Chapitre 19 - FINAL

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Ouvrant les yeux brutalement, Himiko sentit son mal de crâne s'intensifier. La jeune femme posa les yeux sur son habituelle table basse, sur laquelle trônaient de nombreuses répliques d'une même seringue dont l'utilité ne lui revenait plus en mémoire. Allumant son téléphone, elle se figea soudainement, terrifiée.

Observant une nouvelle fois les alentours, elle sentit les battements de son cœur s'accélérer, son souffle se faire plus court et des tremblements incontrôlés secouer ses mains abîmées. Priant pour n'être que dans un mauvais rêve, la vilaine tenta de s'extirper d'un songe qui la tiendrait en otage, refusant d'accepter l'idée que la réalité l'avait bel et bien bernée.

Elle dût se rendre à l'évidence lorsque la porte s'ouvrit à la volée, laissant apercevoir le visage souriant de son ami, lui annonçant que l'heure était aux festivités.

– Q–qu'est-ce que nous fêtons ? demanda-t-elle d'une voix tremblotante, les yeux humides.

Surpris par la réaction de son amie, l'homme s'approcha d'elle, sourcils froncés.

– La réussite de notre plan, pardi ! dit-il comme une évidence.

Sentant la crise de panique pointer le bout de son nez, Himiko s'appuya contre le mur qui lui faisait face, le souffle saccadé.

– I–il... balbutia-t-elle.

– Je savais que tu avais été secouée d'apprendre qu'il avait mis fin à ses jours, mais tout de même...

Himiko comprit la date affichée sur son téléphone, deux jours avant le moment où elle avait cru respirer pour la dernière fois. Elle comprit pourquoi toutes ces seringues trainaient, mélangées les unes aux autres, alors qu'elle accordait une importance capitale à garder ses affaires en ordre. Elle se souvint qu'elle avait créé quelques semaines plus tôt un sérum capable de vous immerger dans une réalité que vous désiriez réellement le temps de quelques heures. Des souvenirs de l'instant où elle avait retrouvé le corps inerte d'Izuku lui revinrent en mémoire tel un éboulement de plomb au fond de son estomac. Elle se rappela ses bras ensanglantés, sa mine pâle, ses sourcils froncés.

Ses jambes la lâchèrent tandis qu'elle prenait peu à peu conscience qu'elle s'était enfermée dans une bulle d'imaginaire, opposée à une réalité bien trop sombre pour qu'elle n'y survive.

Elle sentit deux bras l'encercler fermement, alors que Twice lui répétait des paroles réconfortantes qu'elle ne discernait pas. Elle ne discernerait plus rien, désormais qu'elle avait la preuve que son idéal ne se réaliserait jamais.

Elle ne deviendrait jamais une héroïne, elle venait de commettre le meurtre le plus douloureux qu'elle ait jamais orchestré. Il lui semblait même qu'elle avait causé deux morts, cette soirée-là.

La mort d'un garçon en proie à devenir l'être le plus puissant que la société eût jamais connu.

Et celle de sa dernière once d'humanité.

Les deux premiers mots de ce livre ne sont plus que mensonge <3

✒︎ Je prie pour avoir brisé quelques cœurs en chemin. J'espère que vous avez apprécié cette fiction malgré ses nombreux défauts d'écriture comme de cohérence, à certains endroits. Bien sûr il ne faut pas voir de l'incohérence là où il n'y en a pas :  si le plan ne s'est pas fait par la ruse, c'est bel et bien parce qu'un imprévu s'est produit, c'est aussi la raison pour laquelle Izuku n'a pas évoqué ce qu'il prévoyait de dire à Dabi, pris dans le feu de l'action. Vous voulez savoir quelque chose ? J'ai toujours détesté les fins tristes. Mais je voulais qu'un tout petit quelque chose rende cette FanFic mémorable, je m'excuse pour les larmes versées — si toutefois j'ai réussi à faire en sorte que ça se produise <3

✒︎ Pour ceux qui souhaiteraient comprendre l'annonce que j'ai publié il y a quelques jours et dans laquelle je disais à mes lecteurs de LTUR d'être attentifs, l'explication est la suivante :

Dans le chapitre 7, Izuku prend la décision de mettre fin à ses jours.  Suite à quoi il observe ce qui lui servirait à le faire, puis Himiko arrive prétendument à ce moment-là.

Sa réaction lorsqu'elle le voit est décrite comme telle : « - Izuku-kun ! s'écria-t-elle, avant de s'interrompre, comme si elle s'était trompée de ton, comme si elle n'avait pas contrôlé l'inquiétude qui peignait sa voix.  Pourquoi n'as-tu pas simplement décidé de nous rejoindre, bon sang ? »

Bien sûr, j'omets de préciser les sanglots qui lui échappent. Parce que c'est à ce moment-là qu'Himiko est revenue en arrière grâce au sérum. En réalité, lorsqu'elle est passée par la fenêtre, Izuku était déjà mort, et ses premiers mots étaient les mêmes, elle a crié son nom, s'est jetée sur lui, l'a secoué, demandant inlassablement pourquoi il n'avait pas décidé de les rejoindre.

Aussi, lorsque Izuku se réveille prétendument dans l'antre des vilains après son « enlèvement », il dit ressentir quelque chose d'étrange, comme si quelque chose clochait. Ce qui cloche, ce n'est pas là où il se trouve, c'est que les choses ne sont pas réelles, qu'il le sent du plus profond de lui-même.

✰ ClairaneCB ✰

Le temps d'une respiration - BAKUDEKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant