Chapitre 7

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PDV Omniscient

Entre les rues, un jeune garçon dévalait les dalles, surprenant les passants de par sa vivacité ; il affichait une mine concentrée, ce qui contrastait avec sa course pressée.

La scène tournait en boucle dans sa tête. Si le pire se produisait, vivrait-il indéfiniment avec l'idée que quelques pauvres mots supplémentaires auraient pu le sauver ?

Le sourire mélancolique d'Izuku. Ses yeux résignés. Sa démarche déterminée.

Katsuki accéléra.

La maison des Midoriya lui apparut enfin, il se hâta de tambouriner à la porte, nerveux.

Inko lui ouvrit, surprise.

- Katsuki, ça fait si longtemps ! Comme tu as grandi, sourit-elle doucement, avant de laisser entrer l'explosif, dont la mine demeurait anxieuse.

- Madame Midoriya, où est Deku ? demanda-t-il prestement.

- Dans sa chambre, tu veux le rejoindre ?

Sans répondre, Katsuki dévala les escaliers, et prit quelques instants pour faire le point sur ses souvenirs : la première porte était la chambre d'amis, la suivante celle d'Inko, et la dernière...

Le garçon ouvrit la porte à la volée, les mains tremblantes, presque imperceptiblement.

Il regarda aux quatre coins de la pièce, mais rien. N'était-il pas censé être ici ? Une légère brise fit frissonner le garçon, et ses yeux se posèrent sur la fenêtre ouverte. Il regarda au-dehors, dans l'espoir d'apercevoir Izuku, mais remarqua que la rue était très calme, et pas une trace de son ami.

Le blond composa alors son numéro, pressentant qu'il devait agir au plus vite.

Une sonnerie retentit à l'autre bout de la pièce, et Katsuki soupira, avant de prendre doucement le téléphone d'Izuku entre ses mains. Et si c'était la seule chose qui lui restait de ce garçon qu'il n'avait pas retenu ?

*

Izuku ressentait parfois ce sentiment qui lui tordait les tripes.

Une impression viscérale que quelque chose clochait. Comme si les astres lui envoyaient un signal préventif, digne de ses pires songes. Ses entrailles semblaient compressées sous le poids d'un mal invisible, ses lèvres incapables de s'étirer d'un millimètre tant la nausée lui était forte.

Il avait la sensation de porter toute la douleur du monde, il se sentait si mal qu'il en venait à se demander si tous les malheurs de l'humanité ne venaient pas de lui être transférés. Dans ces moments-là, même ses propres pensées l'horripilaient, tout lui semblait nauséabonde, l'univers lui paraissait criminel, la détresse invivable. Il lui semblait ne jamais avoir atteint les abysses d'une telle manière.

Pourtant, ce sentiment revenait, systématiquement. Toujours plus lentement, lui laissant l'opportunité de comprendre que le temps était venu pour lui de souffrir une nouvelle fois, son souffle lui était arraché, et il se trouvait face à cet acte, inapte à combattre quoique ce soit.

Il était impuissant. Et ça lui était terriblement douloureux.

C'est ce sentiment qui l'avait réveillé. Avant même d'ouvrir les yeux, il avait compris qu'il détesterait ce qui allait suivre.

- Izuku-kun ! Izuku-kun ouvre les yeux, dépêche-toi ! dit prestement une voix aiguë en secouant le jeune homme, visiblement étendu au sol.

Le jeune héros ouvrit difficilement un œil, gêné par la lumière, pourtant presque absente. Il se sentait bien plus éreinté qu'il ne l'avait jamais été, qu'est-ce qui provoquait cette fatigue soudaine ?

Le temps d'une respiration - BAKUDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant