me l'as appris, Aku3 ? lui lança-t-elle.
Sora essuya le sang sur son épée sur sa veste souillée avant de la glisser dans son dos. Elle enjamba le cadavre du Seigneur Yoshida, prit possession de son cheval et se mit en route vers le repère présumé du nécromancien.
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Mon défi Bradbury
RastgeleÉcrire une nouvelle chaque semaine pendant un an, c'est le défi qu'une belle inconnue nommée @Lena_Leena m'a lancé. Promenez-vous donc dans mes univers cauchemardesques... si vous l'osez !